Nostalgie de Tétouan et de sonhéritage patrimonial
[size=9][color=#999999]Le 25-04-2016 à 13:10:22 [/color][/size]
[justify][size=12][justify]Je me souviens de ma tendre enfance, quand j’empruntais le chemin l’école à travers les dédalles de la médina de Tétouan, et chaque fois que je passais au niveaude la pente de « Sloukia », je percevais une agréable odeur spécifique provenant de l’échoppe d’un « sfenji » de la place, qui s’activait chaque matin à frire des beignets succulents, au grand bonheur de ses nombreux clients matinaux. C’était dans les années cinquante du siècle de
ier.
Notre école se situait à deux pas de la Zaouiade « Sidi Saidi », le Saint- Patron de la Ville de Tétouan. Cet édifice scolaire, à l’architecture andalouse, est une reproduction d’une grande résidence bourgeoise de Grenade, en Espagne.
En moins imposante, notre école avait une grande cour rectangulaire de récréation, dotée d’un espace de jeux, notamment un terrain de football où l’on se donnait à cœur joie. Toutes les salles de classe, du cours préparatoire au cours moyen deuxième année, donnaient sur cette cour, alors qu’un petit dispensaire se lovait plus loin, entre les demeures du directeur et du concierge.
Le premier étage, à l’image d’un palais andalou, était la chasse gardée des écolières du primaire.
Au-dessus, on découvrait l’inte
at, avec sa cuisine et son réfectoire.
Nos instituteurs, Marocains dont nos traditionnels fkihs, et Français, officiaient côte à côte dans cet établissement scolaire franco-musulman, à l’image de l’école Poncet à Tanger, ou d’une sœur jumelle à Larache.
Edifiée en 1923 à la rue Chrichar, au cœur de la médina de Tétouan, notre école était entourée de maisons traditionnelles, de hammams, de fours de quartier dont se dégageait l’odeur typique du pain frais, de « fkakès » sentant « ezzhar » et de ghribia, un incontou
able gâteau marocain qu’on retrouvait avec plaisir pour accompagner le rituel verre de thé, le soir au retour de l’école.
A chaque coin de ruelle, on découvrait une mosquée ou une école coranique.
Mais il y avait aussi ces innombrables fontaines d’eau, dont celles de la « Hamama Blanche », appelées « Secoundou » aux formes andalouses, qui desservaient les maisons, le
s bains maures, les zaouias, les mosquées, les écoles et les superbes jets d’eau.
A l’image de Grenade, Fès ou encore Marrakech, Tétouan comptait de nombreux commerceset de la petite industriedans les artères qui constituaient le cœur battant de la médina : Siyaghines, Sebbaghines ; Nejjarines ; Khayatines ; Debbaghines ; Derrazines ; Attarines » ; « Kharrazines, Fakharines et Khabbazines, entre autres. Et puis, il y avait «El Kaâ »un genre de souk-laboratoire où l’on vendait du miel et des dérivés du lait ; et « El Gharsa-al-kébira », sous forme d’un centre agro- commercial.
Voilà donc une image simplifiée de ce que c’était la vie de tous les jours dans cette médinaédifiée peu à peu depuis 1492 par les Andalous.
L’histoire nous relatera les péripéties guerrières survenues bien avant Abdelkader Tabine ,avec la contribution de Jebliset de Rifainsen tant que frères dans la foi et dans la voie D’Allah .Il faut aussi rappeler le de
ier éxode mauresque en 1609 et l’arrivée des Algériens par la Méditerranée.
Cet héritage culturel et historique fait de Tétouan une cité ancrée dans la civilisation andalou-arabo-musulmane d’une grande portée patrimoniale particulièrement reflétée dans la «Civita » entourée d’un rempart et divisée en « Rabd el Fouki « et « Rabdsefli », et humaine matérialisée par le civisme de ses habitants.
« Cette ville que j’ai tant aimée et que j’aimerai toute ma vie » dira Alain Barrière.
Tétouan est effectivementdigne d’être aimée et respectée pour son éthique ancrée dans les temps profonds…[/justify][/size][/justify] [size=8][color=#999999]Abdelmajid IDRISSI[/color][/size]
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aldetange
ews.com]Le Jou
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