La légation américaine célèbre, en cette année 2021, ses 200 ans d’existence à Tanger.
C’était, en 1821 que, dans un contexte politique particulier, le Sultan Moulay Slimane avait offert, en signe d’amitié au gouvernement américain, une bâtisse située au quartier de Béni Ider, dans la zone latérale sud de la médina, devenue aujourd’hui, un musée qui abrite d’inestimables archives, documents et autres trésors qui n’ont pas de prix, datant de l’époque où Tanger était une zone internationale.
Auparavant, cette bâtisse devait passer par plusieurs étapes dont celle de la plus ancienne représentation diplomatique des Etats-Unis dans le monde, symbolisant les relations séculaires liant le Royaume du Maroc, premier pays au monde ayant reconnu l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.
C’est dans le bâtiment de la Légation américaine à Tanger , architecturalement conçu à la manière d’une maison marocaine, qu’ont eu lieu bien des manœuvres diplomatiques menées par les Etats-Unis, dans le cadre de leurs relations avec l’Europe et le reste du monde. C’est également depuis ce bâtiment que les Etats-Unis ont suivi dans les détails les coulisses de la conclusion de l’acte du Protectorat entre la France et le Maroc, et entre l’Espagne et le Maroc.
C’est aussi à la Légation américaine de Tanger qu’étaient accueillis les diplomates et consuls américains qui se trouvaient sur le sol marocain jusqu’aux années 50 du siècle dernier, lorsque les Etats-Unis ont ouvert leur ambassade à Rabat. Depuis cette date, cette Légation a cessé d’être une plaque tournante de la diplomatie américaine dans la région pour devenir un monument historique et le symbole de la profondeur, de la solidité et de la richesse des relations entre les deux pays.
Au début du XXe siècle, les Etats-Unis ont nommé un consul général, George Edmund Holt, qui est resté en poste jusqu’en 1909. Dans ses mémoires, celui-ci relate que pour vivre à Tanger, il fallait savoir manier plusieurs langues (au moins l’anglais, l’espagnol, le français et l’arabe dialectal) et surveiller de près l’évolution du cours des devises. Le cours du dollar pouvait ainsi changer plusieurs fois durant la même journée.
D’après ce même diplomate américain, la ville était facile à vivre. Il raconte que la semaine comptait trois jours de repos. Le vendredi, où les musulmans fermaient boutique toute la journée et où vont à la mosquée, les juifs et les chrétiens continuaient, eux, à vaquer à leurs affaires.