L’Enseignement à l’heure du Covid 19
Les incertitudes de la rentrée scolaire 2020-2021
L’année scolaire 2019-2020 est à peine bouclée que des interrogations planent déjà sur la prochaine rentrée et ses scénarios possibles, compte tenu de la situation actuelle que connaît le royaume comme partout dans le monde, pour cause de propagation du nouveau Coronavirus.
Si chaque année, à l’approche de la nouvelle rentrée, les inquiétudes se focalisent sur l’amélioration des conditions d’apprentissage, la réforme pédagogique et le contenu des cours, cette année, à trois semaines de la rentrée fixée au 7 septembre prochain, l’accent est mis sur l’éventuelle poursuite de l’enseignement à distance.
En fait, trois scénarios sont à l’étude et aucune décision à même d’assurer la continuité pédagogique n’est encore prise.
C’est ce qui ressort d’un communiqué du ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui tente de clarifier les choses en affirmant qu’aucune décision catégorique n’est encore prise sur le modèle pédagogique qui sera adopté, c’est à dire soit l’enseignement présentiel, à distance ou en alternance qui pourraient être révisées ou adaptées compte tenu de la situation épidémiologique dans le royaume. D’autant que la rentrée devrait coïncider avec le pic de la crise sanitaire.
Tout cela n’est pas fait pour rassurer les parents pour qui la question est simple : va-t-on retourner, quoique progressivement, à la normale, ou maintiendra-t-on les cours à distance?
Mais la plupart des familles averties sont persuadées que la situation épidémiologique semble favoriser la poursuite des cours à distance, ce qui augmente leur angoisse.
Pourtant, le ministère de l’Education nationale ne cache pas son satisfecit concernant l’enseignement à distance. Au parlement, il y a quatre semaines, le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Said Amzazi, avait déclaré que l’enseignement à distance a contribué à l’amélioration et à la reconstruction de l’image collective de l’école et de l’enseignant, outre la création de canaux de communication directe entre la société, l’école et les enseignants.
Amzazi a annoncé que le ministère est en cours d’élaboration du bilan global de cette opération, en se basant sur les conclusions d’un processus d’évaluation effectué par l’inspection générale des affaires pédagogiques et sur les résultats d’un sondage d’opinion auquel ont participé 100.000 personnes.
Les résultats de ce sondage et du bilan global annoncé pencheront sans doute dans la prise de décision concernant le modèle pédagogique à adopter.
Mais les problèmes de la rentée ne se limitent pas là. Il y a aussi celui de l’enseignement privé où un bras de fer oppose les établissements scolaires à l’Union des parents d’élèves qui appelle le gouvernement à adopter une méthode participative, face à un sentiment de frustration des foyers dont les dépenses d’éducation pèsent énormément dans le budget des ménages, sabré par la crise du Covid-19.
Au-delà de l’aspect pécuniaire, l’Union soulève d’autres problématiques de fond liées à la méthode d’apprentissage adoptée suite à la fermeture des écoles, à savoir l’enseignement à distance. Pour les parents d’élèves, le manque d’encadrement de l’Etat prête à discussion. Car, non seulement la méthode montre ses limites, mais elle nécessite, en plus, un encadrement beaucoup plus strict de l’Etat.