Vendredi 4 juin courant, le Wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed M’hidia a présidé, au sein de l’espace culturel Riad Sultan situé au cœur de la Kasbah à Tanger, une importante réunion de travail consacrée à l’état d’avancement des projets de réhabilitation et de valorisation de l’ancienne Médina de Tanger , fruit d’un travail collectif avec différentes parties dont l’engagement constant contribuera à préservation du patrimoine de ville du Détroit.
Ont pris part à cette importante rencontre, l’ensemble des partenaires actifs dans la mise en œuvre de ce programme, ainsi que des représentants de la société civile, du monde associatif et de la scène médiatique qui accompagnent la réalisation des travaux de ce grand chantier, depuis leur lancement.
Ouvrant la séance, le wali a tenu à exprimer ses vifs remerciements à l’ensemble des participants impliqués dans cet immense chantier.
Décrivant Tanger comme un lieu d’échanges et de cohabitation, et une étape de voyages entre les mondes, le wali a souligné que la ville du Détroit a été une source importante de spiritualité et de création, pour de nombreux artistes, peintres, cinéastes et écrivains.
« Ce lieu merveilleux où nous sommes réunis aujourd’hui, espace culturel et artistique Riad Sultan, exprime parfaitement le lien de proximité culturelle avec le quartier historique de la Kasbah qui a vu défiler tant d’évènements, depuis les généraux romains. Ces riches senteurs de l’histoire se reflètent dans tous les monuments qui nous entourent tels le Upper Castel des anglais converti en palais du Caïd Ali Rifi ; le Borj Naâm, joyau de l’architecture militaire portugaise ; la muraille omeyade, ancienne de plus de 10 siècles qui a sa sœur jumelle à Gibraltar ; le tombeau et le futur musée d’Ibn Battouta qui a fait découvrir des horizons inconnus à son époque » a indiqué le wali M’hidia, rendant ainsi un vibrant hommage à la riche histoire de Tanger ancrée dans la profonde histoire et dont le parfum de l’histoire s’étend au-delà des murailles de la médina, que ce soit au quartier Marshan avec ses tombeaux phéniciens, ou en descendant vers la baie surplombée par tant de monuments tels la Grande mosquée ou le Cervantès, premier théâtre au Maroc », dira-t-il.
Evoquant les aspects culturel et patriotique de la ville du Détroit, le wali de la région a indiqué que « le mythe de Tanger n’est pas fait seulement de pierres. Il est également fait de récits de tant de personnalités, depuis les plus légendaires comme Hercule jusqu’aux peintres comme Delacroix et Matisse » dira le Wali M’hidia, poursuivant solennellement : « Feu Mohamed V, par Son discours historique du 10 Avril 1947, avait enflammé le patriotisme des Tangérois, les écrivains comme Abdellah Guennoun, Paul Bowles. En outre, des personnalités telle Barbara Hutton, qui tout en succombant au charme de Tanger, ont contribué à son rayonnement. Tanger est ainsi la cristallisation du pluralisme et de la tolérance. De nombreuses communautés y ont coexisté.» dira le Wali Mohammed Mhidia, avant de revenir à l’histoire contemporaine, affirmant : « Sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, le programme de réhabilitation et de valorisation de la Médina de Tanger a pour objectif la valorisation de l’ancienne Médina, l’amélioration des conditions de vie de ses habitants, la préservation de son patrimoine architectural, matériel et immatériel, et la promotion de sa richesse culturelle et authentique ».
Ce programme étalé sur la période ‘2020-2024’ se décline en 25 projets étalés sur différents axes intra-muros : réhabilitation et valorisation du patrimoine : ; mise à niveau du cadre bâti : ravalement des façades , revêtement du sol, éclairage, signalétique, équipements, renouvellement des réseaux ; réhabilitation et valorisation des lieux de culte : renforcement de l’attractivité touristique et économique avec une mise à niveau des souks, marchés, fondouks traditionnels, espaces touristiques et l’artisanaux…cela outre sept autres projets extra-muros dont certains sont achevés ou en cours de travaux : Villa Harris ; Nécropole Punico-Romaine ; Grand théâtre Cervantes ; Grottes d’Hercule ; Cap Spartel ; Perdicaris, Plaza Toro.
« Ce programme permettra de valoriser l’ancienne Médina, à travers des circuits touristiques et spirituels ainsi que l’aménagement de l’espace urbanistique, outre la création d’emplois pour les jeunes, les professionnels et les artisans. Il vise aussi le renforcement de la dynamique de développement que connait l’ancienne Médina, son attractivité touristique et culturelle, la promotion de son patrimoine civilisationnel et humain, outre l’amélioration des revenus des artisans et le développement de l’économie sociale » estime le Wali Mohamed M’hidia.
A souligner que ce programme de valorisation de l’ancienne Médina de Tanger vient s’ajouter aux multiples actions et projets entrepris dans la Région du Nord, malgré certaines difficultés.
A ce propos, le wali de la région estime « qu’en dépit des contraintes liées à la pandémie du Covid 19, le programme avance dans de bonnes conditions et affiche des résultats positifs, sachant que sur les 54 projets étalés sur 4 années, de 2020 à 2024, on compte 23 projets en cours d’exécution », dira-t-il, annonçant qu’en parallèle, un autre chantier, non moins important, est en cours de concrétisation, ayant trait à la réglementation de la circulation et à la fluidité urbaines tendant à faire hisser la ville au rang des grandes métropoles, en parfaite harmonie avec sa dimension internationale.
Concluant son allocution, le Wali de la région, Mohamed M’hidia, a exprimé l’espoir de voir Tanger hissée au plus haut niveau de la culture et du patrimoine.
Les représentants de différents organismes représentés à la rencontre, dont Mme Nassim Gmira, chargée de la coopération internationale et point focal des programmes culturels à l’agence pour la promotion et le développement du nord (APDN) et M. Driss Benabad, directeur technique de la société d’aménagement pour la reconversion de la zone portuaire de Tanger-ville (SAPT), sont intervenus pour présenter, chacun en ce qui le concerne, les projets auxquels participent leurs organismes dans le cadre de la grande dynamique marquant la remise en valeur architecturale et patrimoniale de la Médina de Tanger.
Pour sa part, le directeur de l’Agence urbaine à Tanger, Ahmed Messoudi, a focalisé son intervention sur une présentation de l’éco-quartier de Sabila D’jmaâ au quartier Marshan à Tanger.
L’assistance a également visionné deux vidéos illustrant le parcours culturel de Tanger, et le déroulement des travaux de renouvellement des réseaux d’assainissement, d’eau potable et d’électricité dans la Médina.
Ainsi, l’évènement a offert une plateforme de débat ouvert entre l’ensemble des parties prenantes notamment les organismes publics, privés, la société civile et la population de la Médina, autour des grands chantiers inscrits, d’une manière générale, dans le programme Royal « Tanger Métropole », et en particulier, des « Programmes de réhabilitation et de valorisation de la Médina de Tanger » ainsi que des autres initiatives émanant de la Haute sollicitude qu’accorde le Roi Mohammed VI à la ville de Tanger et à son patrimoine.
Rappelons qu’un budget de 54 millions DH a été alloué au financement du programme de confortement et de traitement des constructions menaçant ruine dans l’ancienne Médina de Tanger. L’enveloppe permet ainsi de traiter quelque 300 bâtisses menaçant ruine sur une période 48 mois. Le financement est assuré par le ministère de l’Aménagement du territoire national (24 millions de DH), soit une moyenne de 80.000 dirhams par bâtisse, le Conseil de la région (20 millions de DH) et le Conseil de la ville (10 millions de DH).
Ces contributions ont été débloquées en deux versements durant 2019 et 2020 au profit de l’APDN) qui est chargée des études nécessaires et du suivi des travaux axès sur une vision propre à la région, offrant un produit et une attractivité touristiques particulières basées sur la valorisation du patrimoine matériel et immatériel du territoire et rehaussé par l’emplacement unique de la Médina surplombant la côte Méditerranéenne.
Ces travaux concernent les axes de la réhabilitation des zones urbaines, la restauration du patrimoine, la revalorisation des sites historiques et des lieux de culte, le renforcement de l’attractivité touristique et économique. Ils visent, notamment, à préserver le patrimoine culturel et urbain de la Médina et à investir pour le développement local et le renforcement de l’attractivité touristique et économique.
La gestion et le contrôle réguler des travaux se font à travers des visites régulières des chantiers, conduites par les autorités locales avec à leur tête le wali de la région, Mohamed M’hidia, en collaboration avec différents partenaires et l’implication inconditionnelle des habitants et de la société civile.