Le Palestinien et rédacteur en chef du quotidien Al-Qods Al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres, qui est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe, a donné, jeudi, une conférence à l’hôtel de v
ements occidentaux qui se disent les promoteurs de la démocratie et de la liberté d’expression sont les mêmes gouve
ements qui ont soutenu et continuent de soutenir les régimes arabes dictatoriaux corrompus sous prétexte de souci de stabilité. Dans leur attitude envers le printemps arabe, ces gouve
ements font maintenant une distinction entre les dictatures « bénignes » – qui ont d’énormes réserves pétrolières et méritent une sécurité et un soutien militaire ainsi que la formation la plus mode
e pour pouvoir réprimer – et d’autres dictatures « mauvaises ». Ils ne s’inquiètent pas des révolutions dans la seconde catégorie car ces pays n’ont pas de pétrole.
C’est de l’hypocrisie dans sa forme la plus achevée. Ce qui intéresse l’Occident n’est pas la démocratie et ses valeurs, mais le flux de pétrole à bon marché et le maintien de la supériorité militaire israélienne dans la région. Ceux qui ont vu les membres du Congrès américain se lever des dizaines de fois et applaudir le discours du Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou sont absolument convaincus de cela.
L’attitude de l’Occident, en particulier de la Grande-Bretagne, envers les soulèvements et les révolutions dans le monde arabe est remplie de contradictions et doit être dénoncée.
Le conférencier estime que l’actuel gouve
ement de coalition de la Grande-Bretagne a affirmé plusieurs fois qu’il soutenait le printemps arabe et qu’il se tenait aux côtés des révolutions populaires pacifiques. Pourtant il forme dans le même temps les forces de sécurité de régimes dictatoriaux qui ont écrasé ces révolutions dans leurs propres périmètres, en particulier en Arabie Saoudite et dans la péninsule du golfe arabique.
Ces incohérences, qui reflètent clairement une politique de deux poids deux mesures et une sélectivité dans le soutien aux révolutions démocratiques, n’a aucune cohérence avec le discours officiel britannique et l’enthousiasme sans précédent affiché pour aider les insurgés en Libye à renverser le régime corrompu et répressif du colonel Mouammar al-Kadhafi.
Abdelbari Atwan:
Né le 17 février 1950 à Deir al-Balah (camp de réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza) Abdel ari Atwan grandit dans une famille de 11 enfants. Après ses études à l’école primaire dans le camp des réfugiés, il continue ses études en Jordanie en 1967.
En 1970, il intègre l’université du Caire, où il suit des études de jou
alisme. Après avoir travaillé pour de nombreux jou
aux arabes, il dirige le jou
al All-Qods Al-Arabi, l’un des trois grands quotidiens écrits en langue arabe édités à Londres, depuis 1989. Aujourd’hui, Abdelbari Atwan est considéré comme l’un des éditorialistes les plus importants de la presse arabe et une figure très écoutée et très populaire dans le monde arabe .
Il est membre du Conseil national palestinien (Parlement palestinien) depuis 1990.