Le récit de ce jeune écrivain sénégalais de 31 ans né à Dakar a séduit les jurés de tous les prix prestigieux (Académie, Goncourt, Renaudot).
Mais qu’y a-t-il donc dans ce récit qui provoque une telle unanimité ? D’abord une histoire, accrocheuse en diable. Ce roman est construit sur une succession de récits enchâssés, s’appuyant sur divers formats de narration (journal intime, articles de presse, mail…), se déroulant à diverses périodes historiques (Première Guerre Mondiale, années 1930, Occupation, période actuelle…) et dans plusieurs villes (Paris, Buenos Aires, Amsterdam, Dakar). Et pourtant, petit miracle : le lecteur ne s’y perd jamais.
Écrit dans une langue magnifique, intelligente et sans complexe, « La plus secrète mémoire des hommes » dépoussière avec brio cette rentrée littéraire.
Bonne lecture !
Résumé : En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda…
D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.