Nuit de lumière, de vérité, de prédestination, de valeur et de grand pardon. Difficile à situer, «La Nuit du Destin» n’est connue de personne et le Hadith authentique nous révèle qu’elle tombe dans les dix derniers jours du mois sacré de Ramadan. Nuit où Dieu le Très Haut révéla le Coran au Prophète Sidna Mohammed (P.S.L).
Cette nuit vaut mieux que mille mois (ce qui équivaut à 83 ans environ) de dévotion et de prière.
En fait, la localisation conventionnelle de cette nuit entre les 26 et 27 Ramadan a été faite sur préconisation du Prophète (Paix et Salut soient sur Lui) pour l’isoler symboliquement afin qu’elle réunisse les fidèles dans un même rituel de prières, de dévotion et de recueillement autour d’un Imam lisant ou récitant le Coran jusqu’à l’aube. Ainsi donc, le 26ème jour du Ramadan, les fidèles déferlent en marées nocturnes dans les mosquées, depuis «Salat Al Ichae » jusqu’à la «prière d’Al Fajr», pour se tourner intensément vers Dieu, implorer Son pardon, Sa miséricorde, Sa protection et Sa générosité, avec une dévotion encore plus grande qu’ils ne l’ont consacrée durant tout ce mois sacré où la spiritualité est plus intense que tous les autres mois de l’année. S’agissant des cinq versets de «Sourat Al Qadr» il est dit que les Anges descendent durant cette nuit sacrée, selon un ordre divin, pour rendre visite aux croyants et leur apporter la «Baraka» et la bénédiction d’Allah qui récompense généreusement Ses serviteurs et Ses dévoués, sachant que le jeûne, faisant partie des cinq piliers fondamentaux des préceptes de l’Islam, est une affaire de Dieu, propre à Lui. Le rôle des Anges est donc de répandre la bénédiction sur tout croyant ayant accompli le rituel du jeûne dans sa vraie conception, selon la Parole révélée de Dieu et la Sounna du Prophète Sidna Mohammed, Sceau de tous les Prophètes. La descente des Anges, cette nuit, exprime ainsi la paix jusqu’au lever du jour. Quant aux démons qu’on appelle aussi «Qorana» (altères égaux), ils sont littéralement enchaînés durant tout le mois sacré et la Nuit du Destin pour empêcher toute perturbation par la voie du «wesswass» de ces créatures mécréantes, dans le but de laisser en paix et en toute quiétude tous ceux qui aspirent à l’octroi du Paradis et des plus Hautes récompenses promises par le Tout Puissant Allah, l’Eternel, l’Unique Créateur des univers. Il n’est pas étonnant que le Prophète Sidna Mohammed (P.S.L.), s’isolait rituellement durant la dernière décade du Ramadan, dans Sa Mosquée (Al Masjid Annabaoui Achcharif actuel). Ce retrait appelé «Laâtikaf» Lui permettait d’accomplir le rite particulier de «Laïlat Al Qadr» dans la prière «Nafila» et la lecture du Coran jusqu’à l’aube. De ce fait, ce rituel «Mohammedi» est devenu la «Sounna Prophétique» qui consiste en la retraite rituelle de tout croyant, homme ou femme, dans le but de s’octroyer tous les bienfaits et les récompenses divines concernant la Nuit sacrée du Destin, car il est dit dans le Coran que cette Nuit vaut mieux que mille mois (ce qui équivaut à 83 ans environ) de dévotion et de prière, en comparaison de notre vie terrestre, partant aussi qu’un jour, au Paradis d’Allah, est l’équivalent d’un millénaire de notre système planétaire. La Nuit du Destin, sacrée et combien mystérieuse d’après les oulémas et les théologiens, possède des traits scientifiques accompagnés essentiellement de signes particuliers sous forme de manifestations atmosphériques et d’euphorie générale inexplicable dans les âmes et les esprits des croyants dans le monde entier. Et par conséquent, elle serait la nuit la plus longue puisqu’elle tourne autour de la terre toute entière, d’un fuseau horaire à l’autre, comme le «Adan» (l’appel à la prière) qui se perpétue de minute en minute à travers tous les pays d’Est en Ouest, suivant le mouvement solaire.
Laïlat Al Qadr est célébrée donc pendant la nuit du 26 au 27 Ramadan, dans toutes les mosquées du Royaume.
A Tanger, avant la propagation de la pandémie du Covid 19, c’était habituellement le wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui présidait une veillée religieuse au mausolée du patron de la ville de Tanger, Sidi Bouarrakia, ou à la mosquée Mohammed V, en présence du maire de la ville, des autorités locales, du président du Conseil des Oulémas, des élus, du corps de la magistrature et de plusieurs autres personnalités civiles et militaires et d’un très grand nombre de fidèles venant des quatre coins de la cité.
Une cérémonie similaire était aussi présidée, dans les mêmes conditions, par le gouverneur de la province de Fahs-Anjra dans une mosquée de la province.
Après la prière de «Salat Al Ichae» et des « Taraouihs », les fidèles accomplissaient les prières de Laïlat Al Qadr jusqu’au lever du jour.
Ils déferlaient ainsi en marées nocturnes dans les mosquées, depuis «Salat Al Ichae» jusqu’à la «prière d’Al Fajr», pour se tourner intensément vers Allah, implorer Son pardon, Sa miséricorde, Sa protection et Sa générosité, avec une dévotion encore plus grande qu’ils ne l’ont consacrée durant tout le mois sacré où la spiritualité est plus intense que tous les autres mois de l’année.
Or, cette année, comme ce fut le cas pendant le précédent Ramadan, il n’en sera rien, en respect au couvre-feu nocturne et à l’observation des mesures de protection sanitaire contre le Coronavirus.