Importante conférence à Tanger sur «La qualité dans l’immobilier»
[color=#999999][size=09] Le 03-04-2017 à 13:43:02 [/size][/color]
[b][justify][size=12][color=#000000]Le Rotary club Tanger Doyen a organisé dans la soirée de jeudi au Royal Tulip Hôtel à Tanger, une importante conférence animée par le past-président du club, Abdelhaï Sbaï, sur le thème de «[color=#993300] La qualité dans l’immobilier[/color] ».
Ont pris part à cette rencontre, outre les rotariens de différents clubs de Tanger, un grand nombre de professionnels du bâtiment et de l’immobilier dont des architectes, ingénieurs, juristes, financiers et promoteurs, ainsi que des dizaines d’étudiants de la faculté des sciences et techniques de Tanger, spécialisés notamment dans le génie civil…[/color][/size][/justify][/b]
[justify][size=12][color=#000066]L’éminent conférencier a scindé son intervention en deux volets, le premier consacré à la «Qualité dans la viabilisation des lotissements» et le second focalisé sur la « Qualité dans la construction».
« Ces de
ières années, nous avons assisté à un refus catégorique des autorités sur la création de lotissements. Les arguments avancés pour ce refus consistent dans le fait qu’après la vente des lots, les acquéreurs ne construisent pas en même temps ; l’ordonnancement architectural est difforme ; les matériaux utilisés ne concordent pas d’une façade à l’autre et les équipements se dégradent rapidement », a indiqué Abdelhaî Sbaï, ajoutant qu’après études, des solutions intermédiaires ont été dégagées, impliquant plusieurs départements et obligeant le lotisseur à construire les lots donnant sur les artères principales, ce qui n’a pas reçu le consentement des lotisseurs.
Après amples explications, le conférencier a estimé qu’à l’instar de ce qui se passe dans d’autres villes marocaines, les techniciens et superviseurs doivent assumer leur responsabilité de contrôle et de suivi pour la réalisation de la viabilisation.
Conce
ant le deuxième volet, l’intervenant a dénoncé le fait que certains ingénieurs exagèrent les coefficients en matière de résistance du bâtiment, adoptant parfois un important pourcentage supplémentaire, ce qui a pour résultat d’alourdir la structure et le coût. Le conférencier recommande, dans ce cas, aux promoteurs de faire vérifier les plans de ferraillage par un bureau d’études.
« Avant le coulage du béton l’ingénieur doit vérifier la conformité des ferraillages préparés avec les plans. Si le malaxage du béton est réalisé au chantier par une bétonnière, il faut vérifier le dosage du sable, de la gravette et du ciment. Si le sable provient des plages, il est recommandé de le laver avec de l’eau douce en vue de diluer le sel qu’il contient », recommande-t-il.
Pour ce qui est de la conception des façades, il préconise, entre autres, l’harmonie de l’esthétique, la symétrie des fenêtres et des balcons ; la prise en considération de l’architecture des immeubles avoisnants ; l’adoption de formes s’inspirant de l’architecture arabo-andalouse.
« Malheureusement, nous avons remarqué que les façades sont complètement déformées perdant leur symétrie et leur beauté et que certaines servitudes d’arcades ou de jardin situées au rez- de- chaussée sont incorporées aux commerces, obstruant ainsi l’espace de circulation piétonne », explique l’intervenant, se demandant pourquoi finalement les autorités imposent ces contraintes aux promoteurs et ferment les yeux lorsque les arcades sont obstruées ; il sollicite une intervention des autorités conce
ées pour juguler le fléau de l’obstruction de la voie publique.
Dans la même optique, le conférencier recommande l’aménagement de parking dans le sous-sol des immeubles et des installations domestiques en retrait sur la terrasse, de manière à ne pas être visibles à partir de la rue, comme les antennes paraboliques et les chauffe-eau solaires, entre autres.
Conce
ant les équipements de finition, M. Sbaï insiste sur la qualité des appareils sanitaires, de la tuyauterie, de la faïence, de la peinture, du plâtre, de l’acoustique, du double vitrage, du profilé en aluminium, de la boiserie, de la climatisation et de tout matériau noble ayant trait avec le confort.
Evoquant la loi 66-12 relative au contrôle et aux sanctions applicables aux modifications non autorisées dans le domaine de l’immobilier et de la construction, le conférencier conçoit que cette loi qui répond en grande partie aux attentes des professionnels de l’immobilier, soulève, néanmoins, beaucoup de remarques car, explique-t-il, le ministère de tutelle n’a pas mis à contribution les professionnels (promoteurs, architectes, ingénieurs etc…) lors de son élaboration.
« Ainsi la Fédération Nationale des Promoteurs immobiliers, la Fédération Nationale du bâtiment et travaux publics, l’ordre des architectes et autres intervenants ont sollicité plusieurs amendements », affirme Abdelhaï Sbaï, formulant ses propres remarques : « En ce qui me conce
e, je formule deux remarques qui me paraissent primordiales pour que cette loi puisse être efficace : la loi parle d’infractions mais ne définit pas leur gravité. Les infractions réelles sont celles qui augmentent la volumétrie ou les surfaces à construire non autorisés. Pour ce qui est du contrôle prévu par cette loi, il est confié à des agents appelés « officiers de police judiciaire » dépendant de la Préfecture ou de la Willaya de la ville. Je dois rappeler qu’en principe ce même contrôle était assuré par des mokadems et des caids dans différents quartiers. Nous savons que certains de ces responsables passaient sous silence ces infractions dès que les responsables se montraient « compréhensifs ». Le déplorable résultat se reflète ujourd’hui dans un certain nombre d’habitats anarchiques et insalubres où les modifications et les infractions sont en évidence ».
A ce propos, l’intervenant estime que l’administration doit responsabiliser l’architecte auteur du projet pour suivre la réalisation de la construction et veiller à la conformité avec les plans autorisés.
Evoquant le cas spécifique des quartiers périphériques de Tanger comme Béni Makada, Bir Chifa, Sadam, entre autres, l’intervenant dénonce l’insécurité qui y règne, la mettant en relation avec l’habitat clandestin, estimant que la qualité de l’immobilier est liée étroitement avec la qualité de vie dans la ville basée sur le respect d’autrui, les valeurs de cohabitation avec les voisins et la responsabilité de bien être pour tous.
« C’est avec ses valeurs de vie commune et de destin commun que nous pouvons aspirer à construire une vraie Nation », conclura-t-il.
Ce brillant exposé a été suivi d’un large débat au cours duquel l’assistance a posé un certain nombre de questions auxquelles l’éminent conférencier a répondu avec brio..[/color][/size][/justify]
[right][size=9][color=#999999]Photo : Hamouda [/color][/size][/right]
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aldetange
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