Dans l’objectif de renforcer le développement de la campagne nationale de lutte contre le Coronavirus, le Maroc a instauré, depuis le 21 octobre 2021, un passeport vaccinal en tant que document homologué par les autorités sanitaires, sur la base des exigences légales liées à la gestion de l’état d’urgence sanitaire..
Ce protocole vise l’autorisation des personnes à quitter le Maroc, à se déplacer entre les préfectures et les provinces, à accéder aux lieux publics, aux administrations publiques, semi-publiques et privées, aux sites touristiques, aux établissements hôteliers, aux restaurants, aux cafés, aux espaces fermés, aux magasins, aux salles de sport et aux hammams, entre autres, à condition de présenter ce sésame appelé « pass vaccinal » justifiant que la personne intéressée a reçu ses vaccins contre le coronavirus, partant du fait que deux solutions ont démontré leur efficacité à travers le monde : le respect des mesures barrières et la vaccination.
Depuis, l’idée d’un pass vaccinal s’installe progressivement dans les habitudes des Marocains. Désormais considéré comme une option sanitaire obligatoire, ce nouveau passeport est perçu comme un outil de défense et une option de lutte contre la propagation du coronavirus, à travers la généralisation de la vaccination qui était, jusque-là, facultative et qui devient, maintenant, obligatoire.
Si le Maroc a opté pour cette mesure, c’est pour l’intérêt de sa population et de ses visiteurs, et dans l’optique d’un retour à la vie normale.
Vue sous cet angle, la question ne peut que recevoir le consentement de tous et personne ne peut contester l’efficacité de cette nouvelle mesure incitative, quand on connait les raisons qui ont justifié l’adoption d’une telle exigence.
A un certain moment, la campagne de vaccination a connu un ralentissement inquiétant.
Les autorités sanitaires, après avoir encouragé et incité maintes fois les citoyens à se rendre aux centres de vaccination gratuite, on s’est rendu compte que beaucoup se désintéressaient de la question, soit par négligence, soit par ignorance, ou encore par crainte injustifiée mais favorisée par de fausses idées sur les méfaits du vaccin sur la santé, véhiculées dans les réseaux sociaux ou circulant de bouche à oreille.
Aux yeux des spécialistes, le vaccin n’est certes pas obligatoire mais néanmoins la lutte contre la pandémie du covid 19 est une priorité nationale. Jusque-là, le taux de vaccination ne dépassait pas 20% à 30% de la population, ce qui est loin du seuil de protection que l’on veut atteindre pour protéger efficacement nos citoyens et pour donner une image acceptable de notre pays aux yeux des autres nations avec qui nous entretenons des relations et avec les organismes internationaux de santé.
Le pass vaccinal permettra, d’une part aux Marocains de reprendre le train de vie normale et de s’épanouir en exerçant différentes activités, et d’autre part à l’économie de se relancer en ouvrant la porte à plus de secteurs qui ont été gravement affectés à l’image du tourisme, entre autres.
Le pass vaccinal permettrait donc un boost social, économique et psychologique au niveau de toute la nation.
Aujourd’hui, nous sommes arrivés à 78% de personnes vaccinées avec la première dose et 70% avec les deux doses, soit un total de 24 millions de personnes vaccinées.
Afin d’atteindre l’ immunité collective qui est de 80% de la population cible soit 30 millions, le pass vaccinal obligatoire est une piste qui a démontré sa réussite dans d’autres pays comme la France et les Etats Unis.
Néanmoins, malgré les efforts immenses déployés par les autorités sanitaires et sécuritaires auxquelles nous rendons un vibrant hommage, un grand problème se pose au niveau de l’organisation marquée par l’improvisation au niveau national, depuis l’instauration subite du pass sanitaire, au point que certaines mesures font l’ objet de discussions.
La précipitation et l’effet immédiat ont d’abord provoqué des afflux massifs vers les centres de vaccination du pays. L’exemple du stade de Tanger est très significatif.
Un citoyen approuve la mesure du pass vaccinal, mais déplore la précipitation : » Franchement, j’ai trouvé cette décision difficile car elle est tombée d’un seul coup. Je suis là depuis ce matin et il y a beaucoup de monde. On aurait préféré que cette décision vienne par étapes » dira-t-il.
Alors que l’instauration du pass vaccinal reçoit l’approbation de la majorité écrasante des citoyens, en revanche, certains déplorent le fait que la parfaite organisation qui a prévalu jusqu’à présent dans les opérations de vaccination, se soit subitement convertie en cauchemar pour les personnes cherchant à se faire vacciner pour obtenir leur pass vaccinal devenu obligatoire du jour au lendemain.
Dr Abdelhak BAKHAT