- Occupation illégale, dépôt sauvage des ordures, travaux approximatifs…Les trottoirs de notre ville n’ont pas fière allure !
- Les solutions des autorités mises à mal par les incivilités.
- Les sanctions comme ultime recours contre les incivilités ?
La perle du Nord continue de gagner ses galons de grande métropole. Grâce à la Haute sollicitude de SM le Roi Mohammed VI, Tanger est devenue, en quelques années, une destination de choix aussi bien pour les investisseurs que les touristes. La ville poursuit ainsi sa métamorphose grâce à de grands projets structurants, dont la majorité est réalisée dans le cadre large du programme de développement urbanistique Tanger-Métropole.
Vue de loin, le tableau est donc idyllique et la carte postale qui en ressort fait rêver…sauf qu’en rapprochant la loupe de plus près, quelques petits détails semblent résister aux changements. C’est le cas notamment de l’épineuse question des voies piétonnes.
L’occupation illégale des trottoirs…un combat sans fin
Malgré les divers travaux de rénovation entrepris et ceux en cours, pour rénover les nombreux trottoirs de notre ville, ces espaces indispensables aux piétons n’ont pas souvent fière allure, suscitant ainsi de discussions enflammées… empreintes de colère.
Plusieurs préoccupations reviennent régulièrement sur la table, avec en tête de peloton, l’épineuse question de l’occupation anarchique et illégale des voies piétonnes.
« Heureusement que des solutions ont été apportées à ce problème (ndlr occupation illégale des trottoirs). Il y a encore quelques temps, certains trottoirs proches des marchés n’appartenaient plus aux piétons. Aujourd’hui, on circule nettement mieux, mais le problème persiste. Certains commerces et marchands ambulants après la pression des autorités recommencent à occuper les trottoirs », confie N. Mohamed, entrepreneur exerçant dans le domaine des nouvelles technologies au niveau du Technoparc, situé en plein centre ville.
Ce problème pointé par notre interlocuteur ne date pas d’hier. Il y a encore quelque temps, cette préoccupation était cœur du mécontentement des tangérois, puisqu’une majorité des commerçants occupaient une partie ou la totalité des trottoirs sans autorisation, ou des documents en cours de validité. Il était ainsi devenu difficile pour les piétons de marcher en ville sans être obligé de se rabattre, à un moment ou à un autre, sur la chaussée, avec tous les risques que cela comporte. Les propriétaires de cafés considéraient les trottoirs comme un prolongement naturel de leur terrasse et les épiciers, un espace supplémentaire de stockage, ou encore, la possibilité pour les vendeurs à la sauvette d’y établir un point de vente.
Pour atténuer ce problème, les autorités avaient dû mener plusieurs opérations coup de poing, qui se sont soldées par une libération substantielle de plusieurs trottoirs…Mais ces opérations n’ont pas réglé définitivement le problème, puisqu’on note un retour progressif du phénomène…
Le dépôt sauvage des ordures, la souffrance silencieuse des trottoirs
Véritable serpent de mer, le problème des dépôts sauvages d’ordures ajoute une couche supplémentaire au tableau peu reluisant des trottoirs de Tanger. Cette autre préoccupation a récemment créé une véritable bataille de tranchées entre les autorités compétentes et les citoyens responsables de ces incivilités. La première phase de cet affrontement a conduit la municipalité à apposer des panneaux d’interdiction de jeter des ordures au niveau des trottoirs, devenus au fil du temps des poubelles à ciel ouvert « C’est plus ou moins une bonne chose. La municipalité doit veiller à la salubrité de la ville. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais », reconnaissait Abderrahmane. B, résident du quartier administratif, dans un autre article publié dans nos colonnes sur ce sujet.
Peut-on pour autant dire que cet autre problème a été résolu ? Pas si sur ! Puisque les panneaux d’interdiction installées par la municipalité semblent n’avoir aucun pouvoir dissuasif ! Après leurs installations et la rénovation des trottoirs abimés par l’effet des ordures, les vieilles habitudes ont resurgi, et des voies piétonnes comme ceux de la rue Lafayette sont de nouveau régulièrement envahies par les ordures, à différentes heures de la journée.
« Ces dépôts sauvages sont le fait des commerces de proximité. Il me semble qu’ils n’ont pas le choix. Quelles solutions alternatives leur ont été proposées ? Aucune ! Regardez aussi le type de poubelles installées au niveau de certains trottoirs du centre-ville, elles ne sont pas adaptées. « , explique, Abderrahmane B.
Cette observation met en lumière le partage des responsabilités quant à la prolifération des incivilités lies au dépôt des ordures sur les trottoirs. Faute de lieux adaptés pour déverser les ordures qu’ils accumulent tout le long des journées, les commerces de proximité n’ont d’autre choix que se rabattre sur les trottoirs pour se délester de leurs charges.
Jets d’eau, travaux approximatifs, esthétique…
Sollicitée à donner son avis sur les trottoirs de Tanger, L.S, rédactrice en chef d’un journal électronique spécialisé dans l’actualité régionale, reconnaît également l’importance des problèmes liés à l’occupation illégale des voies piétonnes et au dépôt sauvage des déchets. Cependant, elle met en évidence d’autres préoccupations, tels le confort et l’esthétique.
« Quand, il pleut à Tanger, il faut faire attention à certaines voies piétonnes ! De l’eau s’accumule sous les trottoirs en mauvais états ou vétustes ; et lorsque vous marchez dessus, vous êtes assurées d’avoir une bonne journée ! Ce problème de projection d’eau est récurrent au niveau de la rue Roxy à cause du carrelage défectueux », explique notre interlocutrice, tout en rajoutant que « …La question de la finition des travaux entrepris pose également problème. Il n’y a aucune harmonie dans ces travaux, sur un même trottoir vous trouvez des carreaux, des pavés, du ciment… ».
Fissures, affaissement… le poids du temps.
Cette autre question liée à l’esthétique des voies piétonnes semble être le parent pauvre des actions de rénovation entreprises, même si certaines voies piétonnes comme celles de l’ancienne médina font exceptions et présentent une harmonie inégalée. Cependant, elles aussi, comme la plupart des voies piétonnes situées tout autour de l’avenue pasteur accusent le poids du temps. Elles présentent souvent des fissures et des affaissements dus à divers facteurs comme le vieillissement ou les conditions météorologiques. Ces imperfections augmentent le risque de trébuchement pour les piétons, notamment pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.
Le manque d’entretien régulier des trottoirs aggrave les défauts existants et en crée de nouveaux, posant ainsi des risques accrus pour les piétons.
A côté de ces nombreuses fausses notes, on reconnait néanmoins, les efforts entrepris par les autorités locales pour apporter des solutions aux différents problèmes des trottoirs de notre ville. Mais des appels à plus d’action sont également aux bouts des lèvres « Régler le problème du dépôt sauvage des ordres n’est pas bien compliqué, après une phase de sensibilisation, les autorités doivent réprimés. Tout le monde doit jouer sa partition, autorités locales, élus et citoyens », explique L.S, qui ne manque pas de mettre lien cette préoccupation avec le contexte de stress hydrique actuel « La résolution de ce problème pourra éviter de gaspiller de l’eau pour le nettoyage des trottoirs » !