Hommage posthume rendu à Mohamed Choukri par l’écrivain et universitaire algérien Amin Zaoui (1) « Les de
ières correspondances de Mohamed Choukri »
[color=#999999][size=09] Le 04-10-2016 à 10:35:58 [/size][/color]
[b][justify][size=12][color=#333333]Mohamed Choukri est un écrivain sans pair. Rebelle ! Insoumis ! Indomptable! Et il est doux! L‘héritier d’une grande tradition littéraire populaire courageuse.
Il est le premier, aux côtés de l’écrivain tunisien Ali Douadji, qui a ouvert la littérature maghrébine de langue arabe sur la liberté individuelle. Il l’a placée sous un imaginaire loin des clichés. Libérée de la parole préfabriquée. Mohamed Choukri a affranchi le texte romanesque de la rhétorique descriptive orientale. Il a su comment habiter le roman maghrébin écrit en arabe dans les choses du cœur et du corps. Un écrivain entre le populaire et l’élitisme.
Son premier roman Le pain nu Fut un Texte oral. Il l’a raconté d’abord, dans sa langue mate
elle, le maghrebi. [/color][/size][/justify][/b]
[center][color=#333333][size=18]***[/size][/color][/center]
[justify][size=12][color=#000066]Dans les lettres de correspondance échangées entre Mohamed Choukri et son ami l’écrivain et universitaire Mohamed Berrada, de 1974 jusqu’à 1994, éditées dans un volume aux éditions (Akhbar El Yawm, Le Caire) sous le titre de Roses et cendres (wardoun wa ramad), on y trouve l’image d’un Mohamed Choukri pétri de son quotidien dans toutes ses facettes. Mohamed Choukri le correspondant ne trahit pas l’écrivain littéraire. Les lettres de Choukri confirment son image véhiculée dans l’espace littéraire et médiatique, celle d’un intellectuel qui vibre philosophiquement avec son temps. Des lettres courtes concises qui dessinent toutes les préoccupations, les folies, les rêves et les déceptions de l’écrivain sans retouches et sans hypocrisie.
À travers ces lettres, on retrouve Mohamed Choukri l’enfant terrible, mais aussi l’écrivain habité par l’angoisse de l’écriture et l’angoisse du monde qui l’entoure. Comme dans ces textes littéraires, romans et nouvelles, ses correspondances avec Mohamed Berrada présentent la vie nue, sans masque aucun, dans toute sa férocité et avec toute sa beauté : les bars, les femmes, le chien, les crédits, les amis, la lecture, les voyages, les jou
alistes, la musique, les escaliers, la maladie, la fatigue, les traducteurs, l’argent, l’amitié, la fidélité…
Tout cela est dit dans un langage poétique, populaire, spontané et crédible. Il dit sa vie de brigand libre et libéré ! Il l’écrit, la présente avec amour, bonheur et un goût d’amertume. Il croque la pomme de la vie à pleines dents ! Mais dans ces correspondances, le lecteur se trouve aussi devant un débat très profond, entre deux grands écrivains Mohamed Choukri et Mohamed Berrada. Un débat autour de la chose littéraire, tantôt sur un ton d’humour tantôt sur un ton de réflexions philosophiques et politiques. Sur la notion de l’écriture, de la langue, de l’engagement, le rôle de la critique.
Les lettres de Mohamed Choukri sont un prolongement naturel de ses textes littéraires, nouvelles et romans.
Ces correspondances mettent de la lumière sur les textes romanesques de Mohamed Choukri : la manière de construire une nouvelle, comment monter les personnages d’un roman, le rapport à la langue, le regard de l’autre, sur l’autre.
Roses et cendres (correspondances entre Mohamed Choukri et Mohamed Berrada) est l’un des de
iers livres dans l’art des lettres échangées entre les écrivains. Cet art est en voie d’extinction.
[b][color=#993300]([color=#660099]1[/color]) Amin Zaoui [/color][/b]
[center][img]www.lejournaldetanger.com/images/newspost_images/amin_zaoui.jpg[/img][/center]
Né en Algérie, en 1956, Amin Zaoui est écrivain et universitaire. Exilé en France durant dix ans, il n'est rentré en Algérie qu'en 2000 où il a dirigé la Bibliothèque nationale. Son programme de conférences et de manifestations diverses, trop ouvert aux écrivains et intellectuels de tous horizons, a cependant beaucoup déplu.
Amin Zaoui a été limogé de son poste en octobre 2008, ce qui a provoqué un grand malaise dans les milieux intellectuels de tout le monde arabe. La bibliothèque nationale était un des de
iers lieux véritablement ouvert à la liberté d'expression en Algérie. Depuis, Amin Zaoui se consacre à l'écriture. ..[/color][/size][/justify]
[right][size=9][color=#666666]Ph : DR [/color][/size][/right]
[center][size=15][b][color=#006699][link=http://www.lejou
aldetange
ews.com]Le Jou
al De Tanger[/link][/color][/b][/size][/center]