Point de secret. Le métier d’architecte que le peintre exerça pendant de longues années y est pour quelque chose, un atout de plus que le peintre a subtilement exploité sans excès. Tout comme l’architecte qui l’habite malgré lui, le plasticien sait bien où il va, délimite le cadre, entrevoit les proportions, choisit, à l’avance, ses matériaux, veille à l’adéquation formes et composantes techniques.
L’émoi de l’artiste vient s’allier à la rigueur du technicien et esthète à son insu. Et c’est le réel transmis en caprices géométrisés. Ainsi s’explique ce souci d’une certaine logique, une harmonie, une luminosité même qui se dégage de la composition d’ensemble. Et l’on n’hésitera pas à entrevoir, dans cet agencement de formes pourtant géométriques, un paysage, un coucher de soleil ou même des ondes encore indéfinies.
Malgré l’utilisation de dimensions en aplats, une troisième dimension surgit au regard de manière implicite plutôt spontanée puisqu’elle est engendré, automatiquement par le croisement des formes, la différence des couleurs à même de créer une profondeur et un éclatement qui capte le regard, que l’artiste laisse déborder quelquefois au-delà du support, dans la perspective d’un espace suprême et absolu. « Pour accéder au cosmos, on a besoin de mouvement de couleurs à l’infini », dut me confier le plasticien. Encore une révélation qui en dit long sur les perspectives d’un visionnaire qui pourtant garde les pieds en atelier et le regard vers un espace insondable dont il tente de percer le mystère, tout comme un poète ou un musicien qui vogue au-delà du monde dans lequel il évolue.
Le métier et la poétique
Il s’agira, pour DEMNATI, dans cet effort de dépassement de défier les mégapixels en quête de création hautement originale. L’artiste affiche une circonspection manifeste à l’égard de ces chemins de la facilité telle la peinture au virtuel ou certaines créations par ordinateur. Il est pour un art- qui suppose un effort – de l’imagination et une créativité qui émane de l’humain et non celle limitée, codée de quelque gadget ou robot « ces choses-là, je n’y vois pas », dut me confirmer le peintre.
Pratiquement convaincu de son art et sûr de son choix, le plasticien est mu par ce désir insatiable de trouver des matériaux autres que ceux dont il a déjà investis….
à suivre