Les manifestations populaires n’ont pas cessé de gronder contre le délégataire de la distribution d’eau et d’électricité et de la gestion de l’assainissement liquide à Tanger.
La colère qui a envahi, à plusieurs reprises, la rue tangéroise, appelant , à chaque fois, au départ d’Amendis, risque d’éclater, de nouveau, à la lumière des derniers événements qui secouent cette société ayant continuellement violé les règles d’un contrat de gestion déléguée dépassé et inadapté.
Rappelons que les contrats d’Amendis-Tanger et Amendis-Tétouan ont été conclus en 2002 pour 30 ans, pour desservir 2,5 millions d’habitants.
Or, le slogan « Amendis, dégage! » c’est un peu le sifflement populaire que les Tangérois continuent , depuis 2011,à porter aux oreilles des autorités concernées, à travers des revendications dénonçant un contrat déséquilibré, des prestations non livrées, des tarifs trop élevés, entre autres abus .
Ce conflit latent s’est cristallisé spectaculairement avec des manifestations-monstres dans les rues de Tanger. Il faut revenir sur plusieurs épisodes de ces dernières années, lors desquelles le départ de Véolia environnement du Maroc, qui détient les filiales Amendis, a failli se produire.
Aujourd’hui encore, Amendis serait au cœur d’un véritable scandale interne.
Dans une récente édition de notre hebdomadaire, nous avons annoncé la suspension de ses fonctions du directeur opérationnel de la société Amendis-Tanger, filiale de Véolia.
L’information qui circulait avec insistance, n’a pas révélé les causes de cette mesure, mais, pour certains, il s’agirait de vices de gestion de la société.
D’aucuns vont jusqu’à avancer qu’il s’agirait de problèmes de malversations, voire de détournements.
Vu les mystères qui continuent d’entourent cette affaire, tout cela reste officieux et, à notre niveau, nous ne pouvons avancer aucune hypothèse plausible, comme nous l’avons déjà affirmé.
En outre, nous avons déjà expliqué que, pour des raisons de déontologie, et en respect au principe voulant que « tout suspect est innocent jusqu’à preuve de sa culpabilité », nous sommes tenus d’attendre les résultats de l’enquête menée par la commission dépêchée par la maison-mère d’Amendis, Véolia. Il s’agirait, apparemment d’une équipe venue de France.
En attendant, permettez-nous d’insister sur trois questions nécessitant réponses :
– Premièrement : pourquoi cette affaire serait-elle confiée à une commissions spéciale venue d’ailleurs,alors que ce genre d’enquête serait, en principe, du ressort du Comité de suivi local ? Y aurait-il anguille sous roche avec ce comité local ?».
– Deuxièmement : pour quelles raisons n’a-t-on pas dévoilé, jusqu’à présent, le mobile de la suspension du directeur opérationnel de la société Amendis ? Est-ce aussi grave qu’on peut le supposer ? Cela concerne-t-il des détournements de fonds de la société, et donc, par voie de conséquence, des deniers publics ?
– Troisièmement : pourquoi la Commune de Tanger, en sa qualité d’autorité délégante, ne s’intéresse-t-elle pas à ce dossier brûlant ? Nos braves élus seraient-ils désintéressés des affaires qui concernent les habitants de leur ville ?
Si c’est le cas, cela s’annoncerait plutôt grave pour ces respectables représentants du peuple, notamment à la veille d’une année électorale…Suivez notre raisonnement vers les législatives… !