La CGEM-TTA, via sa Commission Enseignement Privé, a organisé mardi 11 février en partenariat avec l’Institut Français de Tanger, l’Institut Français de Tétouan et l’Université Abdelmalek Essaâdi, la première rencontre d’une série sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la modernisation de l’économie marocaine, en particulier dans le secteur de l’éducation sous le thème : « Réinventer l’Éducation : Le Changement de Paradigme à l’Ère de l’Intelligence Artificielle ».
L’événement a réuni des experts et des acteurs de l’éducation pour aborder les défis et les opportunités de l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans l’enseignement, en lien avec la transformation numérique au Maroc. Ce pays fait face à des enjeux tels que les inégalités d’accès à l’éducation et l’adaptation des contenus aux besoins du marché. Bien que l’IA offre des solutions prometteuses, elle soulève également des questions éthiques. Le Maroc a initié des réformes pour moderniser son système éducatif, mais l’intégration de l’IA en est encore à ses débuts. Les capacités de l’IA, comme la personnalisation des contenus, nécessitent des investissements stratégiques et une sensibilisation accrue.
M. Adil RAIS, Président de la CGEM-TTA, dans son discours, il a souligné que l’intelligence artificielle (IA) n’est pas une invention récente, le terme ayant été introduit en 1956 par John McCarthy. Il a aussi mentionné que le véritable tournant de l’IA a eu lieu lorsque Garry Kasparov a perdu une partie de jeu d’échecs contre le programme Deep Blue d’IBM dans les années 90, marquant ainsi le début d’une révolution dans ce domaine. Cette défaite a surpris le champion, habitué à analyser et à contrer ses adversaires.
Il évoque l’IA comme une révolution en cours, principalement liée aux voitures électriques, mais souligne que l’enjeu majeur est la pollution. Il met ainsi en avant l’impact transformateur de l’intelligence artificielle sur notre quotidien, notamment dans le domaine médical, affirmant son rôle central et révolutionnaire dans nos vies.
M. Rais précise que l’intelligence artificielle (IA) est capable d’évaluer le niveau des élèves et de créer des programmes personnalisés pour améliorer leur apprentissage, une tâche difficile pour un enseignant, surtout avec un grand nombre d’élèves. La Chine adopte l’IA pour démocratiser l’accès à l’éducation, particulièrement pour les étudiants ayant besoin de soutien supplémentaire, souvent limité par des contraintes financières. L’IA est par ailleurs en train de s’imposer dans divers secteurs, y compris l’éducation et la santé, où elle peut offrir des analyses médicales plus précises.
Dans son discours, M. Philippe TRUQUET, Consul Général de France à Tanger et Directeur de l’institut Français de Tanger a déclaré que l’intelligence artificielle, en plein essor, transforme nos sociétés et nos économies en offrant de nouvelles opportunités dans des domaines tels que la santé, l’éducation et l’innovation. Cependant, son développement rapide pose des défis en matière de fiabilité de l’information, de protection des droits fondamentaux et d’accessibilité. Une rencontre actuelle fait écho au sommet international sur l’IA organisé à Paris les 10 et 11 février 2025, coprésidé par la France et l’Inde, réunissant des chefs d’État, des dirigeants d’organisations internationales, des entreprises, des chercheurs et des membres de la société civile.
Le sommet de Paris s’appuie sur les résultats des sommets de Bletchley Park en novembre 2023 et de Séoul en mai 2024. Il est soutenu par un comité de pilotage composé de représentants d’une trentaine de pays et d’institutions internationales, visant à garantir une approche éthique, durable et inclusive.
Les réflexions du sommet de l’IA de Paris s’articulent autour de 5 thèmes majeurs :
– L’IA au service de l’intérêt public
– l’avenir de l’IA au travail ;
– L’innovation et la culture
– L’IA de confiance
– La gouvernance mondiale de l’IA
M. Truquet a insisté sur l’importance de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de l’éducation, soulignant son rôle crucial pour l’avenir des sociétés modernes. Il mentionne des rencontres organisées dans le cadre d’un partenariat entre l’institut français du Maroc, la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l’université Abdelmalek Essaâdi. Une convention tripartite sera signée entre la commission de l’enseignement privé de la CGEM et les instituts français de Tanger et de Tétouan, visant à offrir des formations, promouvoir des activités culturelles et artistiques et co-organiser des événements. Cette initiative s’inscrit dans une convention-cadre établie l’année précédente entre la CGEM et le consulat de France à Tanger.
Et pour clôturer, M. Truquet souligne que la convention de ce jour vise les élèves et les collaborateurs des établissements d’enseignement privé affiliés à la CGEM. Elle permettra à ces écoles de profiter des formations proposées par l’institut français du Maroc, notamment des modules sur le numérique, l’initiation à l’IA, l’intégration du ludique et la modernisation des pratiques pédagogiques.
L’intelligence artificielle est déjà présente dans le secteur de l’éducation au Maroc, principalement utilisée par les lycéens. Il est essentiel de sensibiliser les écoles à cette technologie pour en tirer profit, spécialement en offrant un apprentissage personnalisé, en réduisant les inégalités entre élèves de milieux différents, en améliorant l’accès à un meilleur contenu éducatif et en stimulant la créativité des élèves.
M. Mohamed Jaouad ARSALANE, Président de la Commission Enseignement
Privé de la CGEM-TTA, joint son opinion à celles de M. Rais et M. Truquet, rajoutant que le rôle des enseignants évoluera vers celui de superviseurs, avec moins de temps consacré à la création de contenu et à la correction, grâce à l’intelligence artificielle. Cependant, des préoccupations subsistent concernant le plagiat et l’accès à des données non éthiques, nécessitant des mesures de protection. Bien que l’IA ne puisse pas remplacer les enseignants, leur fonction changera. Le pays a déjà prouvé sa capacité à s’adapter au numérique lors du Covid et peut faire de même avec l’IA.
Plusieurs experts et acteurs de l’éducation se sont réunis pour débattre des défis et des opportunités de l’intégration de l’IA dans l’enseignement, en lien avec l’avenir de l’éducation à l’ère numérique. Au Maroc, la transformation numérique impacte le secteur éducatif, confronté à des inégalités d’accès et à la nécessité d’adapter les contenus aux besoins du marché. L’IA est perçue comme une solution prometteuse, bien qu’elle soulève des questions éthiques. Le pays a initié des réformes pour moderniser son système éducatif, mais l’intégration de l’IA en est encore à ses débuts, bien que l’IA offre des opportunités significatives pour l’éducation, notamment en analysant les besoins des élèves et en personnalisant les contenus, mais cela nécessite des investissements stratégiques et une forte sensibilisation. L’usage croissant de ces outils par les élèves pose des défis tels que la dépendance technologique, le plagiat et la diminution de l’esprit critique, nécessitant une régulation pour équilibrer les bénéfices et les objectifs éducatifs. Un événement co-organisé par la CGEM-TTA, l’Institut Français de Tanger et l’Université Abdelmalek Essaâdi a pour but de créer un nouveau paradigme éducatif au Maroc en réunissant des experts et des décideurs pour discuter de l’avenir de l’éducation à l’ère de l’IA.
L’événement avait pour objectif de :
• Comprendre les transformations induites par l’IA dans l’éducation.
• Identifier les nouveaux rôles et compétences nécessaires pour les enseignants et les étudiants.
• Discuter des enjeux éthiques et de la cybersécurité liés à l’utilisation des outils d’IA.
• Promouvoir des partenariats stratégiques entre les secteurs public, privé et académique.
Afin d’arriver à :
• La sensibilisation accrue aux enjeux et opportunités de l’IA dans l’éducation.
• La formulation de recommandations concrètes pour l’intégration éthique de l’IA dans l’éducation.
• Le renforcement des partenariats entre les acteurs académiques, économiques et acteurs de l’écosystème.
Les parties intervenantes
Discours POURQUOI L’IA REDÉFINIT-ELLE L’ÉDUCATION AU MAROC ?
• M. Mohammed KHALIL, Président de Morocco AI : Repenser l’éducation à l’ère de l’Intelligence Artificielle
• M. Mouhsine LAKHDISSI, co-fondateur de AI Crafters : AI or Die : l’IA, une question d’existence pour les entreprises et les nations
• M. Jalal CHARAF, Chief Digital & AI Officer de l’UM6P : Comment, à l’ère de l’IA, la transformation de l’apprentissage et de la recherche devient un impératif et une opportunité ?
• Mme Zainab LAZREQ, Senior Program Specialist à la BERD : Présentation des programmes de la BERD pour l’accompagnement de la digitalisation de l’entreprise
PANEL DE DISCUSSION : LES ENJEUX DE L’IA POUR LES ENSEIGNANTS ET LES ÉTUDIANTS
• M. Zakaria RACHID, Chef de service Accompagnement, Recherche et
Innovation à l’ADD : Intelligence Artificielle dans l’enseignement – Perspectives et Impact
• M. Ahmed MOUSSA, Directeur de l’ENSA de Tanger : Université 4.0 : rôles et compétences des parties prenantes
• M. Youssef MAZOUZ, Président du comité consultatif pour une IA
Éthique et équitable en Afrique – Expert International en Cybersécurité: IA, Éthique et Cybersécurité : Garantir un Environnement Éducatif Sûr et Responsable
Cet événement, de grande envergure, a connu une grande réussite grâce aux personnalités présentes des différents secteurs. Il a été clôturé par la signature de la convention de partenariat tripartite : Institut Français de Tanger, Institut Français de Tétouan et CGEM-TTA, qui vise à définir les contours d’un nouveau paradigme éducatif au Maroc. Il propose une plateforme singulière pour rassembler des spécialistes nationaux et internationaux, des responsables politiques, ainsi que des intervenants du domaine de l’éducation autour d’un échange stratégique concernant le futur de l’éducation à l’époque de l’IA.