Tarajal 2 : le passage de la mort Souad, une jeune «femme-mulet» piétinée par la foule
[color=#999999][size=09] Le 03-04-2017 à 12:51:47 [/size][/color]
[justify][size=12][color=#000066] On les appelle en espagnol « mujeres mulas » (femmes-mulets) ou «portadores» (porteuses). Ce sont ces milliers de Marocaines, jeunes et âgées, originaires de Fnideq, M’diq, Belyounech ou Tétouan, coltinant sur leur dos des fardeaux pesant jusqu’à un quintal de marchandises diverses, couvertures, lingerie, vêtements, chaussures, couches, produits de toilette et de beauté, confiseries, conserves, boissons, entre autres articles achetés au centre commercial spécialement ouvert au poste frontière «Tarajal» du préside occupé de Sebta et évacuées vers le territoire marocain, jusque-là, à travers un passage classique grillagé longeant l’espace de contrôle douanier hispano-marocain.
Ce trafic qui se faisait pendant une longue partie de la jou
ée, apportait une certaine gêne à la fluidité à l’accès et à la sortie de Sebta et au travail de contrôle policier et douanier.
C’est ainsi que l’administration de Sebta a décidé d’abandonner ce passage classique et d’ouvrir un second passage appelé « Tarajal 2 », contou
ant le centre commercial et aboutissant à un parking juché en hauteur sur le territoire marocain.
Or, pour y accéder, il faut suivre un long chemin de terre en pente raide, sinueux et accidenté, impraticable en temps de pluie.
Et ce qui devait arriver, arriva : l’une de ces infortunées « femmes-mulets », Souad Al-Khatib, originaire de Fnideq, a perdu la vie pour quelques euros (cinq au maximum pour chaque voyage). Agée de 22 ans à peine, maman d’une fillette de 5 ans, Souad a perdu la vie, atrocement étouffée et piétinée dans une rude bousculade provoquée par les milliers de femmes transportant leurs fardeau dans des conditions dramatiques et inhumaines lors du passage Tarajal 2 devenu le passage de la mort.
Grièvement blessée, la défunte a rendu l’âme lundi 27 mars dans un hôpital de Tétouan où elle a été transférée à partir d’un autre établissement sanitaire de sa ville natale et de résidence, Fnideq.
La dépouille de la victime a été ramenée et enterrée à Fnideq, au milieu d’un émouvant cortège funèbre comptants des centaines de personnes qui ont tenu à lui rendre un vibrant hommage en l’accompagnant à sa de
ière demeure.
La jeune maman Souad travaillait depuis deux ans dans le milieu de la contrebande, une activité à laquelle recourent des milliers de familles dans le nord du Maroc.[/color][/size][/justify]
[right][size=9][color=#999999]Photo : DR[/color][/size][/right]