Une grande polémique a secoué Tanger, de
ièrement, alimentée, à travers des réseaux sociaux, par certaines associations représentant la société civile, voire par des cadres administratifs et des hommes de loi, dénonçant la pose de sabots sur des véhicules en stationnement irrégulier dans des espaces gérés par la société de parkings Somagec.
Les contestations sont à peu près formulées comme suit, quand elles ne frôlent pas la diffamation et l’injure : « Nous sommes Tangérois et nous refusons l'exploitation abusive des parkings de rue par la Somagec . Nous sommes contre l'utilisation du sabot, contre le tarif horaire de 3,50 dhs, contre le dimanche payant, aussi en été,,, ».
Certains contestataires jugeant la pose de sabot sur un véhicule comme étant arbitraire, voire illégale, sont passés à l’action en lançant des vidéos expliquant la manière d’enlever ce sabot sans faire appel aux techniciens de Somagec, et donc sans payer l’amende imposée.
Des groupes de résistance et de veille ont même été créés pour venir en aide aux automobilistes, immobilisés par le sabot.
Parallèlement, une pétition a été lancée pour demander à la Commune de Tanger de revoir le cahier des charges de la gestion de ce service.
Dans un souci de définir les responsabilités dans cette affaire et de déterminer où commence et où s’arrête le droit et le devoir de chaque partie, et dans l’objectif d’éclairer l’opinion publique, nous avons contacté des responsables de la Commune urbaine de Tanger, dont le maire Mohamed Bachir Abdellaoui, pour recueillir leur avis sur la question.
Il apparaîtra ainsi que la société Somagec, agit dans le cadre d’un accord régulé avec la commune urbaine de Tanger , conce
ant le projet de parkings lancé en 2014 par la mairie de Tanger, et qui , après le lancement de plusieurs appels d’offres déclarés infructueux, a été attribué à la société Somagec Parkings qui a investi quelque 600 millions de DH dont 420 millions de DH en fonds propres et un retour sur investissement sur 30 ans, pour la construction de parkings souterrains et d’aires de stationnement en surface équipés d’horodateurs, dans certains quartiers de la ville (zone de protection des parkings souterrains) notamment sur la co
iche et dans son voisinage, totalisant 3000 places de stationnement.
« L’objectif primordial de cette mesure s’inscrivant dans le cadre de l’expansion de la ville et de son développement spatial au titre du programme royal Tanger-Métropole, est de gérer convenablement les problèmes de la circulation et du roulage, d’éviter les encombrements dus à la circulation intense dans les artères, notamment dans le centre-ville, et de résoudre les problèmes de stationnement devenus endémiques pendant ces de
ières années, notamment pendant la saison estivale où le nombre recrudescent de véhicules circulant à Tanger est multiplié par trois », explique-t-on à la mairie, ajoutant que pour permettre à la société Somagec d’amortir son gigantesque investissement à long terme, elle est autorisée à instaurer un droit de stationnement convenu de commun accord avec la Commune urbaine, dans des artères déterminées à l’avance, comme c’est le cas dans les grandes métropoles comme Casablanca et Rabat », affirme-t-on.
Conce
ant les procès-verbaux d’immobilisation des véhicules en infraction, les responsables de la commune attestent que cette formalité beaucoup plus dissuasive pour l’avenir, que punitive, est accomplie par des agents assermentés relevant exclusivement de la Commune et non pas de la société délégataire, et ce conformément à l’article 22 de la loi régissant la gestion déléguée.
On s’accorde, cependant, à admettre que le vrai problème résiderait, peut-être, dans le fait que certains riverains se trouvent pénalisés par cette mesure, sachant que leurs véhicules sont stationnés pendant plusieurs heures par jour devant leurs bureaux ou leurs domiciles.
Une source de la société délégataire explique que pour ces cas précis, il est prévu des abonnements spéciaux « Résidents » et « Business » ainsi qu’un abonnement mensuel à seulement 200 DH permettant de stationner partout en zone horodateur sans limite de temps..
Les responsables de Somagec affirment qu’il y aurait matière à discuter en vue d’améliorer certains aspects parmi lesquels le prix du stationnement déjà ramené à 3 dh l’heure en parking souterrain..