Encore un journaliste décédé à Tanger. Pour la saison 2020-21,cinq reporters ont répondu à l’appel de Dieu. Après Mustafa Benchrif, Mohamed Gharbi, Mohamed Bchari, Abdelmajid Bensaid, c’est le tour de notre ami et frère Mohamed Dfouf de quitter éternellement sa famille, ses collègues et ses amis dans ce mois sacré du Ramadan période du jeûne. La photo est un art et comme l’écriture ou la langue écrite, elle constitue un moyen riche et varié de la communication. Dans la ville du détroit, elle a toujours et continue à documenter et orner l’article de presse. Elle est le symbole et l’origine d’une famille de photographes professionnels de père en fils. Comme le disaient les anciens reporters tangérois, la photographie est l’emblème de la famille Dfouf. Personne n’a oublié ni la compétence de son père Si Allal et de son frère Abdelouahab que Dieu ait leur âme, ni le talent de Rachid de la rue La Liberté ,ni l’art du défunt Mohamed Dfouf. Bien que dépendant du quotidien Le Matin, Mohamed Dfouf que la pénible et longue maladie a emportée, envoyait durant plusieurs années ses photos à l’Opinion. Fervent amateur du football, il aimait travailler au bord du terrain du regretté Stade du Marshane pour élaborer un reportage des rencontres de l’IRT. Tout le monde se souvient qu’il avait travaillé le premier avec le zoom. Quand Chouh, Zaali, Younès ou Symou marquait le but ,il avait l’habitude de jeter son appareil pour manifester sa joie. Il adorait cette belle équipe de Abdeslam Arbaine et de Bouhriz. Quoique sans accréditation de son journal, il était présent au mondial des USA aux cotés de son ami l’entraineur national Abdellah Blinda. A Washington, il s’était débrouillé pour avoir un badge et travailler avec les autres reporters du monde entier. Au championnat de la Liga ,il se plaisait à effectuer les déplacements à Madrid, Barcelone, Valence, Malaga pour couvrir les rencontres du Real et de Barcelone. Ses photos étaient réputées non seulement à Tanger mais aussi dans tout le Maroc. Mohamed Dfouf fut l’un des premiers fondateurs de l’Association Tanger Presse sportive créée en 1986.Il fut aussi son premier président .Ses soucis étaient toujours d’œuvrer pour le bien être des journalistes sportifs surtout ceux qui n’avaient pas de couverture médicale. Par-ci, par-là, des conventions de partenariat étaient signées avec les différentes cliniques privées. Collaborateur des journaux Le Matin et Journal de Tanger, il était connu par son grand professionnalisme. Grace à lui, le gala annuel de la presse sportive avait eu l’habitude de réunir les journalistes et les sportifs au Solazur. Grace à lui, aussi, il y avait eu la création de la première équipe de football des reporters du sport. Malheureusement, ces dernières années, pour des convenances personnelles, il renonça au journalisme se consacrant à sa vie familiale. A titre d’information, il est à rappeler que dans la résidence de son père Si Allal Dfouf, la délégation régionale du nord du syndicat de la presse avait vu le jour. Qu’il repose en paix au cimetière Sidi Amar, nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons. Sincères condoléances à son épouse et à ses enfants.