L’émouvante histoire de ADNANE
C’était dans l’après-midi du lundi 7 septembre 2020.
Le petit Adnane Bouchouf, à peine11 ans, a été détourné de son chemin vers la pharmacie de son quartier à Bénimakada où il devait acheter des médicaments pour sa maman fatiguée.
A mi-chemin, le jeune garçon est abordé par un inconnu sous l’œil vigilant d’une caméra de surveillance invisible. Il ne se doutait pas de ce que le sort lui réservait ni des intentions macabres de cet homme qui marchait à ses côtés, et qui était, en fait, un monstre, un ogre, un bourreau qui le conduira dans une maison proche pour le violer sauvagement, le tuer impitoyablement et se débarrasser de son petit corps découvert plus tard dans un trou superficiel hâtivement creusé par le criminel entre des arbustes, derrière une demeure du même quartier.
La disparition inquiète les parents et devient intrigante. L’alerte est donnée, un avis de recherche est lancé par la police et la toile se saisit de l’intrigante affaire de cette mystérieuse disparition. Une photographie de l’enfant est largement diffusée sur les réseaux sociaux, avec des images de mauvaise qualité, captées par la caméra de surveillance.
Les premières nouvelles tombent vendredi soir : la police interpelle un premier suspect : un ouvrier de 24 ans, originaire de Sidi Kacem, travaillant dans une zone industrielle à Tanger, identifié comme étant l’homme filmé auprès du garçon disparu.
Le suspect ne tardera pas à faire des aveux : « il a emmené le jeune garçon dans une maison du quartier, co-louée avec trois autres jeunes gens. En leur absence, il agresse sexuellement le jeune Adnane et le tue avant de l’enterrer à proximité. En apprenant ensuite que sa photo figurait dans une vidéo de la caméra de surveillance, le meurtrier se serait, apparemment rasé la barbe et coupé les cheveux, puis envoyé, de son téléphone, un message au père de la victime lui faisant croire que son fils était kidnappé et séquestré. Il lui exige une rançon afin de relâcher le garçon. Tout cela reste à confirmer.
Lundi, le suspect est déféré devant le procureur du Roi à Tanger pour « homicide volontaire sur mineur avec attentat à la pudeur », en même temps que ses trois colocataires qui seraient poursuivis pour « non dénonciation d’un crime ».
Cette triste affaire a provoqué une vague de colère au Maroc et particulièrement à Tanger où un sit-in a mobilisé de très nombreuses personnes appelant à une peine sévère pour le meurtrier d’Adnane ». Sur les réseaux sociaux, les appels à une lourde peine se multiplient également.
L’association « Touche pas à mon enfant » a exhorté les autorités à activer un dispositif de prévention à l’instar de celui appelé « Alerte-Enlèvement », qui aurait permis de « sauver plusieurs vies d’enfants en Europe », affirme-t-on.
A souligner l’émouvant Message de condoléances adressé à la famille de feu Adnane Bouchouf, par SM le Roi Mohammed VI, dans lequel le Souverain a condamné ce crime odieux.