Election au perchoir de la première chambre du parlement
[color=#999999][size=09] Le 23-01-2017 à 18:24:38 [/size][/color]
[b][justify][size=12][color=#000000][color=#660066] – Qui est le nouveau président Habib El Malki ?
– Ce choix est-il judicieux ?
– Pourquoi le PJD et le PPS ont voté blanc ?
– Pourquoi l’Istiqlal a boycotté le vote ?
– Quel impact sur la formation du gouve
ement Benkirane III ? [/color]
Dans la perspective du retour du Maroc à l’Union Africaine ([color=#993300]UA[/color]) et la défense de la question de l’intégrité territoriale du royaume, il a été donné une importance prioritaire à l’élection du président de la chambre des représentants sur la formation du gouve
ement, sachant que cette chambre devait examiner et approuver d’urgence le projet de loi portant approbation de l’acte constitutif de l’UA, en prévision de la prochaine assemblée de cette institution panafricaine, prévue le 29 janvier courant à Addis-Abéba, en présence de SM le Roi Mohamed VI.
Ainsi, fort du soutien de son parti, l’union socialiste des forces populaires ([color=#993300]USFP[/color]), du rassemblement national des indépendants (RNI), de l’union constitutionnelle (UC) et du parti de l’authenticité et de la mode
ité (PAM), Habib El Malki, candidat unique au perchoir de la chambre des représentants, a été élu en début de soirée de lundi 16 janvier courant, à 198 voix sur les 395 membres que compte cette chambre.
La séance plénière, présidée par le doyen des précédents présidents parlementaires, Abdelouahed Radi, a recensé 137 votes blancs ([color=#993300]PJD et PPS[/color]), 47 abstentions (Istiqlal) et 7 bulletins nuls
Selon les dispositions de l’Article 17 du règlement intérieur, le candidat n’avait pas besoin d’un deuxième tour, ni d’une majorité écrasante, conditions qui deviennent caduques en cas de candidature unique.
Tout s’est apparemment déroulé dans les règles et l’on n’a relevé aucun vice de forme ni de procédure.
Cependant, cette élection constitue-t-elle un choix judicieux ? Qu’est-ce qui expliquerait alors le vote blanc du PJD et le boycott de l’Istiqlal ? Et puis qu’est-ce que cela changerait dans la démarche trainante pour la formation du futur gouve
ement ? ..[/color][/size][/justify][/b]
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[center][b][color=#ff0000] En fait, qui est Habib El Malki ?
Est-ce l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ? [/color][/b][/center]
Né en 1946 à Bejaâd, Habib El Malki est avant tout un universitaire, auteur de plusieurs livres portant sur des questions de développement et d'économie.
Le parcours politique d’El Malki se confond avec celui de l'USFP dont il est l'une des figures qui ont contribué à l'intégration institutionnelle de ce parti dans les années 90.
En 1991, il est désigné à la tête du Conseil national de la jeunesse et de l'avenir (CNJA). En 1993, il est élu député à la circonscription de Khouribga, un fauteuil qu’il gardera lors des élections de 1997, de 2002, de 2011 et de 2016.
Le 14 mars 1998, il est nommé ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche dans le premier gouve
ement d’alte
ance. En 2002, il est nommé ministre de l'Éducation nationale dans le gouve
ement Jettou I, et s'adjoindra, en 2004, les portefeuilles de l'Enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la Recherche scientifique.
Mais, à partir de 2007, Habib El Malki se sentira pratiquement écarté du champ politique sans pour autant le quitter. En 2012, il tente de se faire élire premier secrétaire de l'USFP, mais y échoue face à Driss Lachgar, dont il deviendra, par la suite, le bras droit.
On dit de lui qu’il est un homme qui sait écouter et accorder leur place à toutes les opinions, quelles que soient les divergences et qu’il a le profil-type d'un président du parlement.
Cela répondrait peut-être à la question du choix du personnage qui serait bien à sa place à la tête de la première chambre du parlement.
[center][color=#ff0000][b]Pourquoi le PJD a voté blanc ? [/b][/color][/center]
Cela vient sans doute du fait que l’USFP est imposé à Abdelilah Benkirane par Aziz Akhannouch, son partenaire du RNI, sollicité pour la formation du futur gouve
ement.
Donc, on sent que le chef du gouve
ement désigné, tout en s’accrochant à son refus d’admettre ce parti au gouve
ement, a fait une concession en fermant les yeux sur la candidature d’un dirigeant de l’USFP à la présidence de la chambre des représentants, mais sans aller jusqu’à lui accorder les 125 voix des députés du parti de la lampe, d’où le vote blanc du PJD. Une façon de signifier : « je ne vote pas pour vous mais je vous laisse toutes les chances pour gagner ».
Selon le leader du PPS, Nabil Benabdellah, principal allié du PJD, deux propositions auraient été formulées. La première était que le RNI assure la présidence de la première chambre, ce qu'a refusé son président, Aziz Akhannouch. La deuxième proposition, était que l'USFP obtienne la présidence de la première chambre, en échange de son soutien à la majorité, et sans participer au gouve
ement dans un premier temps.
« Habib El Malki aurait pu être élu à l'unanimité président de la Chambre des représentants si l'USFP avait accepté cette offre », indique Benabdellah, ce qui laisserait entendre que le parti de la Rose ne se contenterait pas seulement du perchoir de la première chambre parlementaire, mais continuerait à lorgner vers une intégration au futur gouve
ement.
D’ailleurs, l’élection de Habib El Malki n’était pas du goût d’un certain nombre de PJDistes qui considèrent cette élection comme « un coup porté à la légitimité démocratique et à l’éthique politique ».
« Comment concevoir qu’un parti n’ayant obtenu que 20 sièges, puisse obtenir cette présidence ? », s’interrogent les intéressés, très actifs sur les réseaux sociaux, estimant que « c’est le paroxysme de l’absurde que d’élire quelqu’un qui n’a cessé de briguer des postes de responsabilité tout au long de sa vie, sans pour autant avoir réalisé quelque chose de significatif ».
Pour eux, Aziz Akhannouch et Habib El Malki sont devenus « les symboles de la dénaturation des règles démocratiques ».
De son côté, l’ancien parlementaire, Abdelaziz Aftati, considère que l’élection de Habib Malki au Parlement est «sans fondement» et «contraire à la politique, à la démocratie et aux bases constitutionnelles». L’intéressé dénonce même une «prise d’assaut sur la Chambre des représentants après une tentative du même genre sur celle des conseillers, en attendant une autre sur le gouve
ement».
[center][color=#ff0000][b]Pourquoi les Istiqlaliens ont-ils boudé le vote ? [/b][/color][/center]
Dans une critique virulente contre le PJD, l’Istiqlal accuse ce parti et son secrétaire général de comportement “grossier“.
Le parti de la Balance apporte ses explications sur les vrais motifs du retrait de ses 46 parlementaires qui ont quitté l’hémicycle pour manifester leur désapprobation quant à la position du PJD vis-à-vis de ladite élection.
Le groupe de l’Istiqlal, qui était prêt à soutenir un éventuel candidat du PJD, avait attendu pour coordonner avec ses homologues de ce parti, après la réunion que ces de
iers ont tenue, à la veille de l’élection. Mais, le groupe istiqlalien apprend, non sans exaspération, deux heures seulement avant la séance de l’élection, que la direction du PJD a décidé de voter blanc.
Quelle ne fut la colère des dirigeants istiqlaliens qui se sont ainsi sentis floués et trahis ! Face à cette conduite qu’il a qualifiée de désinvolte et discourtoise, l’Istiqlal, se sentant marginalisé, a refusé de se plier aux directives du PJD au moment où il comptait sur le dialogue et la concertation. Il a donc a préféré quitter la salle n’approuvant pas le flou qui entoure la scène politique.
De ce fait, en votant blanc, le PJD a suscité la colère du parti de la Balance qui craint que ce ne soit là une sorte de compromis politique afin que Abdelilah Benkirane sauve ou préserve ce qui lui reste à arracher surtout que les négociations avec les partis de l’opposition restent infructueuses.
C’est dire qu’on assiste à un jeu de complaisance où les dirigeants politiques se renvoient l’ascenseur sous les yeux de militants impuissants et d’électeurs frustrés.
[center][color=#ff0000]
[b]Pourquoi le vote du parlement pour l’acte constitutif de l’Union africaine est-il prioritaire ?[/b][/color][/center]
Aussitôt après l’élection du président et des instances de la chambre des représentants, la commission des Affaires étrangères près cette Chambre a procédé, mercredi, à l’adoption du projet de loi 01-17, portant approbation de l’Acte constitutif de l’Union africaine.
Le lendemain, la Chambre des conseillers s’est réunie à son tour pour adopter ledit projet de loi qui doit être publiée au Bulletin Officiel pour devenir officielle et opposable. On peut escompter une diligence du Secrétariat général du gouve
ement pour assurer cette ultime opération durant ce weekend.
C’est dire que ces formalités ne pouvaient souffrir aucun retard. Pourquoi ?
Parce que c’est ce lundi que débuteront les travaux préparatoires du Sommet de l’Union africaine, où les chefs d’Etat dont SM le Roi Mohammed VI, et de gouve
ement, sont attendus dès le 29 janvier à Addis-Abéba, le Maroc devant y déposer ses instruments de ratification de l’Acte constitutif de l’UA, ce qui lui permettrait de demander la suspension de la RASD avant d’adhérer à l’UA.
[center][color=#ff0000][b]Quel impact sur la formation du gouve
ement Benkirane III ?[/b][/color][/center]
L’élection du socialiste Habib El Malki à la présidence de la chambre basse pourrait aboutir au soutien de l’USFP à la majorité, sans y être. Néanmoins, le RNI tient à l’UC et le PJD semble davantage pencher pour cette thèse.
Maintenant, après le franchissement de cette étape parlementaire, avec toutes ses nouvelles donnes, la question est de savoir si le chef de gouve
ement désigné, Abdelilah Benkirane va-t-il enfin parvenir à former une majorité gouve
ementale?
Plus de trois mois après les élections législatives, un grand doute plane encore sur cette question. L’élection d’un membre de l’Union socialiste des forces populaires à la présidence de la chambre des représentants compliquerait davantage la situation.
En effet, en limitant les tractations à la coalition gouve
ementale sortante, le chef de gouve
ement désigné avait affiché, il y a quelques jours, un niet catégorique à la participation de l’USFP au gouve
ement. Après avoir écarté le parti de l’Istiqlal des consultations, Benkirane va-t-il céder encore une fois en acceptant de faire entrer l’USFP au gouve
ement ? Selon un dirigeant du PJD, il est difficile de faire une nouvelle concession au risque de créer des problèmes inte
es au sein du parti de la lampe ou d’affaiblir le parti.
Cependant, les paramètres ont changé depuis lundi de
ier. La coutume veut que le perchoir de la première chambre soit détenu par la majorité gouve
ementale. Sur le plan politique, l’élection d’un membre de l’opposition à la présidence de la chambre des députés est un coup dur non seulement pour la majorité, mais aussi pour la démocratie, si la chambre haute est présidée par un parlementaire de l’opposition. Pour débloquer la situation, le PJD garde espoir que l’USFP se contentera de la précieuse présidence parlementaire et exprimerait son soutien au gouve
ement au sein du parlement, sans pour autant détenir de portefeuilles ministériels. Mais visiblement, les USFPéistes ambitionnent encore de diriger des départements ministériels bien que leur score aux élections législatives ait été très modeste.
En dépit de tout, Benkirane reste optimiste. Mais, selon un dirigeant du Mouvement populaire, les prochains jours seront décisifs et devront aboutir à la formation tant attendue du futur Exécutif grâce aux concessions faites de part et d’autre. Manifestement, le Mouvement populaire et le Rassemblement national des indépendants tiennent encore à faire entrer d’autres composantes au gouve
ement. Ils brandissent la carte du renforcement de la majorité gouve
ementale. Le PJD, lui, compte sur les voix du Parti de l’Istiqlal dont le de
ier conseil national a annoncé le soutien à la majorité gouve
ementale. Cependant, les alliés de Benkirane appellent à la prudence, ne faisant pas confiance à un parti qui ne ferait pas partie du gouve
ement, étant convaincus que l’on ne peut pas compter sur le soutien inconditionnel du Parti de la Balance, d’autant plus qu’il devra bientôt renouveler ses structures.
Pour renforcer la majorité et contenter le RNI, le véto de la Lampe sur l’UC pourrait être levé avec une participation symbolique au sein du futur cabinet.
Mais il ne faut pas perdre de vue que le spectre de la dissolution du Parlement et de l’organisation de nouvelles élections plane encore, quoiqu’il serait souhaitable que ce scénario-limite soit évité pour plusieurs considérations financières et politiques qui constitueraient un poids pour la nation et ses institutions et, par voie de conséquence, pour la gestion des affaires publiques en lien direct avec la vie quotidienne du citoyen..[/color][/size][/justify]
[right][size=10][color=#666666] Par : Mohamed ABOUABDILLAH[/color][/size][/right]
[center][size=14][b][color=#006699][link=http://www.lejou
aldetange
ews.com]Le Jou
al De Tanger[/link][/color][/b][/size][/center]