Crise en Algérie: un système à bout de souffle
[color=#999999][size=09] Le 23-01-2017 à 10:33:49 [/size][/color]
[b][justify][size=13][color=#000000] Les protestations contre la politique d’austérité mise en œuvre par le pouvoir algérien, ne désemplissent pas. Le constat de l’ancien Premier ministre (1999-2003) et chef du parti d’opposition Talaï el-Horriyet, Ali Benflis, est alarmant, puisqu’il estime que son pays est confronté à la fois à une crise politique, économique mais aussi sociale.
Une situation inédite depuis l’indépendance qui amène M. Benfis à dire que « le système qui a atteint ses limites et qui est à bout de souffle, est à court d’idées et il s'essaie, comme tous les régimes autoritaires, à une sorte d’exorcisme par les complots extérieurs. Sauf que les complots extérieurs ne sont pas la cause de cette grave crise en l’Algérie », indique-t-il.
Soulignons que, depuis novembre 2016, la colère monte peu à peu dans le pays jusqu’à éclater début janvier courant dans la région de Bejaïa (nord de l’Algérie) où des manifestations se sont transformées en émeutes violentes, dénonçant la drastique loi de Finances 2017 qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2017, se traduisant par une hausse des taxes dont les victimes sont essentiellement les commerçants et les ménages algériens.
Ali Benflis qui qualifie cette loi de « matraquage fiscal », dénonce «une vingtaine de taxes modifiées ou créées, alors que l’Etat s’exonère de tout effort, puisque le budget de fonctionnement n’a pratiquement pas bougé ».
Cette politique d’austérité décidée est un véritable coup dur pour le pays. En effet, depuis trois ans, l’Algérie comme tous les autres Etats producteurs de pétrole, a vu le cours de son or noir chuter… Pire, de tous les pays de l’Opep, l’Algérie reste le seul à ne pas disposer d’une véritable stratégie de riposte.
« C’est une faute politique majeure qui aurait été considérée comme impardonnable dans n’importe quel autre Etat digne de ce nom », estime M. Ali Benfis qui considère que « c’est essentiellement dans des archaïsmes structurels que résident les véritables handicaps de l’économie algérienne. S’attaquer à ces archaïsmes suppose une légitimité et une volonté politique que le pouvoir n’a pas », dira-t-il.
Considérant l’Etat actuel comme « patrimonial, clientéliste et rentier », M. Benfis se dit convaincu que « le pouvoir comme il l’est à l’heure actuelle, ne pourra jamais être l’auteur des profondes réformes structurelles dont l’ économie a besoin ».
L’ancien Premier ministre aurait en tête un plan pour sortir son pays de cette grave crise : « Exactement le contraire de ce qui a été fait jusqu’ici », afirme-t-il, ciblant l'élimination des barrières à l’investissement national ou étranger, la refonte totale du système fiscal, le combat sans merci contre la corruption, l’évasion fiscale, la fuite des capitaux et les fraudes au commerce extérieur ».
Selon M. Ali Benfis, « il y a urgence car il y a désormais plus grave que la vacance du pouvoir : l’impasse politique totale et les risques réels qu’elle fait courir à la pérennité de l’Etat nation » indiqu-t-il.
Qualifiant les relations entre l’Algérie et le Maroc de « question importante », M. Benfis évoque le sujet du Sahara, point de discorde entre les deux pays, estimant que le dossier doit rester entre les mains de l’ONU.
« En le maintenant dans ce cadre, il est possible d’aller de l’avant dans le développement des relations algéro-marocaines et dans l’intégration régionale » a-t-il indiqué, faisant remarquer que :« Les deux pays ne se sont pas parlés sérieusement depuis bientôt 15 ans. C’est une grande anomalie et une singularité affligeante qu’il faut corriger. Le dialogue doit être retrouvé. Et le plus tôt sera le mieux », a conclu M. Ali Benfis..[/color][/size][/justify][/b]
[right][size=10][color=#666666] Ph : DR [/color][/size][/right]