C’est une coïncidence qui aurait conduit un bienfaiteur à découvrir le pot aux roses dans l’affaire du chirurgien Hassan Tazi, de son épouse et de leurs complices. C’est en effet la plainte de ce bienfaiteur qui a fait éclater l’affaire en soulevant des questions sur les sommes d’argent que versent les bienfaiteurs au profit de la clinique du chirurgien Hassan Tazi pour assurer les frais d’hospitalisation des patients démunis. La question de ce bienfaiteur a été appuyée par des documents, d’autant que personne ne savait comment ces sommes d’argent récoltées étaient-elles dépensées et dans quelles conditions ?
Le doute a poussé ce bienfaiteur à saisir la justice, en détaillant dans sa plainte les manœuvres et les falsifications qui s’opéraient dans les dossiers des patients. C’est ainsi que la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) s’est saisie de l’affaire en entamant, le mardi 29 mars, des investigations approfondies.
L’enquête a permis de déférer le célèbre chirurgien esthétique Hassan Tazi, son épouse, chargée des finances de l’entreprise sanitaire, son frère, responsable de gestion, une infirmière chargée de la comptabilité et trois autres employées. Après leur audition, le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca a décidé de poursuivre le propriétaire de la clinique, son épouse, son frère et l’infirmière en état de détention, alors que les autres suspects ont été relâchés, mais placés sous contrôle judiciaire.
Les chefs d’accusation retenus contre eux, chacun en ce qui le concerne, sont : « constitution d’une bande criminelle, association de malfaiteurs spécialisée dans la traite d’êtres humains, exploitation de la vulnérabilité des personnes à des fins commerciales, escroquerie dans les traitements médicaux, falsification de factures de traitement et de dossiers médicaux, blanchiment d’argent et usurpation de fonction ».
Les mis en cause mettaient à profit la situation de faiblesse, de précarité et de vulnérabilité des victimes pour commettre des actes criminels en bande organisée. Ils exploitaient également des photos et des vidéos de personnes filmées sans leur consentement pour s’en servir à des fins commerciales et récolter l’argent des bienfaiteurs. Cette affaire n’a pas encore livré tous ses secrets. L’instruction est toujours en cours.