Avertissement : les données techniques qui justifieraient l’arrêt du chantier, rapportées par une source proche du dossier, pourraient être autres que celles mentionnées ci-dessous. Dans ce cas, il serait judicieux que l’opinion publique soit informé
Il est rare qu’un chantier prenne autant de retard que celui du pont de Bendibane à la sortie de Tanger, sur la route de Rabat.
Voilà donc un chantier de la plus haute importance, situé dans un point stratégique par rapport à l’accès et à la sortie de la ville, avec tout ce que cela suppose comme densité de la circulation routière, de jour comme de nuit, et dont les travaux sont inexplicablement suspendus depuis plusieurs semaines.
Généralement, les chantiers de bâtiment, de travaux publics ou de génie civil sont momentanément arrêtés pour des raisons évidentes comme les intempéries, un léger problème technique passager ou encore un retard dans le paiement d’acompte à l’entreprise titulaire des travaux. D’ailleurs, cette entreprise est liée par un cahier des charges qui stipule un délai ferme de fin travaux et de réception de l’ouvrage, et chaque jour de retard est sanctionné par une dure pénalité. En d’autres termes, cette entreprise ne peut nullement se permettre le luxe de freiner les travaux sans motif sérieux.
Il semble donc qu’aucune de ces raisons classiques ne justifie l’arrêt prolongé du chantier de l’ouvrage d’art de Bendibane. Il s’agirait, apparemment, d’un problème technique certes, mais d’une autre dimension ; il serait dû à un mauvais piquetage des semelles et des piédroits de l’ouvrage, sachant que cette opération consiste à reporter sur le terrain l’axe ou les limites des ouvrages suivant un plan d’implantation.
Conce
ant le pont Bendibane, apparemment le vice ne serait apparu qu’une fois le tablier jeté. Résultat : l’axe dudit tablier serait légèrement en biais par rapport au tracé de l’axe de la chaussée. Si cela venait à se confirmer, ce serait une véritable catastrophe !
Evidemment, techniquement parlant, les solutions existent bien pour résoudre ce problème épineux, allant de l’élargissement du corps de l’ouvrage, sa réorientation, ou encore la reconsidération du tracé de la chaussée. Mais, ces solutions sont toutes aussi couteuses les unes que les autres et elles exigent un important prolongement du délai d’exécution des travaux qui accusent déjà un retard relativement important. Rien que l’intervention du laboratoire d’essais et d’études et celle des bureaux d’études et des experts prendrait un certain temps.
D’autre part, il s’agirait de définir les responsabilités dans cette affaire où les intervenants sont multiples : maître d’ouvrage, techniciens, surveillants de travaux, entreprise, etc.
c’est dire que l’affaire n’est pas aussi simple qu’on puisse le croire et que la situation actuelle risque de perdurer.