« L’islam, dans sa dimension spirituelle et dans ce qu’il a de plus authentique et de plus profond, est une religion de pardon, d’indulgence et de tolérance ! ».
C’est en ces termes que l’Imam Haj Mohammed Benmoussa a entamé sa magistrale intervention lors de la rituelle soirée religieuse rotarienne organisée, mardi 11 Ramadan 1443, autour du deuxième ftour- débat de ce mois sacré, organisé au domicile du Past-président du Rotary Club Tanger-Doyen, Karim Zyad, auquel ont pris part la présidente et des membres dudit club, aux côtés d’éminents invités de marque.
L’Imam Haj Mohammed Benmoussa est enseignant-chercheur en sciences islamiques, membre du Conseil des Oulémas de Fès, acteur associatif très actif, notamment au sein d’organisations de lutte contre les maladies chroniques dont les affections néphrologiques et le diabète, et auteur d’un ouvrage intitulé « L’Islam et la transplantation d’organes ».
Sa causerie de mardi qui avait pour thème : «Tolérance interreligieuse et principes fondamentaux de la Oumma islamique», a cerné l’ensemble des aspects de la position de l’Islam envers les autres religions du Livre et revisité les bases sur lesquelles repose la religion musulmane.
« Je voudrais commencer par dissiper quelques unes des conceptions erronées qui ont assombri la compréhension de certains à l’égard de l’Islam, notamment ceux qui croient que cette religion est synonyme d’oppression, de coercition et de dénégation des droits et libertés fondamentaux. De plus, beaucoup font de l’Islam l’équivalent de l’intolérance et de l’extrémisme. C’est ce stéréotype qui doit être écarté, de manière pacifique, pour présenter une image claire et fidèle de l‘Islam, démontrant que Le Coran, loin de s’être imposé par la force, le Livre Saint ne s’est répandu que par la persuasion. Il appartient donc à tout Musulman de veiller pacifiquement, à son niveau, à une représentation authentique de l’Islam qui est la religion de la recommandation du bien et de l’empêchement du mal, dans son origine : « Al amr bil’maârouf wan nahyi aâni l’Mounkar », ce qui consiste à utiliser sa qualité de persuasion, et par extension, tous les moyens et les facultés pacifiques dont on dispose, afin de promouvoir le bien parmi ses semblables, les rappeler vers la droiture, mais aussi afin d’écarter paisiblement le mal et tout ce qui est blâmable en général. Et c’est par cette action pacifique collective que nous parviendrons à réduire les manifestations d’extrémisme et de dogmatisme qui portent atteinte à nos valeurs les plus sacrée ».
Ce devoir peut revêtir différentes formes pacifiques, l’objectif ultime restant est celui de la propagation du bien et la lutte contre le mal.
En matière de cohabitation avec les autres confessions du Livre, la religion musulmane a, depuis le début, garanti aux non Musulmans les pleins droits au même titre qu’aux Musulmans pour leur vie, leurs libertés et leurs possessions.
« Le Prophète Saïdouna Mohamed (PSL) a dit : « Celui qui maltraite un sujet non musulman ou l’accable me trouvera sur son chemin ».
« Soulignons que l’Islam qui signifie soumission et vient du mot « paix » est considéré comme la réaffirmation de la même vérité qui fut révélée aux Juifs et aux Chrétiens, celle de la croyance en un Dieu Unique », rappelle l’éminent conférencier, expliquant : « Cette foi fut révélée par le biais des Prophètes de Dieu, Saïdouna Moussa et Saïdouna Issa (Moïse et Jésus).
Concernant les Musulmans, le dernier Message de Dieu, le plus universel, a été révélé au dernier des Prophètes Saïouna Mohammed (PSL).
La croyance en ce Dieu Unique est la base de ces religions.
Partant de là, l’Islam a permis à des non-Musulmans de vivre sur des terres Islamiques dans le respect et l’honneur. Il n’a pas imposé la ségrégation, mais au contraire a donné le droit aux non-Musulmans de participer pleinement à la société et aux activités des Musulmans, en accord avec l’instruction de Dieu dans le Saint Coran.
« Au Maroc par exemple, on n’a jamais ressenti une quelconque ségrégation entre une personne musulmane et une autre de confession juive ou chrétienne », dira l’Imam Benmoussa, citant l’exemple de sa ville d’origine, Fès, où, affirmera-t-il : « Aucun problème de convivialité ne s’est jamais posé entre les citoyens de différentes religions qui ont toujours cohabité ensemble dans une paix et une sérénité continuelles dans une alliance des civilisations ».
L´histoire prouve que la voie de la tolérance ne s´est jamais écartée de ce qu´est l´essence de l´Islam qui est une religion qui garantit, sacralise et encourage la liberté de vie, d’opinion, de pensée et de conscience. Il défend de spolier cette liberté et interdit la pression et le conflit parmi les gens.
En matière de culte, Dieu a tracé la voie conduisant au paradis et l’Islam ne pose aucune contrainte aux humains pour l’emprunter. Le choix est laissé à chacun, selon son âme et conscience, explique l’Imam Mohammed Benmoussa , concluant que le Coran est explicitement clair à ce sujet, dans plusieurs versets tels que celui disant :« Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement ».