À Tanger, une vive polémique a éclaté après qu’une enfant en situation de handicap, Sabrine, fille de M. Ahmed Benhsain, aurait été empêchée d’accéder à un espace de jeu. Selon son père et des témoins, le responsable de l’établissement aurait invoqué un motif pour le moins choquant : la présence de Sabrine pourrait « effrayer » les autres enfants, ce qui risquerait de susciter des plaintes de la part des parents.
L’incident a immédiatement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes et associations ont dénoncé une discrimination inacceptable, appelant l’établissement à rendre des comptes et à présenter des excuses officielles.
Face à l’ampleur de la polémique, la direction de l’espace de jeux a réagi en publiant une déclaration officielle accompagnée d’une vidéo de surveillance. Ces images montrent que Sabrine a finalement pu accéder à l’espace et profiter des jeux, sous la supervision d’un accompagnant. La direction a expliqué qu’il s’agissait d’un malentendu au moment de l’entrée, rapidement corrigé par le personnel, et non d’une volonté délibérée d’exclure l’enfant.
Malgré cette mise au point, l’affaire a relancé un débat fondamental : celui de la place des enfants en situation de handicap dans les espaces publics et privés au Maroc. Au-delà du cas de Sabrine, de nombreux parents estiment que leurs enfants sont encore trop souvent confrontés à des barrières sociales et psychologiques qui les font se sentir exclus.
Des voix s’élèvent aujourd’hui pour rappeler que la véritable inclusion ne peut se limiter à autoriser l’accès, mais doit passer par :
- une sensibilisation du personnel encadrant,
- des aménagements adaptés aux besoins spécifiques,
- surtout un changement de mentalité afin que chaque enfant puisse s’épanouir dans un climat de respect et d’égalité.
Pour les proches de Sabrine, ce combat dépasse une simple polémique locale. « Un sourire d’enfant ne devrait jamais être brisé par l’exclusion », rappelle son père Ahmed Benhsain, qui appelle à transformer cet incident en opportunité de prise de conscience collective.
À Tanger comme ailleurs, ce dossier met en lumière l’urgence de bâtir une société plus inclusive, où les enfants en situation de handicap ne sont ni marginalisés ni stigmatisés, mais pleinement intégrés dans la vie sociale.