Les travaux de la première édition du Salon international de recyclage et gestion des déchets « RWM expo », organisés par la revue « Energie/Mines et carrières Magazine », en partenariat avec le Centre régional d’investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CRI-TTA), et de la Mairie de Tanger, se sont déroulés, mercredi à Tanger, sous le thème « Transition vers une économie propre et compétitive », en présence d’un parterre d’experts, d’universitaires, d’acteurs économiques et d’institutionnels marocains et étrangers.
Selon les organisateurs, le secteur de la gestion des déchets au Maroc a connu une évolution importante, mais il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière des décharges anarchiques, malgré que le volume des investissements alloués au Programme national des déchets ménagers (PNDM) ait été élevé à 21 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2021.
La gestion et la revalorisation des déchets industriels est également au cœur des préoccupations du Maroc, ont indiqué les participants à la rencontre, précisant que le volume des déchets ménagers s’élève à 6 millions de tonnes par an.
« Le projet de réforme de la loi 28.00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination, est une aubaine pour le secteur, mais du chemin reste encore à parcourir en matière de recyclage, et de la gestion et la valorisation des déchets », estime-t-on, considérant la rencontre de Tanger comme une tribune pour ouvrir le débat avec les différents intervenants autour de la problématique des déchets dans ses différentes composantes: déchets plastiques, ménagers, hospitaliers, de chantiers de construction, électroniques et agricoles, entre autres, mais aussi une plateforme d’échange entre les différents intervenants dans le secteur des déchets, notant que le thème choisi pour cette édition revêt une grande importance, puisqu’il concerne un secteur porteur de l’économie, favorisant à la fois la création des emplois, à travers l’émergence de nouveaux métiers verts, et le développement des produits sobres en carbone, en faisant appel à des ressources alternatives, et en diminuant aussi la pression sur les ressources naturelles.
Considérant l’économie verte comme une alternative inévitable pour le découplage entre croissance et pressions sur les ressources naturelles, les intervenants ont annoncé qu’un axe a été dédié à la gestion des déchets dans la stratégie nationale de développement durable (SNDD) en tant que transition vers cette économie verte, estimant que le relèvement de ces défis requiert la combinaison d’instruments politiques, économiques et opérationnels, et l’implication active de toutes les parties concernées.<
On attribue, ainsi, la réussite de la réforme du secteur des déchets à une responsabilité commune dépendant essentiellement de la contribution de l’Etat, des collectivités, du secteur privé et des citoyens, interpellés ensemble, pour mieux s’impliquer et redoubler d’efforts dans l’intérêt général.
Pour le président de l’Université Abdelmalek Essaâdi (UAE), Bouchta El Moumni, cet événement ambitionne d’assurer une contribution effective à l’atteinte des objectifs du Nouveau modèle de développement pour un Maroc des compétences, ambitieux, inclusif mais surtout durable, et ce tel que dicté par les Orientations stratégiques de SM le Roi Mohammed VI et les engagements internationaux du Royaume, dont l’Agenda 2030 des Nations Unies mais aussi l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Dans une allocution lue en son nom par le vice-président de l’UAE, chargé des affaires académiques, Jamal Eddine Benhayoun, M. El Moumni a indiqué que le RWM Expo dans sa 1ère édition est particulièrement tourné vers le renforcement d’une coopération Sud-Sud dans le domaine de la gestion et de la valorisation des déchets, notant qu’il s’inscrit également dans la nouvelle stratégie du Royaume dans sa transition vers une économie verte, compétitive et durable.
Le responsable a fait savoir que cet événement permettra aux différentes parties prenantes nationales de s’enquérir de l’évolution des technologies actuellement en place et des bonnes pratiques dans le domaine de la gestion et de la valorisation des déchets vers un traitement de pointe et une valorisation optimale des déchets, relevant que l’Université accorde une grande importance à la recherche autour des sciences de l’environnement et des problématiques liées à la gestion et à la valorisation des déchets, œuvre pour le développement de la coopération avec des partenaires internationaux, et encourage ses chercheurs à intégrer des réseaux et consortiums internationaux autour de thématiques d’intérêt scientifique commun, pour véhiculer les connaissances et relever les défis à l’échelle régionale et internationale.
Quant au directeur du cabinet du ministre de la Formation professionnelle du Sénégal, Gorgui Ndiaye, il a exprimé sa joie de participer à cette importante manifestation qui se tient dans un pays frère, qu’est le Maroc, relevant que ce Salon constitue une plateforme d’échange d’expériences et d’expertises dans le domaine de recyclage et de gestion des déchets, et un espace de concertation pour les acteurs et opérateurs du secteur.
Après avoir noté que la gestion des déchets est une question qui interpelle grandement les collectivités territoriales, M. Ndiaye a souligné que le Sénégal, à l’instar d’autres pays africains, est confronté au problème de la gestion des déchets, relevant que cet événement d’envergure sera l’occasion de présenter l’expérience du Maroc et d’autres pays dans ce domaine et de débattre des enjeux actuels et futurs en la matière, afin de déboucher sur des solutions pratiques et efficaces à cette problématique.
Pour le maire de Rufisque Ouest (Sénégal), Alioune Mar, cet événement revêt une importance capitale, puisqu’il vise à renforcer la coopération Sud-Sud dans ce domaine, d’autant plus que la gestion des déchets constitue l’une des difficultés majeures en matière de gestion des affaires locales, formulant le souhait de pouvoir bénéficier de l’expérience du Maroc en matière de gestion et de valorisation des déchets.
Cette cérémonie a été marquée également par des interventions de Fatima Zahra El Bekkali, vice-présidente de la commission de partenariat et coopération au Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et d’Issam El Ghachi, vice président du Conseil communal de Tanger, qui ont souligné l’importance de cet événement dans la mise en valeur de l’expérience marocaine en matière de recyclage et de gestion des déchets et la promotion de la coopération internationale dans ce domaine, formulant l’espoir de voir ce salon contribuer à trouver des solutions innovantes et durables pour assurer une bonne gestion des déchets.
Selon les organisateurs, le choix de la région TTA, et plus particulièrement la ville du Détroit pour abriter le RWM expo trouve sa pertinence dans l’essor exceptionnel que connaît cette région, devenue un pôle de croissance économique et un Hub logistique et industriel de 1er plan.
C’est également l’occasion de promouvoir les efforts engagés, tant par les collectivités territoriales que par le tissu industriel de la région, dans ce secteur qui constitue l’un des piliers de l’économie circulaire et du développement durable.
Cette première édition, organisée sous format hybride, œuvrera à fédérer l’ensemble des acteurs opérant dans le domaine de la gestion et la valorisation des déchets autour de thématiques liées au secteur : cadre institutionnel, réglementaire et financements, politiques territoriales, économie circulaire, opportunités de recyclage et valorisation des déchets domestiques et industriels, décarbonation de l’industrie, optimisation des process industriels pour moins de déchet, nouvelles technologies vertes, ainsi que formation, recherche et développement.
En apothéose de cet événement international inédit, le Comité scientifique du Salon remettra les trophées de la première édition du RWM Awards, qui vise à encourager et valoriser les efforts engagés et les initiatives innovantes portés par les acteurs locaux, les professionnels et le tissu associatif.