L’acide urique et le syndrome métabolique :
la goutte est dûe un taux trop élevé d’acide urique dans le sang (hyper-uricémie): c’est la condition nécessaire. Mais seules 10% des personnes hyper racémiques ont une goutte : ce n’est donc pas une condition suffisante. il faut donc une susceptibilité particulière, peut être génétique, pour être goutteux.
L’acide urique existe normalement dans le sang, à un taux inférieur à 57 mg/litre chez la femme et à 70 mg/litre chez l’homme. Cet acide urique provient de la destruction physiologique permanente des protéines soit d’origine externe (apport alimentaire) soit d’origine interne (destruction physiologique des cellules et de leur ADN). L’élimination de l’acide urique se fait au niveau des reins.
Les causes de l’ hyper uricémie:
– Une hyperproduction d’acide urique: alimentation trop riche en protéines, destruction massive de cellules (dans une leucémie par exemple).
– Une diminution de l’élimination rénale de l’acide urique par altération du filtre rénal (causes les plus fréquentes).
Comment se dépose l’acide urique?
Lorsque les microcristaux d’acide urique dissout dans le sang, et donc présents dans tous les tissus, sont en trop forte concentration et que les conditions locales sont favorables (notamment acidité locale du milieu suffisante), ils précipitent. Dans une articulation, cette précipitation entraîne une inflammation locale responsable de la crise de goutte. Celle-ci touche préférentiellement l’articulation du gros orteil, mais aussi toutes les articulations du pied, celles de la main, du coude ou du genou. Les autres articulations sont plus rarement touchées.
La phase de goutte aigue:
La crise débute brutalement, par des douleurs souvent intenses, qui peuvent réveiller le malade qui dort.
Le gros orteil (le plus souvent touché) est rouge, chaud, gonflé. La douleur est pulsatile. La crise va durer de quelques jours à quelques semaines (les premières crises sont plus courtes et souvent moins intenses que les suivantes).
En général, surtout lors des premières crises, une seule articulation est touchée. Ultérieurement, plusieurs articulations peuvent l’être, voire les tendons (tendinite goutteuse) ou les bourses séreuses péri-articulaires (bursite goutteuse).
La crise de goutte va disparaître d’elle-même, sans aucun traitement et tout va rentrer dans l’ordre sans séquelle jusqu’à la prochaine crise. Pendant plusieurs années le goutteux va faire une crise tous les un à deux ans, puis les crises vont se rapprocher, mais toujours, l’intervalle entre deux crises est normal. C’est la phase de goutte aiguë.
La phase de goutte chronique:
Au fil des années cependant, non seulement les crises sont plus fréquentes, mais la période entre deux crises n’est plus totalement normale, il persiste des douleurs articulaires, cette articulation se déforme et finit par se détruire, donnant les douleurs moins intenses mais permanentes. L’atteinte est désormais chronique et on parle de goutte chronique. A ce stade, atteint après des années de phase aiguë, les dépôts d’acide urique dans les tissus sont majeurs, parfois visibles sous la peau. Les dépôts les plus dangereux sont ceux qui se font dans le rein qui finit par ne plus fonctionner correctement conduisant à l’insuffisanse rénale et son traitement ultime la dialyse rénale.
Le traitement de la goutte :
Le médecin prend en charge le malade et le traite en fonction du type de la maladie, aigue ou chronique, et des autres maladies qui peuvent être associées et qu’il faut traiter aussi : hypertension artérielle, cholestérol élevé, obésité, diabète. L’ensemble constitue « le syndrome métabolique ».
Sur le plan hygiène alimentaire, il faut éviter les produits très riches en acide urique : aliments (abats, crustacés notamment) et boissons (vins cuits, alcools forts, bières même sans alcool et surtout sodas) et préconiser ceux qui le font baisser (lait et laitages, fruits contenant de la vitamine C: orange, pamplemousse,…).
Par Dr Ali ID HAMMOU
Laboratoire Franco-Marocain
D’analyses Medicales- Tanger