Emergence de deux grands partis le PJD et le PAM et détresse spectaculaire chez d’autres La balle est dans le camp de Benkirane . Lecture des résultats du scrutin du 7 octobre
[color=#999999][size=09] Le 17-10-2016 à 12:34:36 [/size][/color]
[b][justify][size=12][color=#333333] Aujourd’hui, la donne de la politique marocaine, sortie des u
es le 7 octobre 2016, confirme la position des Islamistes modérés et monarchistes qui ont fini par percer, peu à peu, dans le paysage politique marocain jusqu’à parvenir à faire, au bout d’une vingtaine d’années de travail de fourmi, un véritable raz de marée lors de deux de
ières législatives, passant de l'opposition à la participation à la gestion des affaires publiques.
Ce n’est, en fait, pas une surprise pour les observateurs avertis et surtout pour le peuple marocain qui, en optant massivement pour le changement, a manifesté son ras-le-bol d’une politique inféconde et abstraite, rejetant ces têtes, toujours les mêmes, qui se sont succédées, jusqu’en 2011, au gouve
ail du pays. Ce peuple qui est conscient que, depuis le début des années 2000, la nation ne doit son salut qu’à la Haute sollicitude, la paisible audace et l’implication profonde de SM le Roi Mohammed VI dans l'avancée et le développement socioéconomique du royaume.
Dans les gouve
ements qui se sont succédés depuis des décennies, le peuple marocain a testé la Droite et l’extrême Droite, essayé les Centristes et expérimenté la Gauche et l’extrême Gauche. Les résultats étaient le plus souvent décevants ; rarement probants ; mais jamais parfaits et à la hauteur des ambitions de ce peuple et de sa jeunesse.
[center][img]www.lejournaldetanger.com/images/newspost_images/benkiranking2016-10-10-18-08-45.png[/img][/center][center][size=11][color=#666666] SM le Roi a reçu, lundi au palais royal à Casablanca, M. Abdelilah Benkirane,secrétaire général du Parti
de la Justice et du Développement (PJD), que le Souverain a nommé chef du gouve
ement
et l'a chargé de former le nouveau gouve
ement.[/color][/size][/center]
Les élections du 7 octobre se sont déroulées dans une indiscutable et appréciable transparence et, sans grande surprise, le PJD est arrivé premier. Il formera et dirigera donc le prochain gouve
ement.
La surprise nous vient plutôt du côté du Parti Authenticité et Mode
ité (PAM) d’Ilyas El Omari, qui tablait incontestablement sur la première place au classement, mais qui, finalement se contentera de la seconde position le conduisant immanquablement aux sièges de l’opposition, toute alliance avec le PJD étant exclue dès le départ.
La balle qui était dans le camp du Roi Mohammed VI au lendemain du scrutin, a vite été transférée dans la cour de Benkirane avec sa rapide reconduction par le Souverain, en tant que chef du gouve
ement.
Maintenant, avec l’ébauche de bipolarisation qui se dessine et s’impose dans le paysage politique national, la tâche de Benkirane serait moins aisée que durant les cinq de
ières années où il avait seulement affaire à une opposition formée de partis classiques vieillissants et léthargiques et de surcroit trop sûrs d’eux, à quelques infimes exceptions près ,ces mêmes partis aujourd’hui effacés et sévèrement sanctionnés pour avoir étouffé la vraie démocratie dans ce pays.[/color][/size][/justify][/b]
[justify][size=12][color=#000066] Evoquons tout d’abord brièvement le maintien des Islamistes au pouvoir : le Maroc était le seul pays où un gouve
ement d’obédience « islamiste » s’était maintenu après les printemps arabes. Il est aujourd’hui encore une fois le seul qui conservera ces mêmes islamistes, même après une expérience gouve
ementale mi-figue mi-raisin. Ceci ressort dans un une étude logique de notre confrère Aziz Boucetta dont nous nous inspirons.
Pour ce qui est du déroulement des élections, le ministère de l’Intérieur se félicite que tout se soit bien passé. Conce
ant la régularité du scrutin, le CNDH a apporté son satisfecit, tant sur le plan organisationnel que sur celui de la neutralité de l’administration.
Tout s’est donc convenablement déroulé, et il n’y avait pas de raisons que ce soit autrement.
En matière de participation, sur les 15 700 000 électeurs inscrits, le taux de participation n’a pas dépassé 43%, confirmant la désaffection des Marocains pour les affaires publiques et politiques. Ce taux est inférieur à celui de la législative de 2011, sachant qu’il y a eu 2,7 millions d’électeurs en plus inscrits sur les listes en 5 ans. Plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour dire que les abstentionnistes sont les plus nombreux car sur les 28 254 231 de Marocains en âge de voter, seuls 6 757 000 se sont rendus aux u
es. Partant de là, il faut conclure que le véritable taux de participation est de 23,89 % seulement.
Au sujet des résultats, l’élection législative 2016 est particulière en ce sens que c’est la première fois que deux partis émergent du lot, et que les partis dits traditionnels, en détresse idéologique, ont été écrasés davantage, et certains sont en voie de disparition. La FGD et Nabila Mounib qui était la star des réseaux et la passionaria du peuple, n’ont pas assez convaincu, faisant plus de bruit que leur poids réel ne le permet. On les a présentées comme la 3ème voie, mais ce sera, sans doute, pour une prochaine fois.
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[center][size=14][color=#666666]Coalition : combinaisons possibles [/color][/size][/center]
[center][img]www.lejournaldetanger.com/images/newspost_images/table-legeslatives2.jpg[/img][/center]
On constatera que l’abaissement du seuil à 3% a eu pour seul effet de confirmer la balkanisation du champ politique.
On s’achemine donc vers une bipolarisation et les désormais deux grandes forces politiques du pays, certes dominantes aujourd’hui, ont intérêt à confirmer leur puissance par un travail constructif, chacun de son côté. Autrement, ils risqueraient de subir le même sort que leurs prédécesseurs.
Fait évident, les salafistes n’ont pas percé dans le champ politique, sans doute parce que les Marocains sont conscients que la religion n’a pas sa place en politique, et la religion extrême encore plus et que seul le roi a la latitude d’unir religion et politique, et il doit rester le seul à le faire.
Venons-en maintenant à la formation d’une coalition majoritaire. Le bloc PJD-PPS (137 sièges) aura besoin d’au moins deux partis supplémentaires pris dans le trio Istiqlal, MP et RNI. Si les choses se passent normalement et que seuls les facteurs politiques clairs interviennent, la majorité devra être assez aisée à réunir. Mais moralement, il était difficile pour le RNI, voire pour l’Istiqlal, qui ont rompu avec le chef du gouve
ement sortant, d’accepter de s’allier de nouveau avec à lui. Toutefois, en politique, il ne faut s’étonner de rien, surtout maintenant que les choses ont changé au RNI avec le départ de Mezouar démissionnaire et l’arrivée de Aziz Akhanouch à la tête du parti. Quant à l’Istiqlal, Chabat aurait déjà constitué une commission de négociateurs avec le PJD.
Toujours est-il que la tâche n’est pas aisée pour Benkirane, d’autant plus malaisée que le Maroc traverse une phase difficile, à tous les niveaux et doit disposer d’un gouve
ement fort et puissant.
Au niveau sociétal, nous avons un PJD conservateur qui essaie de sortir de son positionnement idéologique et un PAM « mode
iste » qui œuvre à s’ancrer plus dans la Tradition.
Sur le plan diplomatique, le Maroc est en froid avec l’Union européenne, en délicatesse avec l’ONU, en période transitoire avec l’Union africaine, et en pleine mutation avec ses partenaires traditionnels.
Economiquement, l’industrialisation est lancée à marche forcée, et le dirham est en passe de devenir convertible.
Pour toutes ces raisons, les deux partis sortis des u
es du 7 octobre, PJD et PAM, étant désormais les deux grandes forces politiques du pays, ils doivent apprendre à plus se parler et à moins se haïr. Et leur majorité serait la plus solide, avec 237 sièges. Serait-ce utopique à cause des mentalités installées…?
Ce qui est sûr, c'est que le prochain chef de l'Exécutif aura du pain sur la planche. L'un des défis sera, entre autres, de redresser durablement la croissance économique.
Ensuite, le PJD et ses alliés devront procéder à une mise en place, de façon prioritaire, d'un nouveau pacte social qui assure une vie dans la dignité à l'ensemble des citoyens, qui leur procure des services sociaux de bon aloi, qui leur permet une ascension sociale et les implique dans le progrès et l'essor de la nation. Tout cela devra contribuer, rapidement, à relever les défis qui se posent au Maroc en termes de développement humain.
Ils devront également instaurer un environnement de transparence en vue de faciliter l’investissement inte
e et étranger producteur de richesses et garant de justice sociale, mais aussi dans le but d'assurer la protection nécessaire à l'investissement contre tous les dysfonctionnements qui pourraient survenir au niveau de la concurrence. Il s'agit également de s'orienter vers la défense de l'intégrité territoriale et l'affermissement de la diversité culturelle, à travers le renforcement des valeurs marocaines positives émanant de notre référentiel islamique et de notre identité plurielle. Il importera aussi de bien interagir avec l'environnement extérieur et de conclure des partenariats équilibrés et justes, fondés sur l'intérêt commun et ignorant toute notion de tutelle ou d'imposition de conditions allant à l'encontre de la volonté du Roi et du peuple.
Qui est le chef du gouve
ement sortant par une porte et entrant par une autre ?
La carrière professionnelle de M. Abdelilah Benkirane est, somme toute anodine : après l’obtention avec mention d’un baccalauréat série mathématiques, il décroche une licence à la faculté de sciences et s’oriente vers l’enseignement public où il exerce en qualité de professeur dans un Centre pédagogique régional (CPR), avant de le quitter pour créer sa propre école primaire privée qu’il possède encore à Salé.
Par contre, son parcours politique est plus complexe. Il a débuté dans la Chabiba USFP avant de passer à la Chabiba islamia en 1976, où il s’est fait vite remarquer par son esprit de leader-ship, ce qui lui a permis d’intégrer avec aisance le mouvement de Abdelkrim Alkhatib « Al Islah Wa Tawhid » avant la constitution du parti justice et développement (PJD) dont il est le deuxième secrétaire général aprés Saâd Eddine E l Outmani. Il était président du Mouvement « Réforme et Renouveau » et du conseil national du PJD. Il était également directeur des jou
aux « Al-Islah », « Ar-Raya » et « Attajdid », et il est membre du conseil supérieur de l'enseignement et ancien membre de la Commission spéciale éducation-formation.
M. Abdelilah Benkirane, 57 ans, est marié et père de six enfants.… [/color][/size][/justify] [right][size=9][color=#666666]Ph : DR [/color][/size][/right]
[center][size=15][b][color=#006699][link=http://www.lejou
aldetange
ews.com]Le Jou
al De Tanger[/link][/color][/b][/size][/center]