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la Clandestinité et la Mendicité ..!

La tentation de l’émigration enclenche un double phénomène à Tanger : la clandestinité et la mendicité
[color=#999999][size=10] 27-06-2018 à 12:00:44 [/size][/color]
[b][justify][size=13] Le Maroc est devenu un modèle en matière de politique migratoire et Tanger est perçue par les candidats à l’émigration clandestine comme la de
ière étape avant l’Europe.

Le fait pour le royaume d’accueillir ces migrants engendre un sentiment d’humanisme, certes, mais aussi de peur.
On l’aura remarqué pendant les de
iers jours du Ramadan, et notamment à la veille de Laïlat Al Kadr (La Nuit du Destin), et le jour de l’Aïd al Fitr, la présence de ressortissants Subsahariens était accrue dans les rues de Tanger et notamment à la sortie des mosquées, suppliant les fidèles, et dans la quasi-totalité des croisements des routes, équipés de feux rouges, quémandant une aide matérielle des automobilistes à l’arrêt.

Certes, on s’est habitué à voir régulièrement des jeunes, femmes et hommes, d’origine africaine, toujours les mêmes, ou encore des femmes et des enfants passant pour des réfugiés syriens, solliciter ce genre d’aide et, avec le temps et l’habitude, cela passe finalement presqu’inaperçu.

Mais, cette fois, il y avait recrudescence avec de très nombreuses nouvelles figures, notamment Subsahariennes.
Cela démontre à quel point la tentation de l’émigration clandestine attire de nouveaux candidats qui arrivent régulièrement pour gonfler les rangs des pauvres malheureux qui se cantonnent dans les forêts environnantes de Tanger comme celle de Rahrah, ou encore la forêt de Belyounech, dans la province de Tétouan.

Pour survivre en attendant le jour propice de se lancer dans les eaux du détroit de Gibraltar au risque de leur vie, dans l’espoir d’atteindre enfin le littoral de l’eldorado européen, ces créatures qui survivent dans des conditions inhumaines, s’adonnent à la mendicité, sachant que 60% de ces candidats à l’émigration clandestine vivent dans des conditions précaires.

On s’apercevra, ainsi, que la tentation de l’émigration favorise le double phénomène de la clandestinité et de la mendicité à Tanger. [/size][/justify][/b]
[justify][size=13][color=#000066] À partir du début des années 2000, le Maroc devient une voie de passage privilégiée vers l’Europe pour des milliers de Subsahariens. Le renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine, effectué sous la pression des pays européens et avec leur appui financier et logistique, concourt toutefois à compromettre les réussites de passage vers l’Europe.

La politique européenne d’immigration a tendance à exte
aliser la question de la migration clandestine et de faire endosser aux pays de transit, dont le Maroc, la responsabilité de stopper ce flux. L’Europe entreprend ainsi de repousser ses limités géographiques et de délocaliser sa politique d’immigration, transformant de fait le Maghreb en zone tampon où se joue le sort des migrants.

Situé au croisement des continents africain et européen, à moins de 15 km du littoral espagnol, le Maroc constitue la plaque tou
ante idéale de l’émigration. Le pays voit arriver chaque année sur son territoire des milliers de personnes, principalement des Africains subsahariens, qui nourrissent le rêve de rejoindre l’Europe, en traversant le détroit de Gibraltar ou en pénétrant dans les présides occupés de Sebta et Mellilia.

Quoique dans une certaine mesure, le royaume qui considère l’immigration comme un enjeu diplomatique pour son rayonnement sur le continent après avoir réintégré l’Union africaine, a adopté une politique solidaire avec une approche humaine, en passant d’un simple pays de transit à un pays d’accueil pour ces migrants dont 26000 se sont déjà vus régulariser leur situation, la grande majorité n’a pas abandonné son rêve de rejoindre l’Europe. Et puis, chaque jour, il y a de nouveaux arrivants et la politique d’intégration a ses limites

Ce jeune homme de 32 ans, Moussa, né d’une mère camerounaise et d’un père guinéen, fait partie d’un groupe de 6 compatriotes qui ont marché dans le désert algérien pendant deux mois avant d’arriver sur la côte méditerranéenne. «Mais la police algérienne nous a ramassés dans la périphérie d’Alger puis rejetés dans le désert, au milieu de nulle part », raconte-t-il, ajoutant : «Nous avons décide de refaire le trajet, en passant par le Maroc, cette fois ».

Moussa est arrivé, tant bien que mal, à Tanger en 2014, avec ses cinq compagnons.
Ils pensaient que la partie était gagnée et qu’ils n’étaient plus qu’à quelques brassées de mer du Vieux continent.
Ce jeune candidat à l’émigration qui a trouvé refuge dans la forêt de Belyounech, non loin de Fnideq, avant de rejoindre le quartier de Boukhalf à Tanger, a tenté la traversée une dizaine de fois. «J’ai tout essayé. Sur une barque, à la nage. A la frontière de Sebta j’ai été refoulé et on m’a renvoyé au Maroc» raconte-t-il.

Moussa a fini par abandonner, mais momentanément seulement parce qu’il ne perd pas espoir : « D’autres ont réussi, pourquoi pas moi ? » se répète-t-il souvent.

Comme des milliers de migrants clandestins qui n’ont pas réussi à passer la frontière, Moussa s’est résigné à rester au Maroc. « On fait des petits boulots, quand on peut, mais on est fréquemment dans le besoin, et on est obligé de demander la charité. Ce n’est pas toujours facile, mais cela nous permet de survivre » raconte-t-il.

Effectivement, ce n’est pas toujours facile ! Au quotidien, une véritable économie parallèle se fait sur le dos des migrants : travail au noir, marchands de sommeil, trafics, des propriétaires sans scrupule profitent de leur situation pour leur faire payer des loyers faramineux. « Et quand on n’a pas les moyens, on squatte des bâtiments abandonnés. Parfois les voisins nous dénoncent et là, la police nous embarque», indique Moussa. C’est ce qui est arrivé il y a quelque temps au quartier Al Irfane à Tanger-Boukhalf où une véritable confrontation est survenue entre migrants et résidents, renforçant ainsi le rejet d’une population pour qui clandestin et délinquant ne font qu’un.

Cependant, pour ce Malien installé depuis 5 ans à Tanger, on note une nette différence entre le regard des Marocains, il y a quelques années et celui d’aujourd’hui : «Nous sommes beaucoup mieux acceptés sans doute par solidarité et eu égard aux conditions précaires dans lesquelles nous survivons ; on voit toujours les mêmes images à la télé : des migrants accrochés aux barbelés dans les enclaves espagnoles ou des morts en Méditerranée. Mais pratiquement jamais des images de femmes qui dorment aux côtés de leurs bébés sous les arbres d’une forêt, qu’il pleuve ou qu’il vente », indique-t-il.

Selon une étude réalisée par l’Association Marocaine d’Études et de Recherches sur les Migrations (AMERM), la durée moyenne du séjour au Maroc d’un émigré est de deux ans et demi et 73% des personnes sondées comptent se rendre en Europe à tout prix. 60% de ces candidats vivent dans des conditions précaires et une grande majorité a recours à la mendicité malgré que certains de leurs camarades portent un regard critique à l’égard de ces pratiques, estimant que, si pour des femmes avec enfants, le recours à la mendicité peut être acceptable, ils ne trouvent aucune excuse à l’égard des hommes qui mendient et qui devraient, selon eux, trouver des moyens possibles pour faire un autre usage de leur corps comme, par exemple celui de trouver un emploi, même précaire et mal payé, dans l’un des chantiers de la ville. C’est toujours mieux que de pratiquer la mendicité qui ne peut se faire qu’au prix d’un fort sentiment de dévalorisation sociale », estiment-ils.

Mais la question est de savoir si ce recours à l’emploi est toujours facile? Est-ce toujours possible ? Surtout quand on sait que de nombreux jeunes Marocains sont eux-mêmes acculés au chômage.

Si les ressortissants subsahariens résidents au Maroc ne sont pas tous de confession musulmane, On remarquera que ceux qui pratiquent la mendicité s’efforcent à favoriser un sentiment de proximité sociale, sachant que la reconnaissance d’une appartenance musulmane et de valeurs communes, font de la charité une vertu mais aussi un devoir et une obligation.

Pour appuyer leur requête, il n’est pas rare que des mendiants Subsahariens mettent en évidence une appartenance musulmane réelle ou fictive, étant convaincus que dans les interactions avec les Marocains, la référence à l’islam intervient d’une manière porteuse et incite à la charité.

On ne peut toutefois écarter le sentiment de frustration car, comme tout être humain, le clandestin subsaharien, contraint de mendier pour avoir de quoi manger, doit penser dans sa solitude, qu’il n’aurait jamais cru devoir faire cela un jour lorsqu’il était au sein de sa famille, quoique vivant modestement dans son pays d’origine.
Ce sentiment intérieur qui rejaillit sur la subjectivité du corps, constitue certes un retour sur soi où l’intéressé se remémore son parcours en se demandant comment il en est arrivé là, mais cela ne le détou
e pas de son désir de rejoindre un jour l’Eldorado européen perçu comme un rayon de soleil dans sa vie…[/color][/size][/justify][size=9][color=#999999] Ph : DR[/color][/size]
[right][size=9][color=#999999] PAR : Dr Abdelhak BAKHAT [/color][/size][/right]
[center][size=14][b][color=#006699][link=http://www.lejou
aldetange
ews.com]Le Jou
al De Tanger[/link][/color][/b][/size][/center]

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