Triporteurs: anarchie et grande pagaille
[color=#999999][size=09] Le 02-08-2017 à 11:00:02 [/size][/color]
[justify][size=12][color=#000066]Le tragique accident de triporteur survenu récemment à hay El Jirari à Tanger, ayant coûté la vie à un jeune homme de 17 ans parmi les 12 passagers de l’engin dont 6 blessés légers et 4 grièvement atteints, admis au service de réanimation à l’hôpital régional Mohammed V, a suscité l’indignation et attisé la crainte de l’opinion publique face à cette nouvelle génération de moyens de transport qui a envahi les rues, ruelles et grandes artères dans tous les quartiers de notre ville, créant une anarchie sans limites dans la circulation routière et le secteur du transport.
Ainsi donc, au milieu du flou qui caractérise l’utilisation du triporteur destiné au transport de marchandises, cet engin est devenu un moyen de transport en commun au même titre que la calèche. Nombreux sont ceux qui ont franchi le pas en investissant dans ce business.
Outre le fait qu’ils jonglent à leur guise sur la route, violant les règles les plus élémentaires du code de la circulation et du roulage, les conducteurs de ces engins dont bon nombre ne possèdent encore ni permis de conduire ni carte grise comme l’exige la loi depuis le 1er janvier 2017, se sont convertis, à tort ou à raison, en « taxis bon marché » se greffant ainsi dans le secteur du transport public en franche concurrence avec les moyens autorisés de transport de personnes. Mais sans assurance aucune.
D’ailleurs, un projet d’amendement fixant la charge globale permise par ces véhicules à 300 kg en cas de transport de personnes a suscité une vive réaction des chauffeurs de taxis qui crient à la concurrence déloyale. Les assureurs, pour leur part, émettent des réserves sur l’opportunité d’autoriser les triporteurs à transporter des personnes.
La polémique enfle autour de ce projet d’amendement afférent à la disposition conce
ant l’usage des tricycles à moteur pour le transport de personnes. En mentionnant que ces engins doivent se soumettre à des dispositions particulières en cas de «transport de marchandises ou de personnes», le ministère du Transport reconnaît explicitement qu’ils peuvent être utilisés à cet effet, alors qu’ils ne sont pas censés y être destinés, vu les doutes sur la capacité des triporteurs à assurer les conditions de sécurité et d’assurance nécessaires.
En fait, l’idée du ministère est bien simple : l’utilisation des triporteurs qui se fait actuellement dans le vide réglementaire le plus total, est assimilée à tout autre cyclomoteur alors qu’ils sont utilisés pour le transport de marchandises ou de personnes. C’est ainsi que les amendements au code de la route proposés par le ministère instaurent pour la conduite de ces engins l’obligation d’un permis de conduire de type «B», ainsi qu’un numéro de série ou une plaque d’immatriculation permettant d’identifier le véhicule.
Ces amendements entrent en fait dans le cadre d’un vaste projet de réglementation de l’usage des cyclomoteurs, quel que soit le nombre de leurs roues. Et l’assurance, qu’en fait-on ?
De la Super Moto au Docker en passant par le Kazawi, la Top Moto, les marques de ces engins à trois roues fleurissent dans toutes les villes du Royaume. Même si leur aspect renvoie à des produits venus de Chine, la plus populaire d’entre elles, Docker, est un produit monté au Maroc. Avec 120 à 180 unités montées mensuellement. Au total, quelque 35.000 nouvelles unités sont importées ou montées localement tous les ans. L’engin coûte quelque 15000 DH.
Ces tricycles permettent à de nombreux jeunes d’assurer leur gagne-pain avec une marge jou
alière estimée entre 100 DH et 150 DH, selon les courses.
Visiblement, les autorités semblent fermer les yeux sur ce phénomène, pour des raisons sociales. . .[/color][/size][/justify]
[right][size=9][color=#999999]Photo :DR [/color][/size][/right]