Malgré la fermeture des salles de théâtre et de cinéma et l’annulation des festivals, la période de confinement n’a pas empêché la région de faire montre de résilience.
Avec son lot de tragédies, l’offre culturelle régionale s’est pourtant renforcée, à travers la réalisation de plusieurs grands projets structurants.
Parmi les projets, le Palais des arts et cultures à Tanger, qui vient de voir le jour récemment, avec un budget total de 260 millions de dirhams. Dotée d’un théâtre permettant d’accueillir jusqu’à 1.400 personnes, la bâtisse dispose en plus, de deux salles de spectacle de 200 places chacune, d’ateliers créatifs pour les enfants et les adultes, ainsi que des studios d’enregistrement visant à répondre aux besoins des professionnels et de jeunes talents de la région. Du côté de la province d’Al Hoceima, lestravaux de plusieurs projets culturels vont bon train, notamment le Grand théâtre et le conservatoire de musique d’Al Hoceima, ainsi que le Centre culturel d’Imzouren. Ainsi, la région a entrepris un ensemble d’initiatives pour la préservation des monuments historiques, notamment la réhabilitation de l’ancienne médina de Tanger et de Tétouan, qui s’inscrivent dans le cadre du programme de réhabilitation globale des 7 médinas du Nord, offrant un réseau de médinas connecté à l’échelle géographique et une attractivité touristique particulière basée sur la valorisation du patrimoine matériel et immatériel du territoire. A cela s’ajoute l’opération de restauration et de réhabilitation du site historique de Kelaat Arbaa Taourirt, située sur une colline adjacente à Oued Nekkour dansla province d’Al Hoceima, qui avait subi les outrages naturels du temps et les dégâts occasionnés par les catastrophes naturelles, en particulier le séisme qui a frappé Al Hoceima en 2004. Autant d’infrastructures qui devront contribuer au développement de la scène culturelle de la région, et faire de la culture et de la créativité un levier fondamental du développement régional. Dans ce sillage, un nouveau musée d’art à la villa d’Harris à Tanger verra prochainement le jour, outre l’ouverture du musée ethnographique Bab Okla à Tétouan, qui a été récemment rénové. S’agissant des événements culturels, malgré les nombreux défis organisationnels, les organisateurs de certaines manifestations culturelles ont veillé à maintenir le contact avec leur public mais dans le strict respect des mesuressanitaires entreprises par les autorités locales dans le but de lutter contre la propagation du coronavirus. Tel est le cas du Moussem d’Assilah, organisé à l’initiative de la Fondation du Forum d’Assilah, qui a vu annulé sa 42e édition mais qui a maintenu l’organisation d’une série d’activités au bonheur des plus jeunes. Ces activités ont compris le vernissage d’expositions organisées au Palais de la Culture, ainsi qu’un atelier d’écriture sur les portraits des artistes participants et le dévoilement d’une grande sculpture métallique réalisée par l’artiste marocaine Ikram Kabbaj au rond-point du Boulevard Mohammed VI. D’autres ont opté pour l’outil digital, telle que la 3e édition du Festival #Parcours pour favoriser l’insertion des voyageurs migrants au Maroc. Habituellement programmé en plusieurs étapes dans les rues de Tanger, l’édition de cette année s’est tenue en distanciel via les réseaux sociaux (Facebook, YouTube et Instagram) de l’Association Zanka90, initiatrice du Festival. De même, l’Association Attawassol des malentendants de Tanger a organisé, du 27 au 31 août, la première édition de “Attawassol Camp”, une colonie de vacances à distance, rassemblant les enfants autour de différents ateliers et activités pédagogiques et culturelle.