Rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger et arrivée des MRE
Deux galères parsemées d’embûches
L’opération de retour des Marocains bloqués à l’étranger et celle des MRE revenant au pays pour les vacances, se déroulent dans des conditions pénibles et sont très contestées par ces voyageurs dont certains restés longtemps bloqués à l’étranger, sont à court d’argent et se débrouillent à peine pour survivre et se procurer le prix du billet du voyage.
D’abord, les usagers du transport aérien dénoncent l’exclusivité imposée par le Maroc de ses deux compagnies aériennes nationales Royal Air Maroc et Air Arabia qui ont multiplié leur tarif normal par 2, voire par 3, et qui pratiquent ainsi des prix exorbitants et hors de portée, comparativement avec des compagnies low-cost étrangères dont les billets coûtent dix fois moins chers.
Selon le témoignage d’un MRE, le prix d’un billet Paris-Casablanca pour la date du 15 juillet 2020, était de 1307 euros à partir de l’aéroport Charles De Gaulle.
Pour ce qui est des liaisons maritimes, les choses ne sont pas meilleures, puisque deux lignes seulement sont autorisées par le Maroc ; l’une à partir de Sète en Franc et l’autre à partir de Gêne en Italie, les deux vers le port Tanger-Med avec aussi une traversée Sète-Nador.
Les billets des ferries effectuant ces deux traversées coûtent aussi énormément cher puisqu’il faut débourser jusqu’à 3000 euros pour un aller-retour, alors qu’avant la crise sanitaire liée au Covid-19, la traversée coûtait 500 euros pour un aller-retour entre l’Espagne et le Maroc. Or, le royaume n’a pas encore ouvert, cette année, ses ports aux relations avec l’Espagne.
Autre problème, celui des tests médicaux exigés aux voyageurs à destination du Maroc (PCR et Sérologique).
La première difficulté est rencontrée au niveau des laboratoires où l’on enregistre une grande affluence des demandeurs de tests.
Le second problème concerne la validité des tests fixée à 48 heures, ce
qui s’avère impossible, par exemple, pour un voyageur qui a effectué ses tests le dernier jour ouvrable de la semaine, c’est-à-dire le vendredi, et qui doit embarquer un dimanche, alors que ses tests seront périmés.
Fort heureusement, pour le premier cas, certaines représentations du Maroc à l’étranger sont parvenues à régler ce problème. Au Portugal, par exemple, la représentation du Maroc a convenu avec un laboratoire présent dans plusieurs villes de la mise en place d’un dispositif fluide d’accueil et de traitement .
Pour le deuxième cas, il est prévu un test PCR supplémentaire à bord du bateau .
On déplore aussi une autre difficulté, d’une autre dimension, celle de l’absence ou de l’insuffisance des bateaux au port de Sète où se trouvent bloqués des dizaines de passagers exaspérés. C’est ce qui s’est vu le 15 juillet 2020, lorsqu’un bateau qui devait arriver de Gênes en Italie pour prendre des passagers au port de Sète et continuer sur Nador, n’est pas venu. Les informations fournies aux voyageurs étaient floues et parfois contradictoires. Finalement, un bateau aurait été envoyé de Nador pour embarquer les passagers et faire demi-tour, au bout de deux jours.