Durant la première moitié de ce mois sacré, les chaines nationales, que ce soit 2M ou celles de la société nationale de radios et télévisions (SNRT), ont capté 75% de l’audience générale, dont 62% durant la journée. Le reste est partagé entre des centaines de chaînes satellitaires étrangères.
Cela confirme, de nouveau, la préférence des Marocains, notamment pour les télé-feuilletons de production nationale, suivis de programmes spirituels et religieux, bulletins d’information ou autres émissions culturelles et artistiques.
Incontestablement, c’est la deuxième chaîne nationale 2M qui est la plus regardée, enregistrant un taux record d’audience.
Cette chaîne a essayé de mixer entre ses programmes populaires et familiaux habituels, mais aussi d’apporter de l’innovation, avec des séries de genres nouveaux.
On essaie donc d’aborder des genres inédits et on s’efforce surtout d’épargner aux téléspectateurs ces mièvreries antérieures qui coupaient l’appétit à l’heure du ftour des années passées, comme certaines calamités appelées « Caméra cachée » qui relevaient d’une véritable stupidité, avec pour toile de fond, l’agressivité et l’impulsivité. Loin de la comédie, on en pleurait, comme c’était le cas de « Taxi 36 » ou encore ces bagarres avec dispute, échange d’insultes et autres chauds accrochages qui finissaient bêtement en accolades accompagnées d’un misérable rire jaune, et de fausses excuses … Rideau !
On se souvient que les téléspectateurs marocains d’un certain niveau, boudaient ces menus stupides de nos chaînes nationales qui nous imposaient de pseudos sitcoms, de violentes caméras cachées et de fameuses séries se voulant comiques, à pleurer, parce qu’elles ne faisaient rire personne, sinon leurs réalisateurs et leurs interprètes, la plupart des « nullards » en scénarios, en production et en mise en scène qui se permettaient, avec un amateurisme criard, de présenter n’importe quoi au téléspectateur impuissant, leur travail n’obéissant, malheureusement à aucun contrôle hiérarchique. A ce propos, on peut citer le proverbe dialectal marocain disant : « Ghir kouar we 3ti le3var », et qu’on peut traduire approximativement ainsi : «Produits tes stupidités et sers-les aux aveugles ! »
Ainsi, les téléspectateurs déçus par ce qu’on leur servait comme “hmouda” (acidité) et “bsala” (bêtise), se prétendant des œuvres artistiques, abandonnaient leurs chaînes nationales pour se réfugier auprès de chaînes étrangères ou face à leur téléphone portable.
En fait, on ressent encore parfois ces rejets, mais de moins en moins !
Cette année, fort heureusement, c’est un peu différent ! On remarque des émissions courtes et légères qu’on ne voyait que sur les chaînes étrangères, mais qu’on ne parvient pas à imiter convenablement comme, par exemple la captivante émission étrangère « Juste pour rire ! » qu’on s’efforce à reproduire gauchement chez nous à travers des « caméras cachées stupides et dangereuses, ou encore l’émission importée de France et à peu près (marocanisée) « l’Ecole des fans » qu’on essaie d’imiter avec petit succès relatif.
La chaîne « Al Oula », quant à elle, consolide sa position de leader dans l’information, le documentaire et de fiction capte 34% de parts d’audience.
Selon les derniers résultats, la part d’audience d’Al Aoula pendant le Ftour a enregistré une audience de 37,4% avec 5 à 7 millions de téléspectateurs.
Les autres chaînes sont « regardables », selon les goûts et les penchants.
Il y a une remarque qu’on ne peut passer sous silence : celle d’une flagrante main mise dans les choix des génériques : on opte presque toujours pour les mêmes actrices et mêmes acteurs, dont certains qui ont, certes, donné indéniablement leurs preuves, mais qui parviennent à s’accaparer les rôles, au détriment d’autres, jeunes ou âgés, forcés d’attendre la générosité d’un réalisateur…qui se voudrait bienveillant !!!
D’un autre côté, un même programme est retransmis plusieurs fois par semaine. Oui, plusieurs fois !!! C’est du flagrant remplissage, aberrant et lassant !
On peut finalement résumer que des efforts sont certes déployés pour sortir de la médiocrité, mais il reste beaucoup à faire ! Beaucoup… !