Pourquoi Benkirane s’attache-t-il à Chabat et évite-t-il Akhannouch ?
[color=#999999][size=09] Le 21-11-2016 à 12:06:55 [/size][/color]
[b][justify][size=12][color=#333333]Le « [color=#993300]deal [/color]» entre Benkirane, d’une part, Chabat et Benabdallah d’autre part, est le suivant : « Aidez-moi à former une majorité, je vous donne des portefeuilles au gouve
ement, et vous me laissez faire ce que je veux ! ». Cela ne semble nullement outrager Aziz Akhannouch qui conçoit que : « : “Si les positions du RNI sont inacceptables, pourquoi le chef du gouve
ement nous attend-il pour ses tractations? Il a les prérogatives de constituer la coalition qui lui convient »..[/color][/size][/justify][/b]
[justify][size=12][color=#000066] Voilà bientôt six semaines qui se sont déroulées depuis l’élection législative du 7 octobre 2016, et rien ne pointe encore à l’horizon quant à la formation d’un gouve
ement.
Pire, aucune majorité absolue ne prend forme, ce qui laisse présager que la constitution du gouve
ement n’est pas pour demain encore.
Le chef de gouve
ement désigné, Abdelilah Benkirane semble un peu perdu dans diverses tractations controversées au point où, à un moment donné, il s’est dit prêt à jeter le tablier, affirmant : « Si je ne réussis pas à former de majorité, je remettrais les clés au Roi, et je m’en irais chez moi ».
Néanmoins, il faut admettre que Benkirane n’est pas étranger à cette situation, sachant qu’il excelle dans le cafouillage, se rapprochant de certains partis politiques et fuyant d’autres.
Résultat : il complique davantage la situation.
Dès lors, on est en droit de se demander, par exemple, pourquoi Abdelilah Bekirane tient absolument à ce que le parti de l’Istiqlal et son leader Hamid Chabat fassent partie de son gouve
ement, alors qu’il semble vouloir éviter Aziz Akhannouch et son parti le RNI ?
Les observateurs sont unanimes à ce sujet : Benkirane veut s’entourer seulement de partis faibles sur la scène politique dans le dessein de pouvoir les influencer, et n’apprécie pas qu’on essaie de l’en dissuader.
Le chef de l’Istiqlal, Hamid Chabat, est sorti affaibli des de
ières élections et sait qu’il ne devra sa survie politique à la tête de son parti qu’au moyen d’une entrée au gouve
ement pour calmer les ardeurs de pouvoir de ses cadres. Qu’ils soient compétents ou non, là n’est point le problème à ses yeux.
Pour Nabil Benabdallah du parti du progrès et du socialisme (PPS), c’est pire : il est banni suite à son fameux communiqué de septembre de
ier et il est de plus en plus honni au sein de sa formation politique.
Quant à Driss Lachgar de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) , il navigue à vue depuis les multiples naufrages de son parti. Seul moyen pour lui de faire oublier relativement le désastre est de se réfugier avec des membres influents de son parti.
Le « deal » entre Benkirane, d’une part, et ces trois leaders affaiblis par leur impopularité, Chabat, Benabdallah et Lachgar, d’autre part, est flagrant : « Aidez-moi à former une majorité, je vous donne des portefeuilles au gouve
ement, et vous me laissez faire ce que je veux », semble dire le chef du gouve
ement désigné à ses «partenaires», le PPS qui n’a pas d’autre choix, l’Istiqlal, qui ne voit d’autre existence que dans le gouve
ement, et l’USFP qui tente de reculer pour mieux rebondir, ce qui n’est d’ailleurs pas certain, tellement le mal va grandissant.
Mais, tout cela ne ressemble-t-il pas fort au « partage du butin électoral » dont parlait le Roi Mohammed VI dans son discours de Dakar.
D’autre part, et dans un retour en arrière, si l’on conçoit que le premier cabinet Benkirane était handicapé par l’inexpérience, il faut reconnaître que le second gouve
ement a réalisé certaines performances économiques non négligeables.
Mais, pendant que nous y sommes, admettons que le Rassemblement national des indépendants (RNI) a été pour beaucoup dans la réalisation de performances du gouve
ement II, apparues juste après le retrait spectaculaire de Chabat et de ses ministres de ce gouve
ement, hormis le récalcitrant Mohamed El Ouafa .
Est-ce pour cela que Benkirane redoute aujourd’hui le RNI d’Akhannouch, qui pourrait imprimer une vitesse et une orientation au prochain gouve
ement, dépassant, en quelque sorte, les prérogatives du chef du gouve
ement qui ne pourra plus « faire ce qu’il veut », comme il le souhaiterait ?
Il faut pourtant souligner, au passage, que, si le PJD a obtenu la première place aux de
ières législatives, c’est, en partie, parce qu’il a pu dérouler les bénéfices de son action économique dans le gouve
ement sortant,
Toujours est-il que si, aujourd’hui, le chef du gouve
ement désigné parviendrait à former sa majorité avec les partis de la moribonde Koutla en « s’appropriant » Chabat, tout rebelle qu’il était dans un passé récent, et en réussissant à s’adjoindre les «socialistes » de Lachgar qui continue à jouer sur deux font, tentant d’avoir, sous condition, un pied dans la majorité gouve
ementale, et l’autre dans une opposition dominée par le PAM d’Ilyas El Omari, Abdelilah Benkirane pourrait compter sur l’inconditionnel PPS pour composer son équipe gouve
ementale sans le RNI et son allié, l’Union constitutionnelle (UC) de Mohamed Sajid.
Mais on n’en est pas encore là si l’on croit Driss Lachgar qui conçoit que « l'USFP n'entrera pas au gouve
ement à n'importe quelles conditions, et uniquement sur la base d'un calcul arithmétique de fauteuils ministériels et de départements, mais conformément à un programme d'action gouve
ementale à examiner. Le tout dépend donc de l'offre que fera le chef du gouve
ement ». c’Est le genre de chantage auquel fait allusion Benkirane.
Le RNI deviendrait-il, pour ainsi dire, hors-jeu dans le futur gouve
ement ? En tout cas, cela ne semble nullement outrager son nouveau leader, Aziz Akhannouch.
[center][b][justify][size=15][color=#ff0000] La réponse du berger à la bergère [/color][/size][/justify][/b][/center]
[center][img]www.lejournaldetanger.com/images/newspost_images/benk.akhannouch600.jpg[/img][/center]
Pourquoi attendez-vous le RNI ? constituez votre gouve
ement ! ». Ces propos sont justement de Aziz Akhannouch, réagissant à une allocution diffusée lundi 14 novembre courant par Abdelilah Benkirane sur les réseaux de son parti, le PJD. Dans cette vidéo, enregistrée la veille du discours royal de la Marche Verte, Benkirane s’adressait au comité national de son parti. Il avait livré différents messages sur les tractations, n’épargnant pas le RNI.
Akhannouch rappelle ainsi à Benkirane ses prérogatives constitutionnelles qui lui permettent de constituer sa coalition : “Si les positions du RNI sont à ce point inacceptables, pourquoi le chef du gouve
ement nous attend-il pour ses tractations? Il a les prérogatives de constituer la coalition qui lui convient ».
Akhannouch reproche à Benkirane le ton qu’il emploie à l’égard de partenaires potentiels dans le futur gouve
ement et s’interroge s’il est possible de travailler ensemble pendant les cinq années que durera le mandat législatif.
Le président du RNI rappelle les conditions du RNI pour entrer au gouve
ement : homogénéité, climat propice au travail et sérieux.
Il affirme refuser de perdre son temps dans les joutes verbales, car ce n’est pas ce qu’attend le peuple marocain, et de surcroît cela “ne fait pas partie des traditions du RNI. “Sombrer dans ce genre de situation, poursuit-il, fait partie des craintes “que j’ai personnellement exprimées lors de ma rencontre avec le chef du gouve
ement“. Malheureusement, “ces craintes se confirment“.
Si on doit continuer à nous traiter de cette manière, je ne suis pas sûr que nous soyons sur la bonne voie“, prévient-il. Cette manière de faire “n’est pas un signe de bonne foi“.
Le secrétaire général du PJD est allé jusqu’à qualifier le RNI de «parti handicapé » en se livrant à une savante démonstration sur le chiffre de 37 (le nombre de députés des Indépendants) qui est inférieur à 125 (élus PJD), et que donc cela ôtait toute possibilité de négociation au RNI.
Accusé par Abdelilah Benkirane d’« d’humilier la volonté des citoyens » et de se comporter comme s’il « était le Chef du gouve
ement », le président du RNI confirme que le chef du gouve
ement dispose de la liberté d’agir pour constituer sa majorité, refusant que Benkirane lui impute son incapacité de former une majorité au parti de la colombe.
Pour Akhannouch, les attaques de Benkirane « nuisent à l’institution du Chef de gouve
ement et à sa relation avec les acteurs politiques ».
Après cette polémique, le chef de gouve
ement désigné, Abdelilah Benkirane, tente de tempérer, sans doute après s’être rendu compte qu’il avait jeté un pavé dans la mare en affirmant que «le parti de la Colombe était bancal avant l’élection de Aziz Akhannouch à sa tête». Expliquant qu’il ne s’agissait là guère « d’une insulte », il a affirmé : « J’ai toujours considéré le RNI comme la première formation politique au sein de l’ancienne majorité gouve
ementale et je l’ai placé au premier rang des consultations en vue de former une nouvelle coalition gouve
ementale », déplorant, néanmoins : »Mais le RNI reste libre et souverain s’il ne veut pas rejoindre cette nouvelle majorité ». Benkirane a tenu, tout de même, à remonter en selle en martelant : « Tout le monde doit savoir que je ne cèderais jamais au chantage
On constate ainsi que, loin de s’améliorer, les relations entre le PJD et le RNI deviennent de plus en plus tendues.
Maintenant, la question est de savoir si le chef du gouve
ement désigné pourrait se sentir en sécurité, dans un gouve
ement fragile avec l’Istiqlal l'USFP et le PPS, plutôt qu’avec le RNI qui exige le retrait de Chabat, ce que semble redouter Benkirane ?
Et en cas d’échec, que ferait-il ? Sa réponse reste la même : « Si je ne réussis pas, je m’en irais chez moi ».
Et ce serait dommage car, si Abdelilah Benkirane affiche certains défauts, on lui reconnaît aussi beaucoup de qualités dont celle de l’intégrit .[/color][/size][/justify] [right][size=9][color=#666666]Photo: DR [/color][/size][/right]
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aldetange
ews.com]Le Jou
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