Une terrible catastrophe s’est produite dans la matinée de lundi 8 février 2021, lorsque 29 personnes, en majorité des femmes âgées de 18 à 40 ans, sont mortes noyées à l’intérieur d’une cave transformée en usine « clandestine » de textile, située dans le sous-sol d’une villa, à Hay Alinas, dans la zone d’El Mers à Tanger, suite à une forte inondation par les eaux pluviales, sachant que 50 mm d’eau se sont ébattues sur la ville en une heure.
Les recherches se sont poursuivies pendant plusieurs heures pour sauver d’autres personnes piégées dans les eaux abondantes.
Pour un responsable local de la Protection civile, la vraie cause du drame, serait la fermeture des portes de l’atelier devant les ouvriers, qui ont tenté de se sauver mais en ont été empêchés par les portes cadenassées qu’ils n’ont pas réussi à forcer.
D’autre part, « l’électrocution due à un court-circuit, évoquée par certains médias, serait dénuée de tout fondement », assure l’intéressé « Sinon, il n’y aurait eu aucun survivant y compris les sauveteurs qui s’activaient au milieu des eaux » conçoit-il, ajoutant : « Il ne fait aucun doute que toutes les victimes soient décédées par noyade, tant le volume des eaux ayant inondé l’atelier souterrain était considérable et les chances de s’en sortir sains et saufs étaient minimes».
Il a fallu, en effet, attendre la fin de l’intervention de la Protection civile pour extraire totalement dans la soirée, l’eau de la cave, afin de déterminer le nombre définitif de victimes.
Outre les 29 morts, 17 ouvriers ont pu être secourus et évacués à l’hôpital. Une dizaine parmi eux seraient placés en réanimation médicale.
Les dépouilles des victimes décédées ont été remises, le jour même, à leurs familles à Tanger ou ailleurs, et enterrées dans la soirée. Une maman de Fès a déploré la perte de ses quatre filles décédées dans la catastrophe de Tanger.
Par ailleurs, le patron de l’usine qui se trouvait sur les lieux, au moment du drame, a été mis sous surveillance médicale, sur instructions du parquet, en raison de son état de santé.
Dans la matinée de mardi, on apprendra qu’il était décédé dans une clinique de la ville, des suites d’une crise cardiaque. Néanmoins, cette nouvelle, aussitôt démentie, n’a pu être vérifiée.
Cette unité de production qui est très ancienne, date d’une vingtaine d’années. Une enquête est ouverte pour savoir si son propriétaire disposait d’une autorisation pour son exploitation. A la Commune urbaine, on s’active à compulser les archives pour statuer sur la question.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes et acteurs de la société civile s’interrogent sur la « clandestinité » de cet atelier qui employait, apparemment, 130 personnes, ce qui a suscité l’incompréhension et la colère des internautes.
Une enquête aurait été ouverte par les autorités compétentes sous la supervision du parquet pour élucider les circonstances de cette tragédie et déterminer les responsabilités.
A noter que la ville de Tanger est sillonnée par cinq oueds qui font partie du réseau des eaux pluviales, sous forme de canaux principaux. Depuis les inondations de 2007, plus d’un milliard de dirhams a été investi dans la ville pour mettre fin à ce genre d’accidents, mais le problème persiste dans les zones de lotissements.
La majorité des caves à Tanger ne sont pas exploitées vu la topographie de la ville. Les caves des villas sont quasiment interdites à l’exploitation.