Depuis une douzaine de jours, le Monde Musulman vit pleinement le mois sacré du Ramadan dans ses aspects : spirituel, familial, gastronomique et social.
Le jeûne est un moyen de se rapprocher de Dieu. Comptant parmi les Cinq Piliers de l’Islam, le mois sacré fait suite à une prescription coranique explicite. Le jeûne est également perçu comme un moyen de se détacher de ses préoccupations matérielles, et de se mettre à la place des nécessiteux. Ainsi, le jeûne permet d’expérimenter la faim et la soif. Il rappelle aux croyants l’existence des pauvres, ce qui est renforcé par la prescription de la Zakat el-fitr (aumône de la rupture du jeûne) : « La meilleure des aumônes est celle qui est faite au mois du Ramadan », énonce un Hadith.
De nos jours, les nécessiteux bénéficient de dons sous forme de « paniers du Ramadan » ( Cf notre précédente édition).
Au-delà du jeûne, le Ramadan
est d’abord un acte spirituel
Ce mois de jeûne est régi par un ensemble de préceptes coraniques visant la maîtrise de soi et à l’exercice de la foi dans sa profondeur.
Ainsi, il est recommandé de veiller durant une partie de la nuit pour s’adonner à la récitation du Coran. D’où l’institution des « Tarawih » dans les mosquées (ou à domicile, comme c’est le cas depuis la survenue de la pandémie du Covid 19), permettant une récitation quotidienne partielle du Coran. L’usage est de terminer ces récitations pour la date à laquelle est fixée la « Nuit du Destin » célébrée le 27ème jour du Ramadan), commémorant, avec ferveur, la révélation du Coran reçue par la Prophète Sidna Mohamed (PSL). Cet épisode sera développé dans l’une de nos prochaines éditions ramadaniennes.
Spirituellement, le Ramadan est une invitation à la maîtrise de soi et à l’exercice intégral de la foi, afin que les actes du croyant soient vecteurs de la miséricorde divine. Ainsi, le jeûne du corps doit conduire au jeûne du cœur et rapprocher l’âme de Dieu. Le croyant doit développer ses qualités de bonté, bienveillance, patience, persévérance, justice, solidarité, fraternité, et lutter contre ses défauts d’égoïsme, d’hypocrisie, de médisance et de jalousie.
Sur le plan santé
Les bienfaits attribués au jeûne se traduisent par un rééquilibrage pour le corps. Lorsque l’organisme reste longtemps sans consommer de nourriture, il puise dans ses réserves : durant les quatre à six premières heures suivant le dernier repas, il va assimiler les nutriments ingérés, puis il va commencer à piocher dans les sucres stockés dans le foie, dans les graisses de le corps, dans les protéines des muscles et va même, lorsque le jeûne est très long comme c’est le cas en été, chercher de l’énergie dans la moelle osseuse. L’avantage, c’est que lorsque l’organisme puise ainsi dans ses réserves, il élimine (en partie) ce qui pouvait s’y trouver de toxique. Le foie et les parois de l’intestin se régénèrent, le pancréas et l’estomac sont mis au repos et la flore intestinale se rééquilibre. De nombreux bienfaits peuvent en découler, entre autres :
- La peau se régénère et devient plus lisse ;
- Les cheveux sont fortifiés ;
- Le système digestif régénéré ;
- Réduction des risques cardiovasculaires ;
- Sentiment de légèreté et de sérénité pour l’esprit.
Plusieurs chercheurs étudient d’ailleurs la possibilité d’utiliser le jeûne dans le traitement de certaines problèmes de santé : maladies des articulations, cas d’inflammations chroniques et d’allergies, maladies cardiovasculaires, troubles du foie et du tube digestif, fatigue chronique.. D’autres envisagent le jeûne comme un moyen d’appuyer la chimiothérapie contre certains cancers.
Quoique le jeûne est obligatoire pour tout Musulman sain, cela n’empêche pas qu’en cas de doute, on peut consulter un médecin qui nous dira si nous avons des contre-indications nous empêchant de jeûner. Dans ce cas, l’Islam nous dispense du jeûne.
Une alimentation
saine et équilibrée
Le jeûne s’étend du lever au coucher du soleil, les fidèles consommernt généralement trois repas au cours de la journée ou plutôt la nuit : le premier, Al Iftar, assez léger mais riche, à l’appel du muezzin pour la prière d’ «Al Moghrib», marquant le coucher du soleil et la rupture du jeûne ; le second, Al Ichae, (dîner), plus consistant, une ou deux heures plus tard ; et le troisième et dernier, Assohor, riche, avant le lever du soleil.
L’Iftar est le repas de la rupture du jeûne. Il est indiqué de privilégier une alimentation saine lors de ce premier repas de la journée et ne pas se jeter sur les pâtisseries et sucreries qui, même en grande quantité, ne combleront pas la faim et perturberont l’organisme.
Il faudrait plutôt leur préférer :
– Une boisson naturelle pour l’hydratation, de préférence un jus de fruit fraîchement préparé; surtout, éviter les jus industriels .
– Quelques dattes, figues ou autres fruits sucrés, accompagnés d’un demi-verre de lait froid, pour refaire le plein de glucose et de fibres et fournir de l’énergie rapidement à l’organisme ;
Un ou, à la rigueur, deux bols de la traditionnelle « Harira », réputée être une soupe délicieuse, complète et revigorante ;
– Pain, céréales, pour « caler » et tenir jusqu’au prochain repas.
– Café très léger ou écrémé, thé ou tisane ;
– Une à deux heures plus tard, on peut consommer un repas riche, mais pas trop consistant à base de protéine, légumes et fruits.
- Patienter avant de se mettre au lit ; Pour le Shor, dernier repas à consommer avant de repartir pour une journée de jeûne, il est recommandé des sucres lents tels que de la semoule et des céréales ( Baghrir, Rghaïf , et autres délices du terroir) des protéines (œufs, poissons, viandes) ,des fibres et des fruits pour l’apport en vitamines, pour fournir à l’organisme de quoi tenir une journée sans boire ni manger.
- Entre tous ces repas, boire de l’eau à volonté.