La Guerre du Rif : Mohamed Ben Abdelkrim (4)
Le 21-04-2015 à 10:44:44
Mémorial du Maroc (Tome V) : 4ère partie
alistes du Maroc
Grâce à la sollicitude de ce de
ier, il reçut une solide formation traditionnelle qui fut couronnée par des études à la Karaouiyine. L’université la plus importante et la plus vénérable du pays. Une fois de retour au Rif il fut recruté par l’Espagne comme maitre dans une école primaire qu’elle venait de fonder à Melilla en 1909.
Il se fit vite remarquer par les autorités espagnoles qui le désignèrent à un poste de secrétaire de l’administration. Au lendemain de la proclamation du protectorat, il fut nommé cadi de Ferkhana et président de la cour d’appel des tribunaux de cadis de la zone occupée. En même temps se manifesta chez lui une vocation de jou
aliste puisqu’il rédigea pendant des années une chronique en arabe dans un quotidien publié à Melilla sous le non « Telegrama de Rif ». Vu l’époque, Bien Abdelkrim peut être considéré comme l’un des premiers jou
alistes du Maroc.
Sans doute, le métier lui yeux sur le monde, à prendre conscience du retard de son pays. C’est lui qui dans le « Telegramadel Rif » s’adresse es cas terme aux marocains : « la plupart d’entre nous vivent dans la pauvreté. Eh bien, prenez modèle sur les Européen, et votre terre vous comblera, aussi de biens et de profits … Elle abonde en ressources. Quelle bonne et belle terre si on la cultivait comme on fait en Europe… Là-bas, vous le savez, on étudie les choses pour épargner sa peine. Face aux difficultés de la culture, les gens y ont conçu et fabriqué les machines agricoles. Mais vous, hélas, vous en êtes à l’araire, à la houe et autres vieilleries ».
Comme on le voit, à l’époque même de l’établissement du protectorat, Ben Abdelkrim était acquis au mode
isme, orientation qui l’amenait à approfondir de plus en plus ses connaissances dans le domaine politique, ce qui lui servira beaucoup par la suite. Mais ses bonnes relation avec les responsables espagnols à Melilla ne devaient pas durer longtemps. Il avait une vision un idéaliste du protectorat et crut, un moment, que l’Espagne allait aider le Maroc à se relever, à se mode
iser. Mais il gardait toute son indépendance d’esprit, sa dignité et s’écartait de toute attitude servile.
Voilà pourquoi les Espagnole finirent par lui retirer leur confiance et le mettre en prison 1915. De plus, ils voulaient le retenir chez eux comme otage, parce que le Cadi Abdelkrim, son père, avait décidé, de rompre avec l’Espagne, et de prendre toutes ses distances. En réalité, le père et le file éprouvaient beaucoup de sympathie pour la cause de l’Empire Ottoman qui était aux cotes de l’Allemagne durant la première guerre mondiale 1914-18 un rapport secret espagnol note, entre autres choses, que ben Abdelkrim « rêvea la grandeur du peuple musulman et souhaite ardemment l’indépendance du rif non encoure occupé », qu’il était favorable au parti des jeunes turcs qui cherchait à défendre le monde musulman contre les alliés et que « son père, le fquih si Abdelkrim ainsi que lui, se sont, d’enthousiasme, ralliés à cette idée. Ils s’en font les champions et rien ne peut les détou
er de leur dessein ».
Ben Abdelkrim essaya de s’évader, mais se cassa la jambe ; il fut repris par les espagnoles. Malgré les soins prodigués, il devait grader un pied bot. Enfin, il retrouve sa liberté après onze mois de détention. Il devait reprendre ses fonction à Melilla en 1917, mas sans conviction. L’Espagne reprenait son offensive contre les insoumises, notamment Beni Bouyahi et Mtalsa. Contrairement à ce qu’elle avait promis au cadi Abdelkrim rentre définitivement à Ajdir sur la demande de son père. Son frère M’Hamed et lui refusèrent de retou
er à Melilla ; une page importante semble être tou
ée dans son histoire propre et dans celle du Rif.
Entre 1918 et 1920, le Rif était en proie à une grande agitation par suite de la résistance qu’offraient les tribus derrière la ligne du kert, notamment sur les Beni Monts Karfar chez les Beni Bouyahi ou les résistants rifains se tint au Souk Jem’a de Guenouaou pour inviter les tribus à s’unis, condamner toute soumission à l’Espagne, envoyer des volontaire à Karkar. Ces évènements témoignent du degré de conscience politique qui animait les rifains, et ce bien avant que ben Abdelkrim n’entamât son action .
à suivre – 3ère partie