Futur Gouve
ement .. Avec ou sans Chabat,avec ou sans Lachgar, avec ou sans Akhannouch,Benkirane n’a pas d’autre choix que celui desurmonter son constat d’échec…ou céder la place !
[color=#999999][size=09] Le 19-12-2016 à 10:33:32 [/size][/color]
[b][justify][size=12][color=#000000]Le pays est sans gouve
ement depuis bientôt deux mois et demi, et le parlement est à l’arrêt puisqu’ils sont 515 parlementaires des deux chambres à se tou
er les pouces.
Nommé le 10 octobre de
ier au poste de chef de gouve
ement, le leader des islamistes Abdelilah Benkirane n’a toujours pas constitué de majorité gouve
ementale. Il a beau s’accrocher à la logique arithmétique et invoquer les scores électoraux des uns et des autres, il n’est toujours pas parvenu à former autour de lui une coalition.
Le Chef du gouve
ement désigné est confronté à une équation compliquée: en même temps qu'il tient à la présence de l'Istiqlal, il veut former une coalition avec le rassemblement national des indépendants ([color=#993300]RNI[/color]). Or, le parti de la Colombe ne veut pas entrer au gouve
ement avec Hamid Chabat de l’Istiqlal.
Donc, il y a manifestement blocage et on a l’impression que, tant que chacun campe sur ses positions, on ne pourra pas avancer et la crise ne pourra que perdurer. Et on voit mal Akhannouch faire machine arrière. Il y va de sa crédibilité de nouveau leader. De plus, il sait que le bureau politique de son parti, le RNI n’acceptera pas une telle reculade.
Quant au chef de gouve
ement, il préfère regarder ailleurs et surtout pas du côté de la crise politique que le Maroc est en train de traverser, ce qui lui épargne le fait de faire un constat d’échec. Force est de croire que M. Benkirane ne veut pas admettre qu’il a échoué dans la constitution d’une majorité gouve
ementale.
L’issue du blocage est de l’ordre de l’inconnu. Benkirane passera-t-il la main ? Les cartes seront-elles rebattues ? Le chef de gouve
ement finira-t-il par faire toutes les concessions qui lui sont demandées ? Les questions sans réponse sont de plus en plus nombreuses.[/color][/size][/justify][/b]
[justify][size=12][color=#000066]Aux législatives du 7 octobre de
ier, le parti de la Justice et du développement ([color=#ff0000]PJD[/color]) de Abdelilah Benkirazne a remporté 125 sièges et, avec son allié inconditionnel, le parti du progrès et du socialisme ([color=#ff0000]PPS[/color]) de Nabil Benabdellah, il en totalise 137. L’Istiqlal de Hamid Chabat et ses 46 députés se sont adjoints à cette alliance, portant la coalition à 183 élus. Il en reste 15 pour former une majorité absolue. Avec l’Union socialiste des forces populaires ([color=#ff0000]USFP[/color]) de Driss Lachgar, Benkirane disposerait alors de 203 députés, et avec le rassemblement national des indépendants (RNI) de Aziz Akhannouch et ses 37 députés, auquel l’Union constitutionnelle ([color=#ff0000]UC[/color]) de Mohamled Sajid, s’est arrimée avec 19 sièges, la coalition disposerait alors de 239 élus. Ce serait plus que confortable !
[center][img]www.lejournaldetanger.com/images/newspost_images/roi.m6-benkiran600.jpg[/img][/center]
Cependant, l’USFP, pour entrer dans la coalition, exigerait la présidence de la Chambre des représentants par Habib el Malki, et certains portefeuilles ministériels, que le Premier secrétaire Driss Lachgar veut négocier en nombre et en qualité.
Le RNI, pour sa part, a une exigence claire : que Hamid Chabat de l’Istiqlal ne soit pas du futur gouve
ement.
Abdelilah Benkirane refuse l’une et l’autre conditions, quoique la logique voudrait que, pour former sa majorité, le chef du gouve
ement désigné n’a pas d’autre choix que celui de céder à l’USFP ou au RNI.
Comment expliquer ce refus ?
Pour l’USFP, Benkirane est surtout méfiant eu égard aux rapports «assez étroits» entre Lachgar et le secrétaire général du parti de l’authenticité et de la mode
ité ([color=#ff0000]PAM[/color]), Ilyas el Omari, qui a choisi l’opposition.
Quant au RNI, le chef du gouve
ement désigné ne veut pas céder à Aziz Akhannouch, expliquant qu’il a donné sa parole à Hamid Chabat, le chef de l’Istiqlal, qui aurait refusé de se joindre au groupe PAM, RNI, UC, MP et USFP, qui auraient tenté, au lendemain des législatives, de former une majorité pour barrer le chemin à Benkirane.
Pour reprendre les termes de notre confrère[color=#ff0000] Aziz Boucetta[/color] à qui nous empruntons le fonds de cette analyse, le grand problème réside dans la confiance ou plutôt le peu de confiance accordée par Benkirane à Akhannouch, avec lequel il avait eu de rudes dissensions par le passé, et surtout à Lachgar, trop volatile, parfois puérile.
Il faut souligner aussi que la bonne volonté prêtée à Abdelilah Benkirane est contrariée par un groupe de personnes de son parti qui ont formé une sorte de noyau dur informel et qui sembleraient l’empêcher d’entamer de sérieuses et constructives tractations.
.
En somme qui est responsable du blocage ? A première vue, c’est Abdelilah Benkirane car c’est lui qui a été désigné et c’est donc à lui que revient la dure tâche de rendre l’impossible possible. Mais il n’est pas le seul… Si on exclut Driss Lachgar, pour les raisons de confiance mentionnées plus haut, il reste Aziz Akhannouch. Tout dépend de lui, si on lit la situation à l’aune de la réalité et de la coutume marocaine.
[center][img]www.lejournaldetanger.com/images/newspost_images/chabat-akhannouch-lachgar.jpg[/img][/center]
Ainsi, le [color=#ff0000]PJD [/color]considère qu’Akhannouch serait responsable d’entraver l’action d’une personnalité nommée par le Roi, et à laquelle le peuple a confié mandat de former un gouve
ement. Mais le peuple, précisément, a confié ce mandat en demi-teinte à Benkirane, le contraignant à la concertation. Akhannouch devrait donc composer et se montrer moins intraitable quant à la condition de Benkirane de maintenir l’Istiqlal au sein de la future coalition. Mais cette souplesse devrait trouver écho chez Benkirane qui, obtenant de son interlocuteur cette concession, serait inspiré de réduire le rôle de l’Istiqlal autant que possible. C’est faisable pour les raisons suivantes :
[color=#990000]1/ [/color]Chabat est prêt à tout accepter pour peu que son parti siège au gouve
ement ;
[color=#990000]2/ [/color]l’Istiqlal ne dispose pas de cadres adéquats pour occuper les grands ministères qu’il a la prétention de s’adjuger (Equipement, Transport, Education, Fnances, Investissements…), si on part du postulat que les Ghellab, Hjira et autre Badou ont fait leur temps, pendant longtemps. C’est du déjà vu, et pas du parfait.
Il reste donc une de
ière alte
ative : celle de l’intervention du Roi en sa qualité de garant de la continuité des institutions, selon la constitution. Mohammed VI pourrait, en effet, après plus de deux mois d’attente, intervenir pour tenir le rôle du facilitateur, fort de son aura et du respect que lui témoignent les différents acteurs de la crise. Cela passerait par plusieurs possibilités :
[color=#990000]1/ [/color]Reconduire Benkirane en tant que chef du gouve
ement désigné, lui renouvelant ainsi sa confiance et le re-légitimant face à une classe politique qui l’a jusque-là malmené ;
[color=#990000]2/ [/color]Agir en direction des autres forces politiques, Akhannouch essentiellement, pour le conduire à faire montre de plus de souplesse, moyennant l’obtention de grands ministères. La constitution confère ce pouvoir d’arbitre au chef de l’Etat, en plus de l’immense estime et respect dont il bénéficie auprès des dirigeants politiques.
[color=#990000]3/ [/color]Nommer un autre dirigeant du PJD en lieu et place de Benkirane, qui aurait échoué dans sa mission, alors qu’il a eu tout le temps de l’accomplir. Il y aurait comme candidats potentiels Mustapha Ramid (trop radical aux yeux même des membres de son parti), ou Aziz Rabbah (mal aimé au sein du PJD) ou encore Saâdeddine Elotmani, numéro deux du parti et personnalité consensuelle, au PJD et sur la scène politique en général.
Dans les trois cas, on constate que l’intervention du Roi Mohammed VI devient incontou
able, avec ou sans Benkirane. Et dans les trois cas, il n’y aura pas de nouvelles élections générales, trop coûteuses financièrement et moralement.
En attendant, quelles sont les répercussions de ce blocage sur le pays, ses institutions et les citoyens?
La chambre des représentants ne dispose toujours pas de président, de bureau ou de commissions lui permettant de s’acquitter de ses missions de législation et de contrôle de l’action gouve
ementale.
La chambre des Conseillers, restructurée suite aux élections régionales et locales du 4 septembre 2015, est également à l’arrêt faute d’interlocuteurs et de «matière première», les projets de textes de loi ou le travail en commissions nécessitant la présence des ministres.
L’autre question qui taraude certains milieux d’affaires, mais aussi les salariés, est le sort qui sera réservé au projet de loi des Finances pour 2017. Ce texte a été déposé au parlement et dans les délais, mais son examen n’a toujours pas commencé alors qu’il devait déjà être validé par le Conseil constitutionnel et publié le 1er janvier 2017 au Bulletin officiel.
Néanmoins, le service public ayant directement trait aux citoyens, n'est pas menacé de perturbation notable.
Les départements ministériels continueront à fonctionner sous la direction des ministres sortants. Ceux des 12 départements dont les ministres ont été remerciés pour incompatibilité, ont été confiés à d’autres pour y assurer l’intérim et donc la continuité.
Quant aux autres services et établissements publics, dirigés par des femmes et des hommes nommés en conseil des ministres ou en conseil de gouve
ement, ils continueront à fonctionner de manière normale..[/color][/size][/justify]
[right][size=9][color=#666666] Par : Mohamed ABOUABDILLAH[/color][/size][/right]
[center][size=15][b][color=#006699][link=http://www.lejou
aldetange
ews.com]Le Jou
al De Tanger[/link][/color][/b][/size][/center]