Le Maroc préfère négocier directement avec l’UE
La récente réactivation par l’Espagne d’un vieux mécanisme à l’égard des routiers marocains, resté inappliqué pendant plus de 28 ans, a suscité l’indignation des exportateurs nationaux.
L’application de ce mécanisme appelé «Franchise carburant», s’est traduite par une intensification des verbalisations à l’encontre des routiers qui dépassent la limite de 200 litres de gasoil «marocain» dans leur réservoir.
Signe d’une amplification de la tension, la date de la prochaine réunion de la commission mixte maroco-espagnole chargée du TIR n’a, à ce jour, pas été fixée.
D’ailleurs, l’administration marocaine n’a pas l’intention de convoquer cette réunion et le sujet abordé en marge d’une réunion du Conseil de gouvernement a décidé de discuter de cette problématique dans sa globalité avec l’Union Européenne (UE).
Ainsi, le ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur (en charge du Commerce extérieur) Moulay Hafid Elalami et celui de l’Equipement et du Transport, Abdelkader Amara, ont pris en main ce dossier, pour défendre jusqu’au bout les intérêts du Maroc.
Il s’agit de négocier un nouvel accord spécifique, lequel devrait remplacer une multitude d’accords bilatéraux liant le Maroc à un certain nombre de pays membres de l’UE.
En attendant, le royaume a mis en œuvre des mesures réciproques, mais moins brutales que celle de l’Espagne, se traduisant par une circulaire signée par la direction des Opérations spéciales d’import-export au port de Tanger-Med, affirmant qu’ il est désormais interdit à tout camion espagnol, ne disposant pas d’une attestation de partenariat avec une entreprise marocaine, d’entrer sur le territoire national.
Cette mesure légale intervient en réactivation d’une loi datant de 2012 que le Maroc avait mise en veilleuse , stipulant qu’en vertu d’un accord bilatéral maroco-espagnol, signé en 2012, les cargaisons des camions espagnols doivent répondre, de façon stricte, à toutes les conditions mentionnées par l’accord de 2012, au risque d’être délestés de leur cargaison et refoulés vers le pays d’origine.
En outre, cet accord bilatéral stipule que les remorques et camions en provenance d’Espagne doivent disposer de documents originaux et non plus de simples photocopies de ces documents, comme cela était toléré jusqu’ici.