par le Docteur Abdelhak BAKHAT
Les enclaves de Melilia et Sebta ont, depuis toujours, constitué des pôles d’attraction pour les migrants qui essaient d’y parvenir de manière irrégulière, afin de tenter, ensuite, de regagner un pays européen.
Ainsi, la situation au niveau des frontières de ces deux présides occupés est constamment tendue car des centaines de candidats Subsahariens, clandestinement réfugiés dans des forêts du nord du Maroc, tentent, de temps à autre, de traverser la frontière pour regagner l’un des deux présides occupés, mais la situation a franchement dégénéré ces derniers temps.
A l’aube du vendredi 24 juin 2022, une opération d’envergure a eu lieu à la frontière de Melilia. Mais, cette fois, une violence sanguinaire était au rendez-vous parce que les quelque 2000 Subsahariens, un nombre jamais atteint, qui ont pris d’assaut, de façon massive, le poste-frontière de Melilia, qui étaient armés de pierres, de gourdins, d’armes blanches et autres objets tranchants, ont opposé une résistance violente aux forces de l’ordre qui ont été surprises par la violence de cette attaque à laquelle elles ne s’attendaient. C’est ce qui explique, sans doute, le nombre important des blessés parmi ces forces.
Agissant dans le cadre des accords internationaux contre la lutte contre l’émigration clandestine, le Royaume qui veille continuellement à la protection de ses frontières, a aussitôt mobilisé des forces pour dissuader les 2000 migrants clandestins qui ont répondu par la violence envers les forces de l’ordre.
Le lourd bilan est de : 130 clandestins, tous des hommes et apparemment des adultes, qui, au lieu d’escalader les grilles métalliques, ont forcé l’entrée en cassant la porte d’accès au poste frontière, réussissant ainsi à entrer en territoire espagnol ; parmi les assaillants des hautes grilles de protection, 23 personnes ont malheureusement laissé la vie dans des bousculades ou faisant une chute mortelle du haut de ces grilles ; 76 blessés parmi les clandestins dont 33 sont toujours sous contrôle médical et 140 blessés parmi les forces de l’ordre marocaines, qui ont fait preuve de fermeté, mais, malgré tout agi avec professionnalisme et dans le respect des lois et des règlements. Sans cela, le nombre des victimes aurait sans doute été bien plus élevé parmi les assaillants.
Selon certaines sources, l’assaut massif mené par ces migrants a été préparé à l’avance, soigneusement planifié et exécuté avec une violence inouïe, sachant qu’avant de passer à l’acte, des groupes venant de pays d’Afrique subsaharienne, avaient commencé à se rassembler, depuis plusieurs semaines, dans la forêt du Gourougou avoisinante à laquelle ils ont mis le feu avant de quitter leurs refuges, une manière de détourner l’attention et d’occuper les autorités locales.
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, s’exprimant à Bruxelles devant les membres de l’Union Européenne (UE), a remercié les autorités marocaines pour leur «coopération extraordinaire», affirmant que le sérieux du Maroc dans la lutte contre l’émigration clandestine et son intervention pour faire échouer la tentative d’assaut du vendredi dernier, est extraordinaire, dira-t-il, exprimant sa «solidarité avec les éléments des forces de l’ordre des deux pays, qui ont été blessés, lors de violents affrontements avec les migrants, et imputant incontestablement la responsabilité de ce drame à la mafia de l’immigration clandestine, soulignant la nécessité « d’agir fermement contre les gangs et les mafias de traite des êtres humains qui exploitent la misère de personnes désespérées qui cherchaient une vie meilleure et qui sont les victimes et les instruments de ces mafias ».
Le président du gouvernement espagnol a conclu : «Par la même occasion, je voudrais souligner l’importance d’entretenir de bonnes relations avec le Maroc qui est un allié stratégique pour l’Espagne… Je vous rappelle que le Maroc fait, également, face à de fortes pressions migratoires, en provenance d’autres pays subsahariens, notamment ceux situés dans la région du «Sahel», a affirmé Pedro Sanchez.
Parallèlement, plusieurs partis politiques et syndicats nationaux ont tenu à souligner la dimension humaine prônée par le Maroc dans le traitement de la question migratoire. Ils ont condamné toutes les tentatives visant à instrumentaliser ces incidents tragiques pour porter atteinte à l’image du pays et à son leadership sur le continent africain en ce qui concerne la politique migratoire, appelant les autorités et toutes les forces du pays à agir avec fermeté face à de tels actes qui visent à porter atteinte à notre pays et à ses acquis positifs dans ce domaine, et rappelant que le Royaume a permis de régulariser la situation juridique de plus de 50.000 immigrés, majoritairement issus de pays d’Afrique subsaharienne.
D’autre part, le drame de Melilia a fait l’objet d’une importante rencontre d’information qui a réuni, dimanche 26 juin à Rabat, de hauts responsables du ministère des Affaires étrangères et de l’Intérieur et des ambassadeurs de pays d’Afrique, accrédités au Maroc.
Cette réunion a permis d’informer les ambassadeurs de pays du continent accrédités à Rabat sur les faits survenus le vendredi 24 juin dernier, et sur l’ampleur de l’assaut donné par 2.000 émigrés clandestins, dans le but de franchir illégalement la clôture séparant Nador et Melilia.
Les autorités ont diffusé, au cours de cette rencontre, des vidéos montrant la violence à l’encontre des forces de l’ordre dont ont fait preuve des émigrés clandestins au moment des faits.
Les ambassadeurs et la partie marocaine ont déploré le nombre de morts imputés à la forte bousculade et aux chutes mortelles qui s’en en suivies.
Au terme de cette réunion, les ambassadeurs africains ont unanimement salué la politique migratoire menée par le Maroc.
« De pays de passage, le Maroc est devenu un pays d’accueil. Le Royaume est ainsi devenu, en 2018, le premier pays africain à régulariser la situation de plus 50.000 sans papiers » ont souligné les diplomates africains, faisant endosser la responsabilité du drame aux mafias qui opèrent dans cette activité et condamnant le trafic d’êtres humains
Les ambassadeurs ont aussi appelé au renforcement de la coopération sécuritaire entre les pays africains, afin de lutter contre les nombreux réseaux de trafic d’êtres humains, saluant la gestion migratoire du Maroc.
« Ce qui n’est pas évident quand on est en face à des gens armés prêts à braver l’ordre et la discipline», a affirmé l’ambassadeur du Gabon au Maroc, Sylver Aboubacar Minko-Mi-Nseme.