Au risque de nous répéter, rappelons que, depuis son démarrage au Maroc, le 28 janvier dernier, la campagne de vaccination contre le Covid 19 a fonctionné non-stop, grâce à une impeccable organisation qui a forcé l’admiration à l’intérieur du royaume comme à l’étranger, voire au sein de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
C’est, pour nous, une nouvelle occasion de rendre un vibrant hommage aux autorités et au personnel sanitaire dans toutes ses composantes, ainsi qu’aux autorités de l’ordre qui veillent scrupuleusement, au bon déroulement des opérations vaccinales.
Rappelons que, sur une population globale de 36 millions de personnes, le programme national de vaccination cible 33,6% constitués de personnes âgées de 18 ans et plus, soit 80% de la population, en plus des résidents étrangers au Maroc.
Pour ce faire, le Royaume a commandé, plusieurs semaines à l’avance, 25 millions de doses du vaccin AstraZeneca et 40 millions de doses du vaccin chinois Sinopharm.
Sur ces commandes, on a reçu jusqu’à présent 8,5 millions de doses, dont 7 millions d’Astra Zeneca, livrés par l’Inde et 1,5 million de Sinopharm livrés par la Chine.
A ce jour, ce sont 4.289.281 personnes qui ont reçu la première dose du vaccin, et 3.071.117 qui ont reçu la deuxième dose.
Avec seulement un reliquat d’une centaine de milliers de doses dans ses frigos, le Maroc est resté sous la menace probable d’une rupture de stocks.
Dès lors, le Royaume a entrepris d’incessantes démarches pour réapprovisionner les stocks de vaccins anti-Covid 19 par de nouvelles livraisons en provenance de divers horizons afin de tenter de dépasser cette pénurie survenue alors que la campagne vaccinale nationale a atteint, à peine, la tranche d’âge des 60-50 ans.
Cela a commencé par la commande d’un million de doses de Sputnik V russe, et d’une certaine quantité de doses du vaccin américain, Johnson & Johnson, mais sans aucune visibilité de la date de livraison des deux commandes.
La situation de crise n’est pas propre à notre pays, mais elle concerne pratiquement tous les pays non producteurs de vaccin; ce qui est à l’origine d’une course folle sur le marché des vaccins, sachant que le COVID-19 a mis en évidence des besoins urgents, identiques à tous les pays, affichant les mêmes besoins et les mêmes intérêts indissociables, unissant les intérêts et les destinées de l’ensemble des pays du monde qui partagent le même sort.
Ainsi, on estime que si les humains gagnent ou perdent le combat contre la pandémie du Coronavirus, ce sera tous ensemble parce que personne ne sera en sécurité tant que le monde entier ne sera pas vacciné.
Toute la question est donc de savoir si les nations de la planète vont parvenir à une équité vaccinale contre le Covid 19, après avoir pris conscience que les besoins en vaccins sont énormes et que la demande dépasse de loin l’offre.
Cette réalité a donné lieu à une bataille avec engouement pour le vaccin, qui a donné lieu à une course folle basée sur le » chacun pour soi » .
L’OMS s’efforce de calmer le jeu à travers son programme mondial d’accès aux vaccins.
D’une manière générale, la situation est tendue de par le monde où les besoins en doses de vaccin dépassent de loin la production, ce qui donne lieu à une course contre la montre pour se procurer, discrètement, voire ouvertement, le maximum de doses de vaccin, en priorité sur les autres.
A titre d’exemple, les livraisons du vaccin AstraZeneca destinées au Maroc sont retardées à cause de protestations en Inde, pays producteur de ce vaccin, où des voix s’élèvent pour dénoncer la livraison abondante de doses à l’étranger, au mépris de la population locale devant être vaccinée en priorité, estiment les protestataires. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) se veut rassurante à ce sujet, affirmant, à travers son programme mondial d’accès aux vaccins, que les pays s’étant vus allouer, pour mars 2021 des doses du vaccin AstraZeneca pourraient avoir leurs livraisons en avril 2021.
Cette situation n’est pas propre à notre pays, mais elle concerne la quasi-totalité des pays de la planète, ce qui est à l’origine d’une course folle au vaccin, sachant que le COVID-19 a mis en évidence des liens indissociables qui unissent les intérêts et les destinées de l’ensemble des pays du monde qui partagent le même sort.
Ainsi, estime-t-on, si les humains gagnent ou perdent le combat contre la pandémie du Coronavirus, Ils le feront tous ensemble.
La question qui s’impose, à ce niveau, serait celle de savoir si les nations du monde vont parvenir à une équité vaccinale contre le Covid 19, car, depuis qu’on a pris conscience que les besoins en vaccins sont énormes et que la demande dépasse de loin l’offre, une bataille a commencé et l’engouement pour le vaccin a donné lieu à une course folle basée sur le » chacun pour soi « , alors que la menace d’une rupture de vaccins au niveau mondial se précisait.
Au Maroc, on a continué à se poser la question de savoir si cette course effrénée au vaccin, aurait un impact sur la campagne nationale de vaccination. Nous avons beau être optimistes, nous pensons finalement que si les choses ne s’arrangent pas rapidement, d’une manière ou d’une autre, notre campagne de vaccination finirait, en effet, par être impactée.
En effet, cela est devenu évident quand on a pris conscience que le Maroc dépend des livraisons qui lui parviennent seulement de l’Inde et de la Chine. Or, ces deux fournisseurs sont submergés de commandes et ne parviennent plus à satisfaire leurs nombreux clients.
De son côté, l’Union européenne (UE), qui peine également à satisfaire les besoins en vaccins de ses pays membres, a choisi de mutualiser ses commandes. Plusieurs membres de cette communauté ont décidé de faire cavalier seul et de se tourner vers les vaccins russes et chinois pour pallier la pénurie. D’autres pays, comme le Japon ont pris des décisions radicales, en passant leurs commandes à trois grandes entreprises pour obtenir, en une seule livraison probable, des doses pour sa population de 126 millions d’habitants.
Il devient de plus en plus évident que la course au vaccin s’annonce accrue, et même les puissances mondiales se retrouvent aujourd’hui dans l’incapacité d’assurer un stock pour la totalité de leur population. Le Maroc a vite fait de diversifier ses sources d’approvisionnement en lançant un Benchmark international.
La situation, au niveau national, n’est pas aussi claire qu’on le souhaiterait, sûrement dans un souci de ne pas inquiéter inutilement la population et, de toutes les manières, les autorités sanitaires font ce qu’il faut faire pour surmonter la pénurie. A la suite d’une note adressée par le ministère de la Santé aux responsables des centres de vaccination dans tout le royaume, ces responsables ne parlent pas le même langage. Ils donnent à la presse des réponses plutôt contradictoires. Pendant que les uns assurent que la campagne nationale de vaccination anti-Covid 19 se poursuit et que les première et deuxième doses du vaccin sont toujours administrées aux catégories cibles, d’autres affirment le contraire.
Parmi les réponses reçues, l’une assure que : « dans le cadre de la campagne nationale de vaccination contre Covid 19, les groupes cibles reçoivent toujours la première et la deuxième doses aux dates spécifiées et conformément à la stratégie du ministère de la Santé, en pleine coordination avec toutes les parties prenantes ».
Une autre source affirme :« l’administration de la première dose de vaccin ne se fait plus depuis plus d’une semaine . On administre uniquement les deuxièmes doses pour ceux ayant bénéficié de la première. Cependant, quelques centres administrent encore la première dose, mais à un rythme faible. C’est-à-dire, 7 à 10 bénéficiaires par jour », précise-t-on.
Une autre source rapporte que : « depuis le 18 mars 2021, le Maroc a épuisé son premier stock de vaccin anti-Covid qui était de 8,5 millions de doses et que les doses de sécurité ont permis de poursuivre la vaccination auprès des personnes cibles, malgré le rythme ralenti observé ces derniers jours.
Serait-ce une manière de dire que maintenant, il ne reste plus de vaccins disponibles ?
Pour résumer, on peut avancer que les premiers stocks du vaccin anti-Covid seraient en rupture et que l’opération vaccinale (première dose) est arrêtée en attendant de nouvelles livraisons. Seul un rendez-vous continuerait à être donné pour la deuxième dose, jusqu’au 10 avril courant.
On estime que la situation pourrait être rétablie dès la réception attendue des commandes d’un million de doses de vaccin Sputnik, 2 millions de Sinopharm et 1,2 million de doses Covax AstraZeneca fabriqué en Corée du Sud.
Avec ces livraisons, la pression s’estomperait temporairement et le royaume pourrait poursuivre sa campagne de vaccination.
Croisons les doigts !
Dr Abdelhak BAKHAT