Le Roi Mohammed VI est conscient de la situation dramatique que vit le royaume, à l’image de la quasi-totalité des pays du monde, depuis l’apparition sur terre du redoutable Coronavirus Covid 19.
C’est pour cela que le Souverain a ordonné, lundi 9 novembre courant, le démarrage d’une campagne de vaccination massive contre ce virus indomptable, qui devrait atteindre d’ici avril prochain, l’ensemble de la population âgée de plus de 18 ans.
Depuis plusieurs semaines déjà, le Maroc a conclu un contrat avec le laboratoire chinois « Sinopharm » pour la fourniture au royaume de 10 millions de doses de vaccin anti-covid 19, avant fin 2020, et probablement davantage en 2021.
Le laboratoire Sinopharm a annoncé la production de 100 millions de doses avant la fin de cette année et 1 milliard de doses en 2021, assurant que les résultats des études cliniques, la sécurité, l’efficacité et l’immunogénicité du vaccin ont été prouvées
On nous apprend que le vaccin en question est soumis, au Maroc, à une partie des essais de la phase 3 ayant montré une efficacité très correcte et peu d’effets indésirables sur 600 volontaires.
C’est demain dimanche 15 novembre que ces essais seront terminés.
On apprend, d’autre part, que le vaccin de Sinopharm a été testé sur 50.000 personnes en dehors de la Chine (Maroc, Emirats, Bahreïn, Pérou, Argentine) et près 100.000 personnes en Chine, alors qu’un million de Chinois seraient déjà vaccinés.
Un autre contrat avec le laboratoire « Astra Zeneca » prévoit la fourniture de 17 millions de doses avec, en option, 3 millions de doses supplémentaires.
Le Maroc serait également en contact avec les laboratoires producteurs de vaccins « CanSino », « Bio », « Pfizer » et « Johnson & Johnson », pour s’approvisionner auprès d’eux. Qu’adviendra-t-il de ces contacts ? On n’en sait pas grand-chose pour le moment.
Dans tous les cas, aucun vaccin ne sera adopté sans une efficacité minimale. Les effets indésirables devront être légers ou supportables.
Au final, le royaume compte opter pour le vaccin le plus efficace avec une forte innocuité.
Tous ces vaccins, hormis celui de Johnson & Johnson, nécessitent deux doses. Dans le cas de Sinopharm, les deux prises sont séparées de 21 jours.
Dans la pratique, cette obligation pourrait engendrer des complications sur le plan organisationnel puisqu’il faut absolument veiller à ce que chaque personne reçoive sa deuxième dose à l’échéance fixée. Cela signifie aussi que lorsqu’on achète 10 millions de doses, on vaccine 5 millions d’individus seulement.
Autre contrainte : tous ces vaccins, hormis celui de Johnson & Johnson, nécessitent une conservation à très basse température, entre moins 60 et moins 80 degrés pour certains d’entre eux, pendant le transport et le stockage. Cela rendra donc très complexe l’organisation logistique.
Conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Maroc commencera par faire vacciner le personnel de Santé, les forces de sécurité, les services publics et les catégories vulnérables (facteurs d’âge et/ou de maladies chroniques) ; ensuite les moins de 18 ans en 2022.
Si l’on se base sur la prévalence réelle des infections s’affichant aux alentours de 5% minimum, le Maroc pourrait vacciner 65% des plus de 18 ans représentant 33,6% de la population totale de 36 millions d’habitants.
Ce seront ainsi 19 millions de personnes qui seront vaccinées dont 80% des 23,9 millions de personnes âgées de plus de 18 ans), ce qui nécessite 36 à 40 millions de doses.
En admettant que la campagne de vaccination démarre à la mi-décembre 2020, et sachant que l’amplitude de l’opération sera de 4 mois, elle devrait prendre fin à la mi-avril 2021.
Il faut retenir que la vaccination ne sera pas obligatoire, mais vivement recommandée car, en plus de la protection sanitaire, il sera difficile d’évoluer dans la société, sans vaccin, notamment si l’on veut avoir une mobilité internationale, sachant la vaccination anti-Covid sera probablement exigée à l’entrée de tous les pays.
Sur le plan organisationnel, le Maroc a préparé une stratégie par régions et par communes.
Evidemment, le ministère de la Santé sera en première ligne, épaulé avec le département de l’Intérieur, la Direction général de la Sûreté nationale (DGST), la Gendarmerie royale, les Forces armées royales et Forces auxiliaires, la Protection civile entre autres.
Un comité technique et scientifique de vaccination supervisera l’opération et aura la tâche de définir les moyens matériels et logistiques nécessaires, recenser la population-cible, désigner les personnes à vacciner, définir les priorités, assurer les mesures de protection et évaluer la durée de l‘opération.
Pour ce qui est de la prise en charge de l’opération par une assurance maladie, on est en train d’étudier le moyen de remboursement du prix du vaccin. Pour les personnes non couvertes, l’information n’est pas encore disponible.
Le vaccin contre le Covid 19 s’annonce, pour le moment, comme le moyen idoine d’immunisation contre le virus et le plus sûr pour freiner progressivement l’évolution la pandémie et de l’éradiquer à terme, faute de traitement adéquat et d’un protocole assuré de soin et de guérison.
Ce n’est donc pas le moment de se relâcher, devant le bout du tunnel.