On se souvient qu’à la demande d’invalidation des résultats des législatives du 8 septembre 2021, déposée le 6 octobre 2021 par l’Ittihadi Abdelhak Amghar, alors candidat aux dites élections, la Cour constitutionnelle a annulé, le 18 mai dernier, les résultats concernant quatre élus dans la circonscription d’Al Hoceima : Nordin Moudian, du parti de l’Istiqlal, Mohamed El Aaraj du Mouvement populaire. Mohamed El Hammouti du PAM et Boutahar El Boutahri du RNI.
Aussi, des élections partielles ont eu lieu, jeudi 23 juillet courant, pour combler les postes libérés par ces quatre anciens élus.
Le taux de participation à ces élections partielles a atteint 22,29%, avec 51.261 votants.
Le RNI est arrivé premier avec son candidat Boutahar El Boutahri, suivi du candidat du PAM, Mohamed Hammouti et en troisième position, Noureddine Modiane de l’Istiqlal. Les trois députés conservent ainsi leurs sièges remportés le 8 septembre dernier, mais annulés par la Cour constitutionnelle. Le quatrième siège a été remporté par le plaignant, Abdelhaq Amghar de USFP.
Après ces élections partielles, la nouvelle composition de la Chambre des représentants est devenue la suivante : 102 sièges pour le RNI (soit le même nombre qu’au 8 septembre), 86 sièges pour le PAM (86), 80 sièges pour le PI (contre 81 au 8 septembre), 36 sièges pour l’USFP (35), 28 sièges pour le MP (29), 21 sièges pour le PPS (21), 19 sièges pour l’UC (18), 13 sièges pour le PJD (13), et enfin 10 sièges pour les autres formations politiques.
Les résultats des élections partielles d’Al Hoceima, n’étaient pas pour plaire au candidat du parti de la justice et du développement (PJD), Nabil Andaloussi qui est sorti malheureux de ce scrutin, n’ayant obtenu que 700 voix, loin derrière le denier candidat gagnant qui a obtenu 6.600 voix.
Cette nouvelle défaite semble être encore plus amère pour le chef du PJD, Abdelilah Benkirane, qui aurait pourtant tenté de peser de tout son «poids» pour soutenir Andaloussi en appelant, semble-t-l, à un vote sanction contre les candidats des partis de la coalition gouvernementale.
Cet appel n’ayant pas abouti, Benkirane aurait ciblé le département de l’Intérieur l’accusant d’avoir orienté les élcteurs vers un candidat précis.
La réponse du ministère de l’Intérieur n’a pas tardé, rejetant catégoriquement ce qu’il a appelé « les allégations malveillantes et inacceptables véhiculées par la direction d’un parti politique ayant participé aux élections législatives partielles du 21 juillet 2022 ».
Selon ce ministère, le parti en question « vise à porter atteinte à la crédibilité de l’opération électorale et ce, en faisant la propagande d’informations erronées selon lesquelles le vote aurait été orienté par certains agents d’autorité.
Dans un communiqué qui ne nomme ni le parti , ni son ou ses dirigeants concernés, le département de l’Intérieur souligne que « la direction d’un parti politique ayant participé aux élections législatives partielles du 21 juillet 2022 a tenté, de manière délibérée, de porter atteinte à la crédibilité de cette opération électorale, en faisant la propagande d’informations erronées, prétendant que le vote aurait été orienté par certains agents d’autorité, ajoutant que le parti en question a agi en proférant à leur encontre des propos diffamatoires qui ne sont pas à la hauteur du discours sérieux dont doit faire preuve un parti politique ».
Le ministère a également relevé que ces « allégations malveillantes et inacceptables » ont pour objet de « porter atteinte à cette étape électorale et semer le doute sur son déroulement d’une manière méthodique et délibérée, à l’instar de la ligne politique adoptée par le même parti lors des échéances électorales du 8 septembre 2021 ».
Tout en se disant étonné par la justification de cet échec pour le mettre sur le dos des agents d’autorité qui ont contribué d’une manière neutre au succès de ces élections partielles, le ministère de l’Intérieur note que ces accusations qui se répètent à l’occasion de chaque échéance électorale, sont « une forme de dénigrement des acquis démocratiques réalisés par notre pays et de tous les efforts déployés par tous, gouvernement, institutions constitutionnelles, partis politiques responsables et médias professionnels. Pire, il ne s’agit ni plus, ni moins que d’un mépris et d’un refus de la volonté des électeurs qui ont choisi, en toute liberté et responsabilité leurs représentants dans la gestion de la chose publique nationale » déplore-t-on, concluant que
« le pays a veillé à réunir toutes les garanties juridiques, judiciaires et politiques assurant un déroulement transparent des échéances électorales, et que tous ceux qui ne sont pas de cet avis, ont la possibilité de recourir aux institutions constitutionnelles compétentes pour contester les résultats électoraux, laquelle démarche est une pratique démocratique bien ancrée dans l’expérience électorale marocaine, au lieu de véhiculer des accusations infondées».