L’Aïd Al Adha sera célébré dans quelques jours, le 31 juillet prochain, et son approche, autant elle est réjouissante, comme tous ans, autant elle est inquiétante, cette année, à cause de la pandémie du Coronavirus.
Avec l’euphorie des festivités, on a tendance au relâchement, et c’est ainsi qu’on s’expose le plus à cette maudite maladie parce que les mesures barrières, la distanciation et les précautions indispensables ne représentent plus la préoccupation majeure, du moins momentanément.
L’inquiétude dont chacun est plus ou moins conscient en fonction du niveau d’appréciation de la dangerosité du virus Covid 19, peut se dissiper au fil du temps et des événements, quand on a tendance à penser que : « Ça n’arrive qu’aux autres » (sans aller jusqu’ à admettre qu’un jour, les autres, ce sera moi ; ce sera toi !).
Cette inquiétude est apparue, dimanche dernier, dans une mise en garde du chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani et du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, qui ont, expressément demandé aux citoyens d’éviter les déplacements à l’occasion de l’Aïd, car on sait que cette célébration est aussi synonyme de flux très importants de voyageurs du Nord au Sud, d’Est en Ouest, ou vice versa, et rien n’indique qu’il en sera autrement cette fois-ci, malgré les mouvements limités beaucoup plus en théorie qu’en pratique, sur le terrain.
Surtout qu’en passant à la troisième étape du plan de déconfinement, en classant pratiquement toutes les régions, hormis deux ou trois, en zone 1, c’est-à-dire libres à la circulation, les pouvoirs publics ont pris l’option délibérée de faciliter les déplacements et les retrouvailles pour les citoyens à la veille de l’Aïd.
Or, la promiscuité dans les transports inter-villes et les files d’attente dans les gares ferroviaires et routières, sera sans nul doute courante tandis que le port du masque sera oublié quand le voyageur aura regagné le domicile familial, et qu’il saluera « chaleureusement » ses proches qu’il n’aurait pas vu depuis longtemps !
Le plus inquiétant, c’est que les dangers ne s’arrêtent pas seulement dans les rituels déplacements ou voyages dans le cadre des visites entre familles, mais ces dangers comment déjà aux souks des moutons qui peuvent constituer des foyers de virus, en dépit des quelques dispositions sécuritaires mises en place.
Ces dangers pourraient exister également lors de la cérémonie d’immolation du mouton et toutes les opérations qui s’en suivent, si l’on n’observe pas strictement les mesures de distanciation et d’hygiène nécessaires. Et combien même car rien n’est garanti.
Ce qu’il ne faut surtout pas perdre de vue, c’est que le virus Corona est toujours là présent dans notre entourage et que toutes les opérations de l’Aîd, depuis le souk jusqu’au jour J sont potentiellement porteuses de danger. Et pourraient entraîner l’apparition de cas d’infection, voire de foyers importants dans la quinzaine suivant l’Aïd, même dans des régions, villages et petites villes jusque-là plus ou moins épargnées par la Covid-19.
Donc, si la joie festive et l’euphorie des retrouvailles apportent effectivement un baume au cœur, la vigilance est de rigueur face à la présence indéniable du virus Covid 19.