Le Maroc a acquis 65 millions de doses des deux vaccins anti-Covid 19 pour lesquels le Royaume a opté, en prévision d’une vaccination massive de 25 millions de personnes âgées d’au moins 18 ans (y compris les résidents étrangers), sur une population totale de 37 millions d’habitants.
A rappeler que le Maroc a deux contrats d’approvisionnement en vaccins. Le premier s’est fait avec le Chinois Sinopharm et le second avec le suédo-britannique Astra Zeneca.
Le choix s’est porté sur ces deux producteurs en raison des conditions avantageuses qui ont été accordées au Maroc, en plus, bien entendu, de leur efficacité prouvée lors des différentes phases de tests. De plus, l’accord avec le Chinois Sinopharm ne se limiterait pas seulement à un approvisionnement, mais inclura également un transfert de technologie qui permettra, à terme, au Maroc de produire le vaccin pour le reste de l’Afrique
Selon le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, les préparatifs pour le lancement de la campagne nationale de vaccination ont atteint un stade « très avancé ».
Aujourd’hui nous arrivons donc à une phase cruciale de la pandémie qui est la vaccination. Une phase qui certes donne l’espoir d’un retour à la vie normale mais qui demeure toutefois empreinte d’inquiétudes et de questionnements.
Pour l’heure, les préparatifs pour la campagne de vaccination vont bon train. Ils se sont même accélérés ces derniers jours, avec des simulations réalisées dans les différents centres mobilisés dans le cadre de cette opération qui devrait durer 3 mois. Ils ont touché quasiment toutes les étapes de la chaîne de valeur de la vaccination, allant de la réception du vaccin et son injection aux citoyens, en passant par son cheminement. L’objectif de ces simulations vise, non seulement à assurer l’efficacité de la chaîne logistique, mais également à entraîner le personnel mobilisé dans cette campagne d’ampleur inédite.
En attendant le démarrage de cette campagne, plusieurs questions restent en suspens : quand la campagne de vaccination va-t-elle réellement démarrer ? Quels sont les moyens humains, financiers et techniques déployés pour faire réussir cette campagne ? Quels sont les résultats préliminaires des essais cliniques menés au Maroc ? Le vaccin est-il efficace ? Ou encore quels sont les garde-fous mis en place pour garantir une équité à l’accès aux vaccins ?
Si une décision Royale a tranché dans l’affaire du coût du vaccin, longtemps débattu, décrétant la gratuité de l’opération pour tous, d’autres questions continuent à surgir dans le grand public, exprimant notamment des inquiétudes sur de possibles effets indésirables.
En première réponse, on assure que, d’une manière générale, un vaccin provoque des effets indésirables classiques, souvent pénibles mais sans danger : 80% des vaccinés ont mal autour du point d’injection, beaucoup ressentent fatigue, maux de tête ou courbatures et certains ont un gonflement temporaire des ganglions. Des effets plus fréquents et intenses sont ressentis par les plus jeunes.
Selon le Docteur marocain, Moncef Slaoui, chercheur en immunologie et biologie moléculaire aux Etats Unis, répondant aux détracteurs de la vaccination anti-Covid, « il faut garder son esprit ouvert et prendre le temps d’écouter ce que disent les experts qui ont accès aux données scientifiques et techniques, comprendre la performance du vaccin et puis faire son choix ».
Ce scientifique estime que pour pouvoir reprendre la vie telle qu’on la connaissait avant la Covid et éviter des millions de morts, à travers le monde, il faut que 80% de la population mondiale se fasse vacciner.
Interrogé sur la durée de l’efficacité de ce vaccin, le Dr Moncef Slaoui a dit ne pas connaître la durée de la protection qu’assure le vaccin contre la Covid, mais il ne pense pas qu’on aura besoin de se vacciner tous les ans, estimant que, peut-être chez les gens vulnérables et très susceptibles une fois tous les 3 ans ou tous les 5 ans.
Le Dr Moncef Slaoui se dit « impressionné par le fait que le Maroc commence bientôt une vaccination massive, ce qui est très bien ». Et d’ajouter : « Par contre, je ne connais pas très bien le vaccin pour lequel le Maroc a opté, parce qu’il y a une littérature limitée quant à sa performance mais je suis familier avec la technologie utilisée pour ce genre de vaccin,… Je n’ai pas de raison pour penser qu’il y aurait quelque chose qui n’est pas claire avec ce vaccin, en même temps, je n’ai pas de données scientifiques qui prouvent son efficacité », conclut-il, en soulignant que le ministère de la Santé a certainement regardé ces données et pris ces décisions sur la base de celles-ci.