La langue de bois et l’hypocrisie politique ont dominé les travaux pour donner au nouveau wali de la région l’impression que tout va bien
dans le meilleur des mondes. Or, chacun des intervenants, habituellement virulent envers l’AUT, sait que la réalité est toute autre !
En l’absence inhabituelle, en pareil circonstance, du ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, sans doute retenu par d’autres fonctions, chose qui n’a cependant donné lieu à aucune justification, c’est le directeur du département du Soutien au développement sectoriel qui a ouvert les travaux de la 19ème assemblée générale du Conseil d’administration de l’Agence urbaine de Tanger (AUT).
C’était l’occasion pour l’Agence de présenter, comme d’habitude, le bilan de ses réalisations au titre de l’année écoulée ainsi que son plan d’actions pour l’année en cours.
Cependant, c’était aussi l’occasion pour la quasi-totalité des intervenants présents, habituellement virulents envers l’AUT, de faire bizarrement l’éloge de l’Agence, une manière, sans doute, de démontrer au nouveau wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Mhidia, que tout va bien dans le meilleur des mondes.
Or, de l’avis des professionnels et des citoyens conce
és, ce sont les fréquents blocages des dossiers par l’AUT qui sont à l’origine des innombrables problèmes du secteur.
Ont pris part à cette rencontre annuelle, le wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Mhidia, le gouve
eur de la province de Fahs-Anjra, Abdelkhalek Merzouki ; les représentants du Conseil régional Tanger-Tétouan-Al Hoceima et du Conseil préfectoral Tanger-Assilah; le président du conseil provincial Fahs-Anjra; le maire de Tanger Mohamed Bachir Abdellaoui ; les présidents des arrondissements urbains et des communes rurales ; des élus locaux ; des chefs de services extérieurs ; le directeur et des cadres de l’AUT ; des professionnels du secteur, ainsi que plusieurs autres personnalités.
A l’ouverture des travaux, le directeur du département du Soutien au développement sectoriel, représentant le ministre de tutelle, a indiqué que l’action de l’agence urbaine de Tanger s’inscrit en droite ligne dans le cadre du méga-programme Tanger Métropole initié par SM le Roi Mohammed VI et des grands chantiers de la régionalisation avancée, tendant à faire de Tanger une locomotive du développement durable.
Le wali de la région Tanger-Tétouan-Assilah, Mohamed Mhidia, a, pour sa part, axé son intervention sur la nécessité de dégager des solutions rapides et efficaces pour remédier aux problèmes de l’habitat non réglementaire, du sous-équipement de certaines zones urbaines, péri-urbaines et rurales, et de la violation des règlements, sollicitant une collaboration étroite et efficace de toutes les parties conce
ées.
La lecture des rapports moral et financier de l’exercice écoulé a conce
é le bilan des réalisations au titre de l’année 2018 ainsi que le plan d’actions pour l’année 2019.
Dans son discours habituel, ressassé de façon identique tous les ans à l’occasion de la réunion de son Conseil d’administration, l’AUT a évoqué sa politique de proximité ; l’amélioration de la qualité de ses services ; sa collaboration avec d’autres services conce
es et d’autres partenaires ; le traitement des réclamations ; la gestion des dossiers d’autorisation de construire, de lotir, de créer des groupes d’habitations et de morceler ; le contrôle et la répression des infractions dans le domaine de l’urbanisme et de la construction.
En somme, rien d’extraordinaire, puisqu’il s’agit de l’ « ABC » des attributions et des responsabilités de cette Agence.
Conce
ant son plan d’action pour l’année 2019, l’Agence Urbaine, envisagerait de rehausser la cadence de ses prestations en matière de documentation, de contrôle des infractions ; d’urbanisme intégré et durable ; de production urbanistique et architecturale, entre autres.
Là, non plus, on ne décèle rien d’extraordinaire ni aucune nouveauté.
Cependant, le communiqué distribué aux participants à l’assemblée générale, semble avoir grisé les différents intervenants qui ont pris la parole pour louer, dans leur quasi-totalité, les « extraordinaires performances » de l’Agence urbaine de Tanger, récitées dans un discours de complaisance, sentant la langue de bois au goût de l’hypocrisie politique.
c’est le maire de Tanger, Mohamed Bachir Abdellaoui, qui a ouvert le bal.
Etant pourtant connu pour ses veniimeuses critiques envers l’Agence urbaine, Abdellaoui n’a pas osé cette fois, sans doute en présence du nouveau wali de la région.
Pourtant, tout le monde sait que le maire Abdellaoui a, de tout temps dénoncé les dysfonctionnements et les vices de procédure de l’AUT, Bizarrement, hier, il a étonné l’assistance en se gargarisant d’éloges envers l’Agence. Mais ce n’est pas étonnant de la part de ce responsable.
Suivront d’autres représentants des collectivités régionales et locales qui, sans doute à court d’arguments et apparemment désintéressés de la chose publique, sont allés dans le même sillage, utilisant la langue de bois à outrance.
Hormis deux !
D’abord le président du Conseil provincial de Fahs-Anjra qui a eu la justesse et la pertinence d’appeler les choses par leur nom en dénonçant les blocages imputés à l’Agence urbaine.
Cet élu a employé le même langage courant au sein de la population de sa province et de celle de la préfecture de Tanger Assilah, et aussi chez les professionnels de l’urbanisme, du bâtiment et de l’immobilier qui reprochent à l’Agence urbaine d’importants retards et des vices de procédure.
Le deuxième intervenant, c’est le représentant de la Chambre d’industrie, de commerce et de services de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui s’est exprimé au nom des professionnels du secteur du bâtiment, sollicitant une souplesse dans les procédures et une célérité dans le traitement des dossiers, sachant que ces professionnels ont plusieurs fois manifesté leur ras-le-bol des prestation de l’Agence urbaine.
D’autre part, pour ce qui est du Plan d’aménagement de Tanger, rappelons qu’il était précédemment apparu que l’Agence urbaine avait une grande part de responsabilité dans le retard de trois ans apporté à l’approbation de ce plan, à cause notamment d’irrégularités et de vicissitudes dans la procédure.
Bref, on dit que « Quand le bâtiment va, tout va ! ». Malheureusement, cette maxime ne semble pas s’adapter à notre ville et sa région.
[right]Abdelhak BAKHAT[/right]